Le carnet des rookies: « Bubble Edition 2.0 »

Chaque semaine Clutch Time vous propose un petit focus sur les rookies afin de faire le point sur les bonnes ou mauvaises performances des débutants.

Les matchs s’enchaînent à une vitesse folle, et nous voici déjà à quelques jours du premier tour des Playoffs. Les rookies auront globalement fait bonne figure durant cette reprise. Grâce à un temps de jeu plus significatif et aux turnovers effectués par les coachs, beaucoup de jeunes ont se sont révélés à Orlando. Voici les performances marquantes de ces huit derniers jours.(les statistiques sont arrêtées au 12/08/20)

Les titulaires ont toujours autant de responsabilités

Michael Porter Jr photo via SI.com
Michael Porter Jr., F, Denver Nuggets : 54m, 9.3pts, 4.7rds, 0.8pd

MPJ est clairement en train de s’épanouir sous nos yeux. Match après match, le rookie prend de l’épaisseur au sein de la rotation de Mike Malone en devenant le meilleur scoreur de sa classe depuis la reprise avec des statistiques offensives impressionnantes : 23.8pts, 56.8% aux tirs, 46.3% à 3-pts et 96% aux lancers-francs. En plus de se placer dans le club très flatteur des « 50-45-90 », MPJ est clutch comme face aux Spurs en fin de match avec un rebond offensif et un drive concluant pour achever les hommes de Popovich.

MPJ gagne en confiance et n’hésite pas à prendre sa chance avec 18 tirs tentés dans la défaite face à Portland. Auteur de tirs à 3-pts importants lors de cette rencontre, MPJ a démontré que son talent est inestimable pour un joueur de sa taille (2.08m). Rebond défensif, transition, pull up à 3-pts, step back, catch and shoot, distribuer pour le partenaire démarqué… L’ancien joueur de l’université du Missouri va clairement devenir un sérieux problème pour ses adversaires.

Avec 45′ jouées et des paniers clutchs dans la défaite en double prolongation contre Utah, Coach Malone va être obligé de revoir ses rotations à l’approche des Playoffs, si les retours de Will Barton et de Gary Harris sont confirmés. Pour le moment, le jeune joueur de 21 ans apporte une réelle plus-value en attaque. Seules quelques erreurs défensives peuvent lui coûter des minutes.

Ja Morant, PG, Memphis Grizzlies : 66m, 17.9pts, 3.7rds, 7.2pds

Le favori pour le titre de Rookie de l’année est toujours aussi spectaculaire mais la blessure de Jaren Jackson Jr combinée aux trop nombreuses défaites ternissent la copie de Ja pour cette reprise. Lors de la défaite contre Utah, coach Jenkins s’est vite rendu compte qu’associer Brandon Clarke avec Jonas Valanciunas dans la raquette était contre-productif. Ja s’est résolu à combiner avec Anthony Tolliver et Gorgui Dieng, et cela à fonctionner lors de la victoire contre le Thunder. Le meneur explosif a su lire la défense et prendre les bonnes décisions en attaque.

Ja est toujours aussi pressé de jouer en attaque. Que se soit pour driver ou pour jouer le pick and roll, le rookie n’a pas le temps ! Dans le top 5 des joueurs qui bénéficient le plus du pick and roll, Ja est encore loin d’être efficace avec seulement 0.88 points par possession. Il y a encore des progrès à réaliser dans ce domaine pour rejoindre les cadors tels que Chris Paul, Damian Lillard, Kemba Walker, Trae Young (via NBA.com).

Lors de la défaite face aux champions en titre, Ja a encore manqué de justesse dans son jeu offensif (17pts, 10pds, mais 7/19 aux tirs). Nul doute qu’il progressera rapidement dans ce domaine, en travaillant notamment sur son tir extérieur. Si le rookie a sorti une belle performance face aux Celtics (26pts, 13pds), il n’a pu éviter la 6e défaite en 7 matchs de son équipe. Désormais 9e à l’ouest, La bataille pour le dernier spot des Playoffs va être palpitante.

Cameron Johnson, F, Phoenix Suns : 56m, 8.7pts, 3.3rds, 1.2pds

Invaincus depuis la reprise, les Suns sont tout simplement insolents et inarrêtables en attaque. Tout leur réussi, et le rookie Johnson a bien évidement participé à cette moisson inhabituelle de victoires. Sur ses quatre derniers matchs, l’ailier présente un ratio de +16.3 quand il est sur le terrain, soit le meilleur chiffre de sa classe (via NBA.com). A la fin du match remporté face à Indiana (14pts, 12rds), Johnson termina avec un ratio de +36 !

Vous vous souvenez que nous avions évoqué le fait qu’il était incapable de dunker, et bien Johnson a tenu à nous répondre poliment en contre-attaque.

Sa taille et son adresse longue distance sont de réels atouts pour coach Williams : 2/2 contre Miami et 4/8 contre Oklahoma City. La belle série s’est arrêtée face à l’équipe B des Sixers avec 0/4 de loin et seulement 6pts en 30 minutes de temps de jeu. Il est indéniable que le rookie n’est pas aussi offensif que Kelly Oubre Jr, mais son profil de joueur sans ballon et de menace sur catch and shoot fait de lui le complément parfait pour le MVP de la bubble : Devin Booker.

Zion Williamson, PF, New Orleans : 24m, 22.5pts, 6.3rds, 2.1pds

Les espoirs de Playoffs se sont envolés pour les Pelicans. Les belles choses entrevues avant la suspension de la ligue semblent bien loin. Inconstants en attaque et laxistes en défense, les hommes d’Alvin Gentry n’ont clairement pas réussi leur reprise. Dans la défaite contre les Kings, Zion a constamment cherché à être agressif avec 24pts en 21 minutes. Le rookie a souvent été utilisé comme poseur d’écran. Un schéma offensif pas si souvent utilisé que cela (9.7% via NBA.com), alors qu’il semble évident que rien ne peut ralentir Zion quand il « roll » vers le cercle.

Inarrêtable lorsqu’il drive sur main gauche, le rookie est également tout à fait capable de délivrer pour un partenaire démarqué. En revanche pour le spacing, il faudra repasser, car Zion ne prend que des tirs près du cercle dans la restricted area comme ce fût le cas face aux Spurs (25pts en 27′). Dernier aspect peu reluisant concernant l’intérieur de 129kgs, le rookie n’arrive pas à impacter positivement la rencontre comme ce fut le cas avant le lockdown. Avec un ratio de -8.8 par match (-21 face aux Spurs!), Zion est l’un des pires de sa classe sur ces 4 derniers matchs (via NBA.com). De plus, mis au repos (back to back), il n’a pa pu participer à la victoire des siens face aux Wizards.

Rui Hachimura, F, Washington Wizards : 48m, 13.5pts, 6.1rds, 1.8pds

Toujours pas de victoires pour les hommes de Scott Brooks et il ne reste plus qu’un match à jouer. Des résultats qui sont évidemment pas si surprenant compte tenu des absences (Beal, Wall, Bertans). Le staff des Wizards a pu tester et développer les jeunes joueurs tels que le rookie Hachimura. Toujours placé dans le cinq de départ, le japonais alterne le bon (23pts vs New Orleans) et le médiocre (8pts 2/11 aux tirs vs Philadelphie).

https://www.youtube.com/watch?v=ziT5xzQO524

Rui a très bien débuté son match face aux Pelicans avec un rare tir à 3-pts sur catch and shoot en sortie d’écran. Capable de poster des joueurs plus petits et de se défaire d’une prise à deux avec une passe bien sentie, les Pelicans lui ont même collé Jrue Holiday sur le dos pour ne pas le laisser s’enflammer. Moins en vu face au Thunder avec son plus faible temps de jeu depuis la reprise (11pts, 25′), Rui manque parfois d’efficacité en attaque. Lors de ses 4 dernières performances, ses statistiques sont tombées à 42%EFG et 46.1%TS (via NBA.com). Face aux Bucks (20pts, 29′), coach Brooks a peut-être discuté avec le rookie concernant sa passivité à 3-pts puisque le jeune joueur à tentés 9 tirs lointains (record personnel) pour trois convertis !

Un temps de jeu et des responsabilités en hausse

Tyler Herro via miamiherald.com
Tyler Herro, SG, Miami Heat : 53m, 13.2pts, 4.1rds, 2,2pds

Les absences de Jimmy Butler, Goran Dragic et de Kendrick Nunn ont permis à Erik Spoelstra de tester Tyler Herro en tant que meneur de jeu. Sa première mi-temps face aux Bucks a été remarquable. Capable de créer pour ses partenaires, le jeune arrière a également démontré qu’il n’était pas uniquement un shooteur, et qu’il pouvait très bien driver pour finir dans la raquette. Malheureusement, sa deuxième mi-temps, comme l’ensemble de l’équipe, a été calamiteuse et les Bucks sont repartis avec la victoire.

Placé dans le cinq de départ face aux Suns, Herro a pu enchaîner les pick and roll et les mains à mains avec Bam Adebayo et Kelly Olynyk. Si tout n’est pas parfait, le jeune arrière a prouvé qu’il avait la vision de jeu et le footwork pour déstabiliser la défense adverse. Herro a également su faire preuve de patience sur certaines séquences.

Loin d’être réputé pour son jeu sur pick and roll (0.67 pts/possessions, 32.3% aux tirs (via NBA.com), Herro a tout de même apporté quelques satisfactions au staff du Heat avec une bonne lecture du jeu qui se concrétise par une hausse de son taux de passes décisives (+16.9%). L’expérience « Point Guard Herro » a pris fin lors de la victoire face à Indiana. Le rookie a retrouvé son rôle de joueur sans ballon prêt à dégainer dans le corner (17pts, 3/6 à 3-pts). Il n’en reste pas moins que son passage au poste de meneur fut intéressant, et pourquoi pas, être envisagé sur le long terme.

Brandon Clarke, F, Memphis Grizzlies : 57m, 12.1pts, 5.9rds, 1.4pds

Jaren Jackson Jr out, le rookie a pris sa place dans le cinq de départ face à Utah (6pts en 27′). L’expérience fut loin d’être concluante avec un problème évident de spacing aux côtés de Jonas Valanciunas. La raquette est bouchée, ce qui affecte également le jeu du meneur Ja Morant. De retour sur le banc face au Thunder (12pts, 20′), les Grizzlies ont retrouvé le goût de la victoire avec une adresse retrouvée et un Brandon Clarke toujours aussi actif près du cercle avec un joli touché sur ses floaters.

Comme évoqué dans l’article de Jonathan Tjarks du site The Ringer, Clarke reste l’un des rookies les plus efficients en attaque. Son placement et son timing sur pick and roll sont bons (2e meilleur scoreur en tant que poseur d’écran, via NBA.com), sa mobilité et son footwork lui permettent de switcher en défense sur des joueurs plus petits. Malheureusement, le jeu des Grizzlies s’est essoufflé cet été, et le rookie n’a pu éviter les défaites contre Toronto (16pts, 26′) puis contre Boston (15pts, 29′), malgré un apport non négligeable en sortie de banc. On notera tout de même ses 4 tentatives à 3-pts face aux Celtics, un record pour lui cette saison, avec 50% de réussite.

Keldon Johnson, SF, San Antonio Spurs : 16m, 8.1pts, 3.4rds, 0.9pd

Le rookie continue de s’affirmer en devenant peu à peu le 6e homme des Spurs. Mieux, Popovich n’hésite pas à le placer dans le money time face aux Nuggets (20pts, 26′). S’il doit progresser dans la finition, Johnson ne rechigne pas à aller au contact et ne se gène pas pour bousculer un autre rookie, Michael Porter Jr, malgré les 10cm d’écart.

Johnson est très dynamique sur le terrain, il court, il saute, il défend, mais il est également capable d’artiller de loin : 63.2% à 3-pts cette saison ! Son meilleur match a eu lieu lors de la victoire contre les Rockets avec 23pts, 3/3 de loin en seulement 25 minutes. Les Spurs sont toujours en vie pour accrocher les Playoffs, et ils le doivent en partie à leur rookie.

Darius Bazley, SF, Oklahoma City Thunder : 59m, 5.3pts, 3.9rds, 0.6pd

Drafté en 23e position lors de la dernière draft, Bazley a participé à la belle saison du Thunder depuis le début. Mais son temps de jeu a réellement augmenté cet été avec en moyenne 27 minutes passées sur le parquet et une titularisation face aux Suns (22pts, 10rds). L’absence de Steven Adams a forcé Billy Donovan à réaliser quelques ajustements. Bazley est donc associé à Mike Muscala dans le frontcourt, et il n’est pas rare de voir le rookie au poste 5 dans un lineup de petite taille.

Sa complicité avec Chris Paul n’est pas un secret, et le meneur n’hésite pas à combiner avec lui sur pick and pop. Le meilleur match de Bazley a eu lieu lors de la victoire contre les Wizards avec 23 pts et 5/8 à 3-pts en sortie de banc.

https://www.youtube.com/watch?v=F9LDozoD8II

Capable de scorer de loin, il lui reste encore à progresser dans la finition dans la raquette, et notamment lorsqu’il y a du contact. S’il a pu scorer 22pts face aux Suns, il a tout de même manqué 6 tirs dans la raquette. Il n’en reste pas moins que sa progression en défense et son apport en attaque arrivent à point nommé à quelques jours des Playoffs.

Comme si c’était un match de Summer League

Jeremiah Martin via Brooklynnetsfrance.com
Jeremiah Martin, PG, Brooklyn Nets : 8m, 7.8pts, 1.3rds, 2pds

Profitant des très nombreuses absences côté Nets, Jeremiah Martin a une opportunité en or de se montrer cet été. A 23 ans, Martin s’est révélé être un vrai scoreur lorsque coach Vaughn lui accord du temps de jeu. Face aux Celtics (20pts en 15′), Martin a eu l’opportunité de jouer la majorité de la 2e mi-temps, et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un pur gaucher !

Très rapide et dangereux lorsqu’il attaque sur sa gauche, il est en revanche moins saignant quand il s’agit de driver sur sa main faible. Comme évoquer par le commentateur Jeff Van Gundy, il y a du « Kendrick Nunn » chez ce joueur. Néanmoins, cette performance fut par la suite récompensée par… quelques miettes face aux Kings (1′), et un DNP face aux Clippers. Heureusement que Martin a conservé son attitude face au Magic avec un match record : 24pts, 6pds en 26′. Il serait judicieux de la part du staff des Nets de lui accorder plus de temps de jeu notamment lorsque l’équipe aura besoin de solutions offensives.

Matt Thomas, SG, Toronto Raptors : 39m, 4.7pts, 1.4rds, 0.5pd

Si le rookie sorti de Iowa State est avant tout réputé pour son adresse derrière la ligne : 47.3%, il s’est autorisé quelques tirs à mi-distance face à l’équipe bis des Bucks dans un match record: 22pts, 9/17 aux tirs et 4/8 à 3pts. Son premier quart-temps est tout simplement impeccable avec 12 points.

Capable de se créer de l’espace avec son dribble et de dégainer en sortie d’écran (Eric Bledsoe peut en témoigner), le rookie de 26 ans est en revanche moins à l’aise pour scorer inside.

Mention Spéciale : On veut toujours plus de Bol Bol

Bol Bol, F/C, Denver Nuggets : 5m, 5pts, 2.8rds, 0.8pd

Si MPJ crève l’écran du côté des Nuggets, c’est toujours un événement quand le géant de 2.18m rentre sur le terrain. Après avoir défendu face à Chris Paul la semaine dernière, le fils de Manute a eu l’honneur de défier Anthony Davis et LeBron James dans la courte défaite face aux Lakers (8pts, 5rds, 21′). Si l’on connaît désormais sa capacité à tirer de loin et à dribbler, on n’avait pas encore apprécié sa qualité de passe !

Dix autres élèves à surveiller :

  • Kendrick Nunn, PG/SG, Miami Heat : 66m, 15.2pts, 2.7rds, 3.3pds
  • Terence Davis, SG, Toronto Raptors : 70m, 7.5pts, 3.3rds, 1.6pds
  • Jaxson Hayes, C, New Orleans Pelicans : 63m, 7.3pts, 4rds, 0.9pd
  • Luguentz Dort, SG, Oklahoma City Thunder : 35m, 6.9pts, 2.3rds, 0.8pd
  • Nicolo Melli, F, New Orleans Pelicans : 59m, 6.6pts, 3rds, 1.4pds
  • Nickeil Alexander-Walker, PG/SG, New Orleans Pelicans : 46m, 5.2pts, 1.8rds, 1.8pds
  • Matisse Thybulle, SG, Philadelphie Sixers : 63m, 4.6pts, 1.6rds, 1.2pds
  • Grant Williams, F, Boston Celtics : 68m, 3.4pts, 2.5rds, 1pd
  • Talen Horton-Tucker, SG, Los Angeles Lakers : 5m, 4pts, 0.6rd, 0.6pd
  • Miye Oni, SG, Utah Jazz : 9m, 2.8pts, 1.7rds, 0.2pd

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