Un Jour aux Jeux d’Athènes, quand l’Argentine est devenue le cauchemar de la Team USA

À moins d’un an des Jeux Olympiques de Tokyo, Clutch Time vous propose, à travers une série d’articles, de revenir sur des grands moments de basket à jamais gravés dans l’histoire des jeux.

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Cette semaine Clutch Time nous ramène presque seize ans en arrière, aux XXVIIIᵉ Jeux olympiques d’été qui se déroule en Grèce, plus d’un siècle après la première édition des Jeux de 1896. La Team USA reste sur trois titres consécutifs aux Jeux et va tenter de conserver son invincibilité en remportant un 13ème sacre, le quatrième d’affilée. Mais la sélection « Albiceleste » argentine de Manu Ginóbili va transformer ce rêve américain en cauchemar.


Des Jeux entre symbolique et modernité

Ville hôte pour la seconde fois de son histoire, Athènes fut préférée à la ville de Rome et du Cap en Afrique du Sud, la symbolique de la ville ayant joué un rôle dans cette attribution, notamment pour son rôle dans la promotion des Jeux olympiques de la modernité depuis plusieurs décennies. L’évènement se déroule alors au mois d’août (du 13 au 19) et verra notamment plusieurs athlètes se distingués parmi lesquels le nageur américain Michael Phelps, qui réalisera l’exploit de remporter 8 médailles dont 6 en or à seulement 19 ans. La gymnaste roumaine Cātālina Ponor et ses trois médailles d’or mais aussi le titre sur 100m du sulfureux Justin Gatlin ainsi que le doublé du marocain Hicham El Guerrouj sur 1 500m et 5 000m furent autant de faits marquants lors de cette édition.

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Côté français, la cuvée olympique 2004 est presque aussi bonne que celle de Sydney pour la France, avec 33 médailles dont 11 en or (7ème rang). Parmi ces exploits on notera l’éclosion de la nouvelle star de la natation, Laure Manaudou, qui remportera le 400m nage libre féminin, la première médaille d’or de Julien Absalon en VTT, la deuxième pour Tony Estanguet en Canoë-Kayak ou encore le titre olympique au fleuret de Brice Guyart qui viendra compléter les titres par équipes au sabre et à l’épée des escrimeurs français.

Le tournoi de basket masculin verra quant à lui la participation pour la dernière fois de la Serbie-et-Monténégro (vestige de la grande Yougoslavie) des Bodiroga et Drobnjak et l’absence du vice-champion olympique de Sydney, l’équipe de France. Chez les femmes, les américaines vont asseoir un peu plus leur domination sur leur discipline en remportant leur cinquième médaille d’or face à l’Australie, la troisième consécutive.


Le Basket américain en plein doute

Une lente descente qui s’amorce

Les américains ont dû prendre pour acquis le simple fait de se sentir invincibles depuis plus de dix ans. L’effet Dream Team 92 s’est pourtant étiolé au fil des ans et les esprits les plus éclairés ont pu constater de leurs propres yeux un certain déclin des États-Unis qui ne sont plus aussi intouchables qu’auparavant. Mais alors que s’est-il passé entre le début des années 90, époque dorée durant laquelle la Team USA était adulée et crainte de tous et ce nouveau millénaire qui remet en question cette hégémonie planétaire ?

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Depuis les Jeux de Barcelone le paysage du basket international a beaucoup changé. Entre l’arrivée de contingent de joueurs européens en NBA, l’impact culturelle de la sélection yougoslave dans le style et le savoir-faire en Europe pour la balle orange, l’ogre américain ne dispose plus de la même marge de manœuvre douze ans après et ne fait plus aussi peur.

Symbole de ce dérèglement au sommet de la hiérarchie, la surprenante mais non moins logique élimination de la Team USA lors des derniers championnats du monde. Organisés sur son territoire en 2002, du côté d’Indianapolis (Indiana), la sélection américaine de l’époque se présentait avec un effectif composé uniquement de joueurs NBA afin d’effacer le cuisant échec du dernier mondial (3ème) à … Athènes. L’erreur faite en 1998 fut d’avoir envoyé jouer des universitaires (Trajan Langdon et Brad Miller entre autres) aux côtés d’expatriés comme Bill Edwards, Wendell Alexis ou encore David Wood, passés notamment par le championnat de France (on les salue).

Autre époque, autres mœurs. Désormais Team USA doit composer avec son vivier de joueur au plus haut niveau professionnel afin de remporter un quatrième titre mondial. Mais malgré la présence de nombreuses têtes d’affiche (Reggie Miller, Michael Finley ou encore Paul Pierce), la Team USA 2002 va lamentablement échouer en ¼ de finales face à la Yougoslavie (81-78), terminant son tournoi à une retentissante 5ème place et un bilan de six victoires pour trois défaites, dont une face à l’Argentine future médaillée d’argent.

Une Team USA en quête de rachat

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Exit George Karl et son cuisant échec. Bonjour Larry Brown ! Finaliste NBA avec les 76ers de Philadelphie en 2001 et surtout champion universitaire avec Kansas en 1984, coach Brown débarque donc en 2003 pour les qualifications olympiques lors des championnats des Amériques aux côtés d’un certain Gregg Popovich (déjà présent en 2002) et semble décider à réparer l’affront subit sur un an plus tôt. Les qualifications tournent très vite à la correction, la sélection américaine remportant ses dix matchs par 31 points d’écart en moyenne (101.7 points inscrits), s’octroyant un cinquième titre en finale face au argentins (106-73), vainqueurs en 2001.

Touchés dans leur fierté, le nouveau coaching staff de la Team USA a semble-t-il décidé de remédier à cette humiliation à domicile en mobilisant un maximum de joueurs majeurs en NBA. Mais en dépit des bonnes intentions, la sélection olympique ne séduit pas grand monde parmi les grands noms de la ligue. Sur les douze joueurs présents au tournoi de qualifications olympiques, seulement trois feront partie du voyage en Europe, Allen Iverson, Tim Duncan et Richard Jefferson. Logique me diriez-vous car plusieurs grands noms du basket n’étaient pas présents à Porto Rico lors des qualifications. Pourtant ni Kobe Bryant, ni Vince Carter et Tracy McGrady ou encore Paul Pierce et Kevin Garnett ne répondront à l’appel des Jeux.

Passés les désertions de certains joueurs, Larry Brown décide donc d’envoyer une escouade très rajeunie en Grèce. Autour de ses deux stars, Stephon Marbury, qui sort d’une saison mouvementée depuis son trade de Phoenix à New York, est accompagné de son ex-coéquipier aux Suns Shawn Marion et du Laker Lamar Odom, dans les rôles de joueurs suffisamment expérimentés. Car la grande majorité de l’effectif se composera de jeunes talents en devenir, allant de LeBron James à Carmelo Anthony, en passant par Dwyane Wade, Carlos Boozer, Emeka Okafor ou encore Amare Stoudemire. La plus jeune Team USA assemblée depuis 1988 (23.5 ans de moyenne d’âge). Une autre époque.

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La « Generación de oro ” du basket argentin

Pour faire une brève rétrospective sur le basket argentin, il faut tout d’abord remonter près d’un demi-siècle en arrière, aux prémices de ce sport. En effet la sélection argentine fut la première nation titrée aux championnats du monde en 1950, organisés sur son territoire. Sous l’impulsion de la légende sud-américaine de l’époque, Oscar « Pillin » Furlong, qui fut la figure de proue du basket argentin dans les années 50, l’équipe nationale d’Argentine termina ensuite 4ème lors des Jeux d’Helsinki (1952) et double médaillé d’argent aux Jeux Panaméricains en 1951 et 1955.

Retombée depuis dans l’anonymat des nations secondaires de la balle orange, l’Argentine va devoir patienter jusque dans les années 90 et même jusqu’au début des années 2000 avant de revenir, de façon remarquable, sur le devant de la scène internationale. C’est donc presque 50 ans après ses premiers exploits basketballistiques que la nation Albiceleste va écrire sûrement les plus belles pages de son histoire, autour d’une génération de joueur aussi talentueuse que redoutable sur les parquets.

De nos jours, lorsque l’on évoque le basket argentin, certains noms reviennent avec insistance. Ginóbili, Scola, Nocioni, Delfino, Prigioni ou encore Oberto, tous ces joueurs aux palmarès immenses et aux carrières exceptionnelles ont la particularité d’être tous issus du récit olympique de 2004 à Athènes. Enfin pas tout à fait, car si on s’attarde un peu plus sur le parcours de ces joueurs, l’on se rend compte que cette équipe n’était en rien une surprise toute droit sortie de nulle part.

Si on remet les choses dans leur contexte, le basket argentin n’en est pas à son premier coup d’éclat. Titrés en 1995 aux Jeux Panaméricains pour la première fois de son histoire, autour de joueurs issus du championnat local où l’on retrouve déjà Fabricio Oberto et Rubén Wolkowysky, la plupart vont être également médaillés aux Championnats des Amériques en 1993, 1995 et 1999 mais vont être surtout à l’origine du renouveau du basket argentin.

En 2001, l’Argentine va également remporter le championnat des Amériques puis terminera médaillée d’argent en 2003, compostant au passage son billet pour Athènes. Mais le plus grand fait d’arme avant les Jeux restera évidemment la médaille d’argent décrochée lors des championnats du monde d’Indianapolis aux USA face à la Yougoslavie (84-77). Ce fut ni plus ni moins que la première médaille des argentins au mondial depuis celle décrochée cinquante-deux ans plus tôt à domicile.

Le sélectionneur de l’époque, l’argentin-italien Rubén Magnano part donc très confiant pour ses premiers Jeux, aux côtés d’une génération dorée qui fait enfin honneur à la réputation et à la culture basket du pays. Accompagnés en très grande majorité par des expatriés qui évoluent pour la plupart en Espagne et en Italie (certains ont d’ailleurs la double nationalité), l’effectif olympique argentin compte surtout dans ses rangs un certain Emanuel Ginóbili, dit « Manu », joueur des San Antonio Spurs, drafté en 1999 (57ème position), mais qui n’avait rejoint la grande ligue qu’en 2002. Il sera d’ailleurs accompagné de d’autres joueurs, restés jouer en Europe après avoir été draftés (Luis Scola, Carlos Delfino) ou encore non-sélectionnés à la draft (Pepe Sánchez, Walter Herrmann, Fabricio Oberto, Andres Nocioni et Rubén Wolkowyski) mais qui connaîtront tous un passage plus ou moins convaincant en NBA.

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Un tournoi plein de surprises

Un premier tour qui se termine aussi mal qu’il a commencé

Ce tournoi olympique de 2004 va réserver plusieurs bonnes (ou mauvaises) surprises pour tout fan de basket. Entre l’élimination prématurée au premier tour de la Serbie-et-Monténégro (une victoire seulement), qui enterra définitivement la grande épopée du basket yougoslave, ou encore le surprenant parcours de la sélection italienne qui éliminera la Lituanie avant de tomber en finale, les Jeux d’Athènes nous auront offert un dénouement aussi inattendu que palpitant. Porto Rico fut à juste titre la plus grosse surprise de ce tournoi, pas tant par son parcours, très honorable (6ème), que pour son exploit réalisé dès son premier match du groupe B. La petite île des Caraïbes, habituellement réputée pour des disciplines comme le baseball, l’athlétisme ou la boxe, va réalisé l’exploit invraisemblable de battre la sélection américaine.

Cette défaite revêt alors une dimension historique, tant pour le monde du basket que pour les médias. La Team USA, douze fois titrés, réputée quasi-invincible aux Jeux, encore plus depuis que les stars de la NBA se sont engouffrées dans les compétitions internationales, viennent de subir une défaite mémorable dès le premier tour, la troisième depuis leur participation au tournoi olympique depuis sa création. C’est un véritable tremblement de terre que vient de provoquer l’état insulaire, succédant ainsi à l’URSS qui restait la seule sélection à avoir battu les américains aux Jeux (en 1972 et 1988).

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Une défaite très large 92-73 infligée par le voisin, menée par leur meneur NBAer Carlos Arroyo (Utah Jazz) qui va terminer la rencontre avec 24 points et 7 passes. Au-delà du contenu du match plutôt médiocre de la part des américains (adresse en berne, coaching peu évident et manque de prise de responsabilités des cadres), c’est la preuve même que le basket international peut désormais rivaliser avec une sélection américaine composée de joueurs professionnels. Une occasion que ne manqueront pas de saisir les lituaniens de Jasikevicius (28 points) en fin de premier tour, en arrachant une victoire (94-90) à la symbolique très forte face à des américains plus que jamais au fond du gouffre.

En quart de finale, les hommes de Larry Brown vont tout de même se ressaisir en venant difficilement à bout d’une équipe d’Espagne invaincue (cinq victoires au premier tour) d’un Pau Gasol intenable (29 points, 6 rebonds) et de son back court Navarro-Calderon (36 points et 10 rebonds). Il faudra un Marbury record (31 points à 6/9 derrière l’arc) pour permettre à la Team USA d’accéder au dernier carré (102-94).

L’Argentine sur un rythme crescendo

De son côté l’Argentine va connaître des fortunes diverses dès le premier tour. Malgré une qualification décrochée pour le tableau final, les partenaires de Ginóbili vont souffrir pendant presque l’intégralité des matchs de groupe. Que ce soit face à la Serbie-et-Monténégro (victoire arrachée 83-82) ou la Nouvelle-Zélande (94-98) c’est surtout lors des défaites face à l’Espagne (87-76) et l’Italie (76-75) que l’Argentine a montré d’inquiétants signes de fragilité défensive et d’adresse (à peine 30% d’adresse de loin) qui seront à peine gommés lors du quart de finale face aux futurs champions d’Europe grecs (69-64).

Mais qu’importe, le basket argentin retrouve enfin des couleurs et de l’éclat dans le jeu, offrant à ses supporters l’honneur de retrouver les États-Unis dans le dernier carré de la compétition. Avançant avec les mêmes bilans depuis le début du tournoi, l’Argentine sait qu’elle devra saisir la moindre opportunité offerte de battre à nouveau les américains comme aux derniers championnats du monde, ce qui semble désormais bien plus envisageable maintenant que la Team USA n’est plus invaincue. Il ne reste plus qu’à achever la bête.


Le Tango argentin

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Dès le début du match les argentins prennent le taureau par les cornes et veulent dicter le tempo de la rencontre. Partis sur un rythme très élevé en attaque, le cinq argentin joue la carte de la rapidité en s’appuyant notamment sur Ginóbili et Pepe Sanchez sur les phases de contre-attaques mais également sur la mobilité et les écrans offensifs de Nocioni et Oberto, qui mettent les américains en grande difficulté tout au long de ce quart-temps. Les argentins se retrouvent devant après la fin du 1er quart-temps (24-20), la faute à une grosse maladresse derrière l’arc des américains et une défense de zone qui cadenasse la raquette Duncan-Odom. Par ailleurs les hommes de Larry Brown ne sont pas dans leur veine, manquant notamment deux énormes occasions de recoller au score à moins d’une minute de la fin, après deux cafouillages en attaque côté argentin. La chance est semble-t-il du côté des sud-américains.

Avec un jeu toujours autant animé, la défense américaine fait le dos rond pendant plusieurs minutes, préférant jouer la carte du rebond défensif et offensif (7 déjà pour la team USA en l’espace de douze minutes). Une bataille qui fait rage dans la raquette argentine avec des joueurs très regroupés pour couper le cercle tandis que les américains ne règlent pas encore la mire à longue distance contrairement à l’Argentine. Plus rusés, les joueurs de Magnano coupent l’herbe sous le pied de leurs adversaires en provoquant des fautes offensives et en interrompant les situations de contre-attaque adverse. Iverson est finalement le seul joueur à véritablement surnager côté Team USA grâce à une bonne activité défensive et offensive malgré un shoot qui dévisse. Côté argentin l’entrée en jeu de Scola fait un bien fou en défense, le pivot prenant peu à peu le dessus dans la raquette. Après un nouveau temps fort des coéquipiers de Manu en fin de quart-temps, la sélection Albiceleste est devant à la mi-temps (43-38).

La deuxième mi-temps repart de plus belle avec un démarrage tonitruant de la part de Ginóbili qui va inscrire un 3pts d’entrée de jeu puis s’en va provoquer le cercle sur un « Paso Doble » avec la faute en prime et voilà les argentins à +11 après seulement 1 minute 30 de jeu. La rapidité du jeu argentin combiné à l’audace technique font merveille à l’image de Luis Scola dans un très grand soir et qui éclipse un Tim Duncan qui n’est que l’ombre de lui-même, handicapé par les fautes et en manque de ballon. Malgré les pertes de balles argentine (14), les américains ne parviennent pas à refaire leur retard, la faute à un replacement défensif rapide et efficace et des possessions de balle chahutées par le pressing argentin. Définitivement plus adroits de loin et disposant d’une avance confortable à l’orée du dernier quart-temps (70-57), l’Argentine d’un Manu « Bombazo » Ginóbili étincelant (déjà 28 points à 9/11) semble être sur la voie royale pour rallier la finale olympique.

Athens 2004 Olympic Summer Bob Rosato

Le début du dernier quart-temps est à l’avantage des tenants du titre qui vont effectuer une « remontada » en un peu moins de cinq minutes (74-65) essentiellement grâce aux remplaçants, Richard Jefferson, Shawn Marion, Carlos Boozer et Stephon Marbury (coupable néanmoins d’un vilain geste en fin de match sur le pivot Ruben Wolkowyski). Plus appliqués et lucides avec leur adresse, c’est surtout en défense que les américains vont se rebiffer à force de s’être fait marcher dessus toute la partie. Dans un temps faible, les argentins parviennent tout de même à maintenir l’écart autour de dix longueurs d’avance en se focalisant sur la défense et en continuant de marquer des points en contre-attaque. Au final ni Duncan, ni Iverson ne changeront quoique ce soit au résultat. L’un exclut pour des fautes répétées, l’autre maladroit et isolé de ses coéquipiers, les deux figures de proue de la Team USA n’ont guère eu l’impact recherché par Larry Brown pour empêcher la défaite américaine. L’Argentine, plus adroite, plus rapide, et plus combative a su faire preuve de sérieux et fut incontestablement la plus forte lors de cette demi-finale. Après sept points consécutifs inscrits par l’ailier Walter Herrmann suivis d’un dunk renversé de Scola, le match se termine sur le score de 89 à 81 en faveur de l’Argentine.

L’Argentine vient alors de réaliser l’un de ses plus bels exploits en atteignant pour la première fois de son histoire la finale des Jeux, mais surtout en éliminant au passage la Team USA qui restait sur trois titres consécutifs. Autour de sa génération dorée de quasi-trentenaire, les vice-champions du monde sont parvenus à imiter les portoricains qui avaient mis un terme à la série d’invincibilité américaine aux Jeux en misant dans un premier temps sur un jeu rapide en transition, une bonne circulation de balle et une raquette imperméable aux assauts des athlètes américains, mais surtout en se jetant comme des morts de faim sur chaque ballon et en défendant du début à la fin avec la même intensité et la même « grinta ».

FIBA Archives

Le sacre olympique et une génération exceptionnelle enfin récompensée

ATHENS, GREECE. August 28, 2004 (Photo By Garrett W. Ellwood)

En finale, l’Argentine n’est semble-t-il pas totalement redescendu de son nuage, dictant sa loi sur le parquet face à des italiens qui échoueront encore à décrocher le titre après Moscou 1980. L’esprit revanchard et déterminé, les sud-américains vont usés les transalpins aux rebonds et sur jeu rapide pour s’imposer logiquement 84 à 69, devenant au passage la première équipe sud-américaine titrée en Basket (et la seule encore à ce jour), hommes-femmes confondus.

La déchéance américaine est totale. Désormais destitués de son titre de champion du monde et du titre olympique, la sélection à la bannière étoilée va désormais repartir de très loin afin de recouvrer totalement sa force et son basket, terminant de nouveau à la troisième place lors des championnats du monde au Japon (2006) avant de retrouver sa juste place aux Jeux de Pékin en 2008 en prenant au passage une grosse revanche sur l’Argentine en 1/2 finale (101-81).

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