Bilans de la saison – Northwest Division


En ces temps de confinement, afin d’éviter de vous couper totalement de l’univers de la NBA, ClutchTime dresse un bilan de la saison 2019-2020, suspendue depuis le 11 mars. Dans l’attente de son retour prochainement, la rédaction vous propose de revivre les parcours des différentes équipes de la ligue, depuis fin octobre, en faisant le point sur chacune d’elle pour chaque division de la ligue.

Pour cette quatrième review de la saison, nous quittons la Conférence Est, direction les grands territoires américains de la Division Nord-Ouest. Emmenés par les Denver Nuggets, les contenders sont nombreux à se bousculer pour une place en playoffs, entre le redoutable Jazz d’Utah et la surprenante équipe du Thunder cette saison, difficile pour les Blazers, décimés par les blessures, de se faire une place, même s’ils ne lâcheront rien contrairement aux jeunes loups de Minnesota qui semblent avoir déjà réservé leur billet pour la prochaine lottery en août.


Denver Nuggets (43-22) – 3ème

PPG (110.4) – 20ème / Opp PPG (107.4) – 20ème
Offensive Rating (112.5) – 9ème / Defensive Rating (109.5) – 13ème

Cinq majeur :
J. Murray (PG) – G. Harris (SG) – W. Barton (SF) – J. Grant (PF) – N. Jokić (C)

Denver devait s’assurer de trouver de la continuité cette saison, à la fois dans les résultats par rapport à son exercice 2018-2019 très réussi, mais aussi avec un groupe pétri de talent. Les Nuggets occupent désormais l’un des premiers rôles au sein de la Conférence Ouest, et doivent chercher les quelques pièces manquantes à leur roster, ainsi que les ajustements adéquats dans le jeu et dans la rotation pour passer un cap supplémentaire. Que les supporters de la franchise du Colorado se réjouisse, les Nuggets sont redevenus désormais de redoutables adversaires à l’Ouest. La prolongation de Mike Malone a été notamment un excellent message lancé aux supporters et à la concurrence qui devraient avoir du fil à retordre.

Pour ce qui est de la cohésion et de la continuité, la stratégie a été respectée. Avec un pourcentage de victoire légèrement supérieur à l’an passé, Denver semble avancer sur les mêmes bases que la saison régulière dernière, ce qui semble satisfaire l’ensemble du staff et du Front Office. Logique au vue de la densité des contenders en post-season. Avec un effectif inchangé qui doit miser sur un groupe assez jeune, certains prospects ont montré des signes encourageants dans leur développement et leur impact dans le jeu. Michael Porter Jr., grand espoir endormi depuis près d’un an a ainsi pu donner un bref aperçu de son talent, un talent qui demande encore à se polir toutefois. La recrue estival Jerami Grant occupe désormais un rôle majeur dans le roster au côté de Nikola Jokić, en remplaçant peu à peu le vétéran Paul Millsap qui arrive en fin de contrat.

Même si sa position au classement semble sécurisée, Denver a néanmoins connu un passage à vide en décembre à l’image de son pivot serbe, revenu du mondial chinois en petite forme et avec une baisse de motivation qui n’a toutefois pas duré trop longtemps. Si la franchise du Colorado doit encore progresser sur quelques détails, le sérieux et la régularité dans les résultats ont fait parfois cruellement défaut aux Nuggets, capables de remporter des matchs cruciaux face aux Lakers, Clippers et Celtics puis de perdre quelques jours plus tard contre les Hawks, Warriors ou encore les Cavaliers, leur coutant peut-être une deuxième, voire première place en tête de la Conférence. Certains joueurs ont également un peu déçu les observateurs, à commencer par Jamal Murray (prolongé cet été) et Gary Harris qui ont montré des signes de stagnation dans leur rendement offensif malgré des responsabilités plus importantes pour l’un et un temps jeu plus conséquent pour l’autre.

Les Nuggets restent néanmoins encore jeunes et en pleine courbe de croissance. Leur niveau d’entente et les résultats qui en découlent sont déjà un indicateur formidable de progression en si peu de temps et nul doute que leur potentiel est encore loin d’avoir montré ses limites. Denver fait sans aucune doute office de favori à l’Ouest et pourrait décemment envisager un titre d’ici un ou deux ans si la courbe de progression actuelle se maintient.

La saison de Denver en quelques chiffres :
. 19ème équipe à réaliser le plus de rebonds par match (44.3)
. 4ème équipe à réaliser le plus de passes décisives par match (26.5)
. 26ème équipe à réaliser le plus de tentatives de tirs à trois points par match (30.4)
. 2ème équipe à concéder le plus de rebonds défensifs par match (32.8)
. Meilleur marqueur : Nikola Jokić (20.2 points par match à 52.8% FG)
. Meilleur passeur : Nikola Jokić (6.9 passes décisives par match)
. Meilleur rebondeur : Nikola Jokić (10.2 rebonds par match)

Utah Jazz (41-23) – 4ème

PPG (110) – 17ème / Opp PPG (107.9) – 9ème
Offensive Rating (112.6) – 8ème / Defensive Rating (109.4) – 11ème

Cinq majeur :
M. Conley (PG) – D. Mitchell (SG) – B. Bogdanović (SF) – R. O’Neale (PF) – R. Gobert (C)

Après une nouvelle saison très prometteuse ponctuée malheureusement par une rapide mais incontestable élimination au 1er tour face aux Rockets (1-4), le Jazz a désormais de quoi se projeter vers l’avenir autour de son nouveau duo de choc Gobzilla-Spida. Les arrivées cet été de plusieurs éléments dans la rotation (Emmanuel Mudiay, Ed Davis et Jeff Green) ainsi qu’un joueur du calibre de Bogdan Bogdanović, capable de prendre les tirs ouverts avec une adresse redoutable, le Jazz souhaite passer à la vitesse supérieure et s’installer durablement au sein du Big 5 à l’Ouest. Cerise sur le gâteau, la signature du vétéran All-Star Mike Conley qui complète un roster cinq étoiles avec son expérience et son style défensif caractéristique.

Le bilan du Jazz après plus de soixante rencontres est très convaincant. Avec un spot en playoffs bien au chaud, les hommes de Quin Snyder sont toujours au coude à coude avec les Rockets, ou encore le Thunder depuis peu, mais semblent déterminer à conserver l’avantage du terrain. L’intégration de Bogda fut une belle réussite, l’ailier se payant plusieurs coups de chaud avec son adresse pour le plus grand plaisir des dirigeants qui ont flairé la bonne affaire. L’arrivée ingénieuse du joker de luxe Jordan Clarkson en cours de saison est venue renforcer une rotation offensive limitée, qui se résumait surtout au seul Joe Ingles. Le Jazz peut surtout se féliciter des sélections des néo All-Stars Donovan Mitchell et Rudy Gobert pour le All-Star Game de Chicago en février. Le DPOY est au sommet de sa forme, il règne en maître sur sa raquette et celles de ses adversaires, traduisant un peu plus la domination défensive du Jazz mais aussi des progrès en attaque de l’équipe. Le scoring est mieux réparti et dépend de moins en moins de son bouillant arrière. Et ça paie : dix victoires consécutives après Noël et jusqu’à la mi-janvier.

la saison de Utah ressemble à une partition sans fausse note ou presque. Encore dépendant des performances de Donovan Mitchell, la franchise de Salt Lake City fait aussi preuve d’inconstance, alternant les longues séries de victoires et les séries de défaites. L’intégration ratée de Conley est également un point négatif majeur dans la saison des jazzmen, le meneur est coincé cette saison entre les soucis de santé et le manque de repères et d’automatismes avec plusieurs de ses partenaires, à commencer par Rudy Gobert, principal victime collatérale de l’arrivée de nouveau scoreur, puisque son nombre de tentatives à baisser par rapport à la saison dernière. Il se retrouve souvent écarté des choix de jeu de Conley à la mène mais aussi des systèmes de jeu de Snyder, plusieurs fois pointé du doigt pour son coaching très stéréotypé et qui a perdu de sa créativité et de sa dangerosité. Par ailleurs, le banc est loin d’être aussi performant des deux côtés du terrain comme on aurait pu le prévoir, au désespoir du staff et du pivot français.

Un cap a peut-être été franchi par la franchise depuis l’an dernier, mais il reste assez léger en comparaison des attentes autour du recrutement et des ambitions de jeu annoncées plus tôt dans la saison. La véritable confirmation se fait désormais attendre pour les phases finales et maintenant que certains cadres de l’équipe arrive à maturité, qu’une certaine constance dans les résultats s’installe, viser une 4ème place apparait de plus en plus comme un objectif en soi. Mais pour envisager la suite de l’aventure, une question reste en suspend sur le cas Mike Conley. Les dirigeants pourraient tout à fait être amenés à revoir leur copie en se séparant plus vite que prévu du meneur afin de trouver une dernière pièce complémentaire et plus adéquate au roster.

La saison d’Utah en quelques chiffres :
. 1ère équipe avec le meilleur % de tirs à trois points réussis en moyenne (38.3%)
. 4ème équipe la plus adroite aux tirs (FG) : 47.5%
. 30ème équipe à réaliser le plus d’interceptions par match (5.9)
. 29ème équipe à réaliser le plus de contres par match (4)
. Meilleur marqueur : Donovan Mitchell (24.2 points par match à 45.3% FG)
. Meilleur passeur : Joe Ingles (5.2 passes décisives par match)
. Meilleur rebondeur : Rudy Gobert (13.7 rebonds par match)

Oklahoma City Thunder (40-24) – 5ème

PPG (110.8) – 18ème / Opp PPG (108.3) – 10ème
Offensive Rating (111.6) – 13ème / Defensive Rating (109.1) – 10ème

Cinq majeur :
C. Paul (PG) – S. Gilgeous-Alexander (SG) – T. Ferguson (SF) – D. Gallinari (PF) – S. Adams (C)

Le Thunder repart de loin cette saison. Passé en mode rebuild-team suite aux départs consécutifs de Russell Westbrook et Paul George, et après une nouvelle élimination au 1er tour, la troisième depuis quatre ans, les dirigeants de la franchise ont décidé de changer de stratégie en misant sur son noyau de jeunes, avec pour entourer tout ce petit monde deux trentenaires en reconquête, Danilo Gallinari et Chris Paul. Le contrat à 40 briques du meneur All-star n’effraie absolument pas Sam Presti qui espère à travers ce trade, voir un CP3 revanchard vis-à-vis des critiques dont il a pu être victime par le passé, toutes plus ou moins justifiées, et devenir un peu le tonton de service qui prendra soin de former ces jeunes aux exigences du haut niveau. La stratégie sur la saison des dirigeants semblait assez évidente, tenter d’exister lors de la 1ère moitié de saison et activer le mode tanking vers le mois de janvier si le Thunder n’avait plus aucun enjeu majeur.

Au final, les résultats d’Oklahoma City ont très largement dépassés les attentes pour un large consensus. Avec une magnifique 5ème place encore occupée avant la suspension de la saison, le Thunder s’est octroyé une place de choix en étant quasiment assuré de participer aux playoffs d’une part, mais aussi parce que l’équipe de Billy Donovan peut encore viser plus haut et un avantage du terrain au 1er tour. Impensable il y a quelques mois encore pour les supporters ! OKC est assurément la plus belle et bonne surprise de cette saison, la franchise ne trahit pas son image de franchise ambitieuse et tenace. Donovan, un temps inquiété après les départs successifs de ses meilleurs éléments a semble-t-il, conforté son statut et son rôle au sein de la franchise, puisqu’il est fréquemment annoncé comme favori au trophée d’entraîneur de l’année.

Son cinq majeur très performant et sa rotation qui s’articule vraiment bien autour de ses directives laisserait penser que l’équipe a passé le cap de la reconstruction il y a plusieurs saisons. Que dalle ! La répartition des minutes et du scoring, l’éclosion des jeunes, en particulier celle de Shai Gilgeous-Alexander, ou encore les vétérans qui jouent les parfaits mentors et un sixième homme, Dennis Schröder, également en lice pour remporter le trophée individuel de la saison en question, sont autant d’indicateurs au vert pour la franchise de l’Oklahoma. Dans sa reconstruction express, cette équipe s’est surtout déjà montré redoutable dans le money time, les remplaçants endossant leurs responsabilités, parvenant à décrocher des succès prestigieux face à de grosses formations, accélérant un peu plus le process.

Tout comme son emblème, les Thundermen sont entrés dans une phase de reconstruction fulgurante, tout en conservant son statut de contender cette saison. En attendant de futures surprises cet été de la part de l’équipe dirigeante, il s’agit désormais de consolider les rotations actuelles, laisser les jeunes engranger de l’expérience, tout en ajoutant des assets lors de la draft, susceptibles de s’incorporer à merveille au projet qui est en train de se bâtir. Miser potentiellement sur une association d’une jeune star montante avec SGA ou conserver les pièces actuelles de son roster, le Thunder semble capable de faire les choses plus vite que tout le monde et peut-être même mieux que tout le monde.

La saison d’Oklahoma en quelques chiffres :
. 5ème équipe la plus adroite aux tirs (FG) : 47.3%
. 2 ème équipe à provoquer le plus de fautes adverses par match (22.8)
. 1ère équipe à concéder le moins d’interceptions par match (6.7)
. 28ème équipe à prendre le plus de tirs par match (85.1)
. Meilleur marqueur : Shai Gilgeous-Alexander (19.3 points par match à 47.3% FG)
. Meilleur passeur : Chris Paul (6.8 passes décisives par match)
. Meilleur rebondeur : Steven Adams (9.4 rebonds par match)

Portland Trail Blazers (29-37) – 9ème

PPG (113.6) – 8ème / Opp PPG (115.2) – 26ème
Offensive Rating (112.5) – 10ème / Defensive Rating (114.1) – 27ème

Cinq majeur :
D. Lillard (PG) – CJ. McCollum (SG) – T. Ariza (SF) – C. Anthony (PF) – H. Whiteside (C)

Après une saison régulière 2018-19 parmi les plus abouties de la décennie dans l’Oregon, ponctuée par un parcours splendide en Playoffs jusqu’en finale de Conf’ face aux Warriors, la saison 2019-20 promettait d’être aussi exceptionnelle malgré la nouvelle concurrence, car les Blazers ne sont jamais aussi forts que lorsqu’ils sont dans la peau de l’outsider. Pour pallier la longue indisponibilité de Jusuf Nurkić, Portland s’est attaché les services d’Hassan Whiteside, ainsi que les vétérans Anthony Tolliver et Pau Gasol. Terry Stotts souhaite ainsi accorder une grande importance à la progression de ses plus jeunes, mais s’est dit suffisamment satisfait du recrutement pour convaincre plusieurs cadres de prolonger, puisque Damian Lillard, CJ McCollum et Rodney Hood ont tous rempilé pour un long bail.

Arrivés au mois de mars c’est pourtant la gueule de bois pour les fans de la franchise. Portland réalise son pire bilan depuis la prise de pouvoir de Stotts en 2012, avec des résultats très loins d’être à la hauteur des attentes du mois de septembre, même si toutefois on peut lui trouver quelques circonstances atténuantes. La défense notamment est absolument cauchemardesque. Plutôt adepte du registre défensif dur sur l’homme et d’une équipe souvent difficile à manoeuvrer, les Blazers sont devenus les blasés des tâches besogneuses et de la rigueur. Le manque d’intensité et de régularité dans un même match font assez flipper, en particulier avec un frontcourt décimé qui aura nécessité plusieurs ajustements en urgence. Tandis que le wagon de la Conférence Ouest a rapidement laissé les coéquipiers de Dame D.O.L.L.A en queue de peloton. Le meneur semble être à la peine et tarde à retrouver son influence et sa vitalité pour redresser la barre malgré plusieurs jolies cartons offensifs. Privé d’une aide vitale que le lieutenant McCollum ne peut combler seul, l’équipe a subi plusieurs séries de défaites inquiétantes.

Les blessures de Zach Collins, puis de Rodney Hood, conjuguées aux forfaits de Gasol ont contraint Neil Olshey à recruter en urgence un Carmelo Anthony boudé par les autres franchises tout cet été, mais qui s’avéra être l’un des joueurs les plus performants dès son arrivée au même titre que l’expérimenté et besogneux col bleu Trevor Ariza qui s’est montré particulièrement utile lors des dernières rencontres. En imitant la casse Portland reste toujours en course pour décrocher le 8ème spot à l’Ouest et les retours prochains de Collins et Nurkić devraient rendre le sourire et de l’ambition à une franchise qui devra lâcher les chevaux dans le final pour ne pas passer tout l’été devant la télé.

Pour les joueurs de l’Oregon il y a urgence à revoir la stratégie d’ensemble pour se montrer enfin à la hauteurs des attentes cette saison et se mettre au niveau de son backcourt plus que jamais dans son prime et qui pourrait s’impatienter des résultats yo-yo de la franchise. Le recrutement n’a pour l’instant pas permis de faire passer un cap supplémentaire à l’équipe mais plutôt de panser un groupe décimé et on voit mal comment Portland pourrait rivaliser avec les meilleurs cette saison et réaliser le même parcours en phases finales. En l’état actuel, le jeu et le supporting cast montre encore ses limites, laissant toujours planer une forme de malédiction au dessus de la tête de la franchise qui pourrait manquer ses premiers PO depuis 2013.

La saison de Portland en quelques chiffres :
. 30ème équipe à réaliser le plus de passes décisives par match (20.2)
. 4ème équipe la plus adroite aux tirs à trois points (37.2%)
. 30ème équipe à concéder le plus de rebonds par match (47.5)
. 28ème équipe la plus adroite près du cercle (60.3%)
. Meilleur marqueur : Damian Lillard (28.9 points par match à 45.7% FG)
. Meilleur passeur : Damian Lillard (7.8 passes décisives par match)
. Meilleur rebondeur : Hassan Whiteside (14.2 rebonds par match)

Minnesota Timberwolves (19-45) – 14ème

PPG (113.2) – 9ème / Opp PPG (117.5) – 28ème
Offensive Rating (108.1) – 22ème / Defensive Rating (112.2) – 21ème

Cinq majeur :
D. Russell (PG) – M. Beasley (SG) – J. Okogie (SF) – J. Hernangómez (PF) – K-A. Towns (C)

Minnesota promettait la saison de la confirmation, la confirmation d’un duo, celui du KAT et du Wiggs pour se montrer enfin à la hauteur des espoirs de toute la fanbase des Wolves. L’alignement parfait des étoiles après un exercice 2018-2019 décevant (11ème), alors que nos futurs All-Star en herbe, entourés de jeunes talents en devenir, devaient apporter une première qualification en playoffs pour une franchise moribonde (une seule participation en quinze ans). Car sur le papier ce groupe faisait bonne figure parmi les low contenders pour les places 5 à 8. Le recrutement estivale allait même dans le sens du renouvellement de l’équipe dirigeante (Ryan Saunders en tant que head coach et Gersson Rosas dans le costume de GM) se voulant plus jeune mais encore assez ambitieux.

Mais la saison est loin d’avoir été une réussite. En scindant leur parcours en deux, les Wolves ont dans un premier temps fait étalage d’un certain potentiel et de talent à la fois attendu et inattendu chez certains joueurs. L’effectif de fiston Saunders semblait avoir assimilé les leçons des grossières erreurs des saisons passées, à mettre sur le compte de la jeunesse, en trouvant même un rythme de victoire encourageant jusqu’en novembre (10 wins – 8 défaites), période durant laquelle Karl-Anthony Towns était sur un nuage, Andrew Wiggins devenait enfin régulier au scoring et décisif dans le money time et les jeunes Josh Okogie, Jarett Culver ou même Jake Layman par moment, endossaient le rôle d’un supporting cast frais et dynamique.

Malheureusement les bonnes choses ont une fin, en particulier à Minnesota. Blessé de nouveau au genou, le pivot a manqué près de la moitié des matchs cette année, remettant en question tout le travail accompli jusqu’alors, puisque ni Wiggins, ni Jeff Teague ou Robert Covington ne parviendront à inverser cette mauvaise série. Le forward canadien va ainsi retomber dans ses travers et son irrégularité chronique, tandis que les seconds couteaux vont montrer leurs limites. Pour tenter de sauver le coup, les dirigeants vont alors monter plusieurs trades à la mi-saison, débarquant dans un premier temps un Teague en perdition, puis un pack Jordan Bell-Robert Covington-Keita Bates-DiopShabazz NapierNoah Vonleh, éparpillé entre Houston, Denver et Atlanta, mais surtout en cassant sa paire de valets, envoyant Wiggins et quelques picks à Golden State contre le meneur All-Star D’Angelo Russell, suivis par Omari Spellman et Jacob Evans. La moitié du roster qui fou le camp pour un tanking en bonne et due forme jusqu’à la fin de la saison avant de repartir sur un exercice 2020-21 plus ambitieux encore ?

Les recrues printanières ont déjà laissé entrevoir de bonnes choses pour leurs débuts et il y a fort à parier que l’association de D-Lo et KAT sur un terrain, devrait apporter des garanties et du spectacle l’année prochaine. La lottery aura son rôle à jouer au moment de récupérer un des rares bons coups qui se présentera dans cette cuvée 2020. Mais les résultats se font attendre du côté du Target Center, il s’agit désormais de se dépêcher de construire une colonne vertébrale qui tient la route afin de repartir sur les mêmes bases qu’en début de saison, le plus vite possible. Minny va surtout devoir trouver la dynamique sur la durée à moins de voir une rupture s’installée entre la direction, les supporters et son pivot.

La saison de Minnesota en quelques chiffres :
. 3ème équipe qui réalise le plus d’interceptions par match (8.7)
. 29ème équipe qui concède le plus de rebonds par match (47.3)
. 2ème équipe qui tente le plus sa chance aux tirs (FG) (91.6)
. 28ème équipe la plus adroite aux tirs à trois points par match (33.6%)
. Meilleur marqueur : Karl-Anthony Towns (26.5 points par match à 50.8% FG)
. Meilleur passeur : D’Angelo Russell (6.6 passes décisives par match)
. Meilleur rebondeur : Karl-Anthony Towns (10.8 rebonds par match)

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