La révolution Wemby s’accélère à San Antonio

Pour son deuxième match NBA, une rencontre accrochée face aux Rockets de Houston, Victor Wembanyama et ses coéquipiers ont déjà franchi un pallier important. Pas de fautes idiotes, pas d’oublis en attaque, des paniers discutables mais une connexion enfin établie entre le géant français et ses coéquipiers, qui ont bien compris les possibilités d’un tel gabarit en contre-attaque… mais pas seulement. Une très belle soirée où le français a confirmé tout ce qu’on pouvait attendre de lui, décidément très tôt, avec des highlights de folie des deux côtés du terrain, un goût prononcé pour les actions décisives dans le money time – un joueur déjà clutch. Et surtout, au bout du compte, une victoire arrachée après prolongation (126-122). La NBA, avec son calendrier, ça va vraiment très vite, et Victor Wembanyama l’a bien compris.


Un jeu juste mais nettement perfectible

À l’évidence, Victor Wembanyama n’est pas un rookie comme les autres. Sa maturité est largement en avance sur son âge. Après un premier match émaillé de fautes, le rookie vedette des Spurs a bénéficié pour sa seconde sortie à domicile d’un temps de jeu plus correct avec 31 minutes (et seulement deux fautes). Il a encore du déchet avec 4 ballons perdus et une série de tirs à longue distance discutables, en déséquilibre ou précipités, ce qui lui a valu une panne d’adresse en milieu de rencontre, et qui explique son faible total (7/19, soit 36,8%, dont 0/6 à trois points). Cela a permis à Houston de rester dans le match jusqu’au bout. Il reconnaîtra après le match qu’il doit désormais travailler sur son impact plus tôt dans les rencontres.


L’apprentissage collectif en plein match

En revanche, après un début de match où les commentateurs de la télévision locale voyaient mieux les possibilités de passe pour un Wemby ouvert dans la raquette que ses coéquipiers, ceux-ci ont fini par réaliser à quel point le jeu devenait simple dès lors qu’ils levaient la tête et lui transmettaient le ballon. Un grand gabarit de 2,24m qui coupe dans la raquette en contre-attaque, dans le bon timing, c’est un panier facile – acrobatique et aérien, tellement au-dessus de la mêlée. Il y a donc eu des alley-oops, dont l’un subtilisé à son propre coéquipier, Jeremy Sochan (2,03m, voir photo ci-dessous). Des actions magnifiques que l’on verra très souvent à l’avenir. Si les Rockets ont bien réussi à défendre à la régulière pendant un temps, Dillon Brooks a fini par attraper le français sur une contre-attaque à la limite d’une faute anti-sportive. En définitive, c’est Victor Wembanyama qui a provoqué des fautes, notamment lors de mismatches, réalisant plusieurs actions à trois points avec le lancer-franc bonus (7/8 dans cet exercice). Même quand il rate ses paniers de loin, il trouve quand même le moyen d’inscrire trois points par action ! Un joueur ultra-rentable, qui passera souvent les 20 points en match sans accaparer le ballon, comme il le faisait en France.

Le rookie trouve ses marques

Décisif en fin de match, Victor Wembanyama a su demander le ballon au poste bas pour plusieurs phases de un-contre-un spectaculaires sur le côté droit, avec sa maîtrise du ballon en dribble et des moves très efficaces. Il a ainsi produit l’une des actions du match, un dunk renversé en passant ligne de fond. Si on pensait que le rookie français longiligne aurait du mal à s’adapter à la dureté de la NBA, cette action a démontré la puissance dont il dispose déjà pour ses premiers pas dans le championnat américain. Non seulement il a effacé son adversaire direct avec un mouvement en dribble fluide digne d’Hakeem Olajuwon, il est allé chercher un dunk de l’autre côté du cercle avec une aisance incroyable, rappelant Kobe Bryant. Si gracieux et si haut qu’il n’y a même pas de contact possible avec son adversaire, dans le vent.

La vie continue et la concurrence ne faiblit pas

Si on peut féliciter Wemby pour son très bon match et une très belle victoire, cela reste un match parmi tant d’autres dans une très longue saison (82 matches) et un bilan à date de 50% (1 victoire pour 1 défaite). Comme l’a rappelé Wemby lui-même en conférence de presse, il a certes envie de célébrer son succès, mais il réalise que c’est seulement le deuxième match de la saison et qu’à peine arrivé dans le vestiaire, toute l’équipe est déjà tournée vers le prochain match, à Los Angeles contre les Clippers, dans 2 jours. Et deux matches de suite contre Phœnix, les 1er et 3 novembre. 3 matches en 5 jours contre deux grandes équipes de la conférence ouest ! Un rythme effréné qui ne permet pas de se reposer sur ses lauriers. Il n’a tout simplement pas le temps.

21 points, 12 rebonds, 3 contres et 3 interceptions en 31 minutes de jeu.

Le second match NBA de Victor Wembanyama

Et si sa performance est intéressante pour un rookie, il est encore loin d’être le joueur le plus en vue de ce côté de l’Atlantique. Luka Doncic, victorieux lors du premier match des Spurs, s’est monté encore plus fort pour sa deuxième sortie avec 49 points (64% aux shoots), 10 rebonds et 7 passes en 36 minutes dans une nouvelle victoire des Mavs (125-120) avec 4 paniers à trois points de suite pour conclure la rencontre. La route est encore longue pour atteindre le sommet de la NBA.

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