Depuis son passage à l’Université de Virginia, Justin Anderson alias « Simba » vit une carrière professionnelle en dent de scie. Le 21ème choix de la draft 2015 sera passé par la G-League cette saison afin de retrouver véritablement des certitudes et poursuivre son aventure en NBA. Voici un point sur la carrière du joueur.
Un joueur prometteur à l’université
Après un passage au lycée Montrose Christian où il compile 18,7 points, 4,7 rebonds et 3 passes décisives, Justin Anderson a le profil de l’ailier athlétique par excellence, qui multiplie les highlights sur YouTube. Sa défense engageante et pleine d’énergie lui permet de réaliser 1,8 interceptions et 1,6 contres par match, de quoi attirer les convoitises des plus belles universités. Et en effet, six universités tenteront d’attirer le natif de Montross avec entre autres Duke ou Maryland. Mais c’est Jason Williford qui le convainc finalement de venir à Virginia en 2012.
Il jouera trois saisons à Virginia évoluant notamment aux côtés de Joe Harris et Malcolm Brogdon, et après avoir peaufiné sa défense et sa force, Justin amassera lors de sa dernière saison 12,2 points (à 47% au tir dont un 45% à 3 points), 4 rebonds, 1,7 passes décisives, 0,7 interception et 0,5 contre en 28 minutes de jeu pour 22 matchs sur 26 en tant que starter, avec un très beau PER de 23,8. Avec des stats solides et de belles récompenses individuelles (Meilleur 6ème homme de l’ACC dans sa 2ème saison et dans la 2ème équipe de l’ACC), il était fin prêt à rejoindre la grande ligue.
L’ailier était vu comme un 1er tour avec au premier plan sa puissance et de grosses qualités athlétiques. Décrit tel quel, Anderson était vu comme un joueur n’ayant aucune faiblesse majeure apparente et qui aurait pu être vraisemblablement un premier choix de draft, mais c’est finalement parce qu’il n’avait pas de réelles qualités premières, comme au shoot qu’il n’a pas été retenu plus haut. En effet, ce n’est pas un grand passeur ni un grand dribbleur, il a même une fâcheuse tendance à commettre des pertes de balles mais aussi à manquer de réussite en un contre un.
Avec 4 rebonds par match en université, on regrette finalement qu’il n’ait pas plus mis à contribution ses qualités d’athlètes pour devenir un spécialiste en la matière. Enfin, ses sélections de tirs n’ont jamais été très bonnes, sa mécanique de tir n’était pas commode et même s’il avait de bons pourcentages, il aurait très logiquement régressé en NBA. Il fallait pour cela travailler, car Anderson avait tout pour devenir un joueur d’exception en NBA.
Draft Day : Direction Dallas !
Le soir du 25 juin 2015 s’ouvre la soirée de la draft NBA. Les noms de Karl–Anthony Towns à Minnesota comme 1er choix, puis D’Angelo Russell aux Lakers ou encore Kristaps Porzingis aux Knicks sortent les uns après les autres, jusqu’à la 21ème place, celle des Mavs. Dallas n’a pas été très actif lors des récentes drafts depuis l’arrivée de Dirk Nowitzki et même si la franchise de Mark Cuban restait encore assez compétitive (Deron Williams, Chandler Parsons ou encore Wesley Matthews, arrivés lors de la FA 2015), l’Allemand s’approchant doucement de la retraite, il fallait penser à l’après-Dirk et commencer à préparer à l’avenir.
Si plusieurs noms restaient comme Montrezl Harrell, Bobby Portis ou encore Rondae Hollis-Jefferson, l’équipe texane sélectionnera finalement Justin Anderson (accompagné de Satnam Singh en 52ème position, le premier joueur indien à être drafté en NBA, ce qui lui vaudra un documentaire nommé One of a Billion). Un choix cohérent et intelligent en somme pour Dallas, qui n’est pas réputée pour être une équipe très athlétique et défensive sur le papier.
Une première saison rookie révélatrice
Après une bonne Summer League, Simba n’aura pas souvent sa chance lors de la première partie de saison et alternera NBA et D-League (ancien nom de la G-League) avec les Texas Legends en partie à cause de Rick Carlisle qui fait peu jouer ses rookies. Mais une blessure de Chandler Parsons en deuxième partie de saison donnera l’occasion à Justin Anderson de montrer de quoi il est capable à Carlisle et qu’il peut être un très bon energizer en sortie de banc. Son apport athlétique et défensif sera un plus pour l’équipe, il jouera même 8 fois titulaire sur les 10 derniers matchs de saison régulière avec un bilan de 7 victoires et 3 défaites pour Dallas qui finira 6ème de conférence Ouest.
Au premier tour ils affronteront le Thunder avec comme 5 de départ Westbrook, Roberson, Durant, Ibaka et Adams, de quoi passer un mauvais quart d’heure pour les Mavs, mais aussi de quoi révéler un peu plus le talent du jeune Justin Anderson qui aura la lourde tâche de défendre sur KD alors au top de sa forme. Bonne chance pour l’éclipser ! Résultat des courses, 4-1 pour OKC malgré des Mavs vaillants mais trop faibles face à une équipe bien trop forte sur le papier.
Sur ces play-offs, Simba aura montré sa hargne sur le parquet, avec entre autres des petits chambrages d’avant-match avec Villanueva sur les pas de danse de Westbrook et Cameron Payne mais aussi une passe décisive derrière le dos pour Mejri ou encore une claquette dunk sur un lancer-franc raté de Devin Harris sur la tête de… KD ! Une performance qui permettra à coach Carlisle de lui faire confiance pour la saison prochaine.
Nouvelle saison, année de la confirmation
Encore une fois Justin Anderson commencera par la Summer League et encore une fois, elle sera réussie. Après des play-offs satisfaisants lors de la dernière saison, il gagnera une place dans la rotation de Dallas et jouera en moyenne 15 minutes par match et améliorera son rendement offensif en passant de 3 à 6 points par match par rapport à sa première saison.
Malheureusement, les texans commenceront très mal leur saison avec un horrible bilan de 4v-16d au mois d’octobre. Même s’il y aura du mieux par la suite, les Mavs font peine à voir. La trade deadline approchant à grands pas, le poste d’ailier semble bouché derrière Harrison Barnes (arrivé à la FA 2016) avec le reste des minutes partagé entre Simba et un rookie non-drafté, Dorian Finney-Smith, qui plaît énormément à Rick Carlisle.
Il fallait n’en garder qu’un, les deux joueurs étant assez similaires sur leurs qualités, l’objectif pour le staff était de combler les lacunes au poste de pivot, véritable point faible des Mavs ces dernières années. Donnie Nelson, le GM des Mavericks, effectuera donc le transfert de Justin Anderson accompagné de Andrew Bogut et d’un premier choix de draft protégé 2017 vers Philadelphie contre Nerlens Noel.
Les 76ers, toujours en reconstruction, cherchaient à se renforcer au poste d’ailier derrière Covington. Justin récupèrera donc un temps de jeu plus conséquent avec 20 minutes par match et améliorera encore une fois son apport en points mais aussi en rebond avec 4 prises par match. Son pourcentage au tir va également progresser avec un joli 46% d’adresse.
Il réussira notamment un game winner face aux Knicks avec un floater sur Melo et enchaînera de belles performances au scoring avec 26 points au compteur lors du dernier match de saison régulière toujours face aux Knicks. Anderson devient très vite élément apprécié du public et de Brett Brown qui contribuera notamment à voir enfin les Sixers jouer les Play-offs la saison suivante.
Saison de la déception et des blessures !
Cette nouvelle saison pour Simba commencera assez mal. Après quelques matchs, il se blessera au tibia en novembre ce qui le mettra sur la touche pendant un mois et demi. Pendant ce temps-là, des joueurs comme Zhaire Smith ou Furkan Korkmaz se montreront très en forme. Il reprendra seulement à partir du mois de janvier avec un bon temps de jeu ce qui illustre encore une fois la patience des Sixers avec la condition physique de leurs joueurs.
Malheureusement, il se blessera une nouvelle fois, à la cheville cette fois-ci, et ne jouera pas pendant un mois. Après cela, son temps de jeu sera considérablement affecté, jusqu’à même récolter des DNP et sa progression s’arrêta net. Il jouera néanmoins quelques matchs sans grand intérêt pour son équipe en toute fin de saison, la qualification étant acquise. L’ailier réussira à marquer tout de même 25 points dans le dernier match de SR face aux Bucks. Les play-offs seront à l’image de sa saison, à savoir peu de temps de jeu et des absences. Comme si ce n’était pas suffisant, le joueur subira une grosse blessure à la jambe après les playoffs, nécessitant une opération. Un énorme coup dur juste avant l’été qui ne s’annonce pas de tout repos.
Nouvelle saison et nouvelle destination : Atlanta !
Après un deal à trois entre OKC, les 76ers et les Hawks incluant Carmelo Anthony, Dennis Schröder, ses coéquipiers Mike Muscala et le français Timothé Luwawu-Cabarrot, Anderson atterrit donc avec un premier choix 2022 chez les Atlanta Hawks, qui viennent de repêcher le prodige Trae Young au passage. Une nouvelle équipe pour une nouvelle donne et synonyme de relance pour Justin après sa blessure à la jambe, ce qui le privera d’une dizaine de matchs pour commencer. Ses premières prestations seront plutôt discrètes avec un temps de jeu assez restreint à un poste occupé par Taurean Prince, DeAndre’ Bembry mais aussi Vince Carter.
Il aura néanmoins l’occasion de se montrer sur le mois de décembre, sans grande réussite toutefois. Cette saison ressemblera à sa dernière saison avec les Sixers, peu de temps de jeu, plusieurs DNP, des joueurs au même poste qui ont fait des progrès et leurs preuves à l’inverse de Simba. Son irrégularité lui fait cruellement défaut et ses faibles performances quand il en a l’occasion avec du temps de jeu auront raison de lui. Avec une équipe d’Atlanta qui optera pour le tanking jusqu’en avril, Justin Anderson ne jouait plus grand-chose et certains proches commençaient alors à ressentir chez lui un manque de confiance.
La Free Agency 2019 arrivant à grands pas, Simba quittera l’état de la Géorgie et les Hawks renonceront à sa mid-level exception et à ses droits. Il devint donc agent libre non restreint. Mais au fur et à mesure que les autres joueurs libres signaient dans les franchises cet été-là, le nom de Justin Anderson n’apparaissait quasiment plus dans les médias. Néanmoins, les Wizards lui offriront sa chance en l’invitant à leur training camp où il effectuera avec la franchise du District de Columbia les matchs de présaison, sans succès puisqu’il sera coupé assez rapidement.
Remise en selle en G-League
Il signera donc un contrat en G-League avec les Raptors 905, équipe mineure de Toronto avec laquelle il arrivera en cours de saison. Il s’imposera comme un des leaders de l’équipe et proposera un basket proche de ses années universitaires et ses deux premières saisons en NBA. Ses 20 points et ses 6 rebonds de moyenne par match attireront l’œil des Nets qui lui proposeront un 10-day contract, peu concluant puisqu’il marquera seulement 3 points en 3 matchs pour un total de 16-17 minutes de jeu.
Il ne sera pas gardé et retournera chez les 905 puis sera transféré chez les Long Island Nets, équipe mineure de Brooklyn, contre Henry Ellenson. Dans la continuité de son passage dans l’équipe mineure de Toronto, il finira par être nommé dans la 3rd All-G-League Team. Avec des nombreuses blessures chez les Nets (KD, Irving) et des cas de COVID-19 qui touchent les joueurs (DeAndre Jordan et Spencer Dinwiddie) mais aussi les joueurs qui ne prennent pas le risque d’aller à Orlando comme Wilson Chandler, il signera un contrat à Brooklyn pour participer à la suite de la saison.
Si l’on regarde le parcours de Justin Anderson, on peut se poser la question de l’impact ou des répercussions des blessures sur sa carrière. Malgré cela il n’a jamais progressé dans les secteurs où il le fallait : sa mécanique de tir est restée identique et sa précision à 3 points n’est pas parfaite avec un petit 30%. Son playmaking n’a jamais été exceptionnel, mais il a montré du mieux dans ce domaine en G-League avec 3 passes décisives par match. On peut aussi noter son inconsistance sur le terrain, capable de mettre 15 points dans un match à 5/7 au tir et au match suivant n’en planter que 2 avec un 1/8 au tir.
Tous ces points faibles ont finalement eu comme conséquences un manque d’intérêt des franchises NBA pour lui confier un rôle important dans un roster. Si ces questions demeurent toujours après 4 ans en NBA et une année en G-League, son passage aux Nets pour la reprise de la NBA à Orlando représente très certainement sa dernière chance de prouver sa valeur auprès des franchises. S’il réussit sa fin de saison, nul doute qu’une équipe le recrutera. Dans le cas contraire, est-ce que Justin Anderson continuera en G-League ou rejoindra la Chine ou l’Europe ? À suivre.
j ai pris mon temps pour lui ton article mais je doit reconnaître qu’il est plutôt bon (l article pas simba) et on sent le travail de recherche notamment sur les situations et contexte des différents moments . Même si transparaît l’affection que tu sembles porter a ce joueur, il y a aussi assez de sincérité sur les critiques notamment sur les faiblesses du joueur.
pour la fin je pense que malheuresement le nombre trop important de mecs signer pour pallier les blessés va se retourner contre lui car beaucoup essaieront de tirer la couverture vers eux, sauf si il arrive a montrer notamment défensivement sa capacité a être productif même sans le ballon.
merci encore et bonne continuation