L’évolution des rookies depuis 2015

Depuis quelques années, le processus de rajeunissement de la ligue s’est accéléré. Des franchises empilent les choix de draft, et privilégient des contrats courts pour des jeunes inconnus plutôt que de recycler des vétérans bien trop usés. Si ces jeunes joueurs deviennent majoritaires sur le parquet, est-il possible que ces derniers soient de plus en plus à l’aise et performants? Et selon vous, quelle cuvée à été la plus productive ces cinq dernières années ? (Statistiques via NBA.com)

Cette saison, 115 rookies ont foulé les parquets NBA, c’est 48 de plus qu’il y a dix ans lorsque John Wall, Paul George et DeMarcus Cousins réalisaient leurs débuts. Un chiffre qui a connu une réelle progression à partir de la saison 2015-2016 avec un pic atteint en 2016 avec 120 rookies d’utilisés. Merci aux Sixers et leur « Process » dans le milieu des années 2010 pour avoir fait baisser la moyenne d’âge de la ligue.

D’autres facteurs peuvent également expliquer cette évolution comme le style de jeu prôné depuis quelques saisons (rapidité, vivacité et shoot) qui peut très bien coller avec le profil des jeunes prospects. Mais également la mise en place de contrats courts et flexibles (10-day et two way) avec la possibilité de les signer, voire re-signer afin de les tester et d’optimiser leur potentiel.

Cette tendance à vouloir rentabiliser ces jeunes joueurs donnerait telle une meilleure production de ces rookies ? Voici les évolutions statistiques individuelles de ces cinq dernières années, et un aperçu sur la cuvée la plus prolifique.

Temps de jeu et responsabilité avantage pour la Draft 2017

Ben Simmons, Donovant Mitchell et Jayson Tatum – image via cbssports.com

La cuvée 2017 possède le record du nombre de rookies ayant joué chez les professionnels mais également en ce qui concerne le total de joueurs dans le club des 15/15 (au moins 15 apparitions et 15 minutes en moyenne de temps de jeu). 45 rookies ont eu ces privilèges lors de la saison 2017-2018 avec en tête d’affiche Donovan Mitchell, Ben Simmons (drafté en 2016), Jayson Tatum, Kyle Kuzma, Lonzo Ball ou encore Lauri Markkanen. C’est l’ancien meneur des Lakers, Lonzo Ball, qui a hérité du temps de jeu le plus conséquent avec 34.2′.

Le bonnet d’âne revient à la promotion 2015 avec seulement 26 joueurs dans ce cas. Karl-Anthony Towns, Emmanuel Mudiay et Jahlil Okafor sont les seuls à avoir atteint la barre des 30′. Loin d’être ridicule, la draft 2016 présente 35 joueurs au dessus des 25 minutes mais aucun n’a franchi celle des 30 minutes. Brandon Ingram était le leader avec 28.9′. Enfin, les deux dernières cuvées nous offre de très jolies perspectives d’avenir avec Luka Doncic (32.2′), Trae Young (30.9′) pour la cuvée 2018 et avec Zion Williamson (29.7′) et Ja Morant (30′) pour celle de 2019.

Impact offensif sur le terrain : 2017 et 2019 au dessus du lot

Ja Morant en défense sur Jayson Tatum – Bob DeChiara-USA TODAY Sports

Voyons maintenant quelle promotion est plus à même à se montrer en attaque avec un temps de jeu suffisamment conséquent. Rien qu’en observant le tableau-2, on distingue deux courbes au dessus du lot. Ces dernières sont associées aux promotions 2017 et 2019. Avec 15 joueurs allant de Zion (23.6pts) à Kevin Porter Jr. (10pts), la cuvée 2019 est riche en joueurs offensifs offrant ainsi une solution offensive pour leur coach (45.3% de réussite).

La cuvée 2017 est menée par le plus gourmand en terme de tirs tentés lors de ces 5 dernières années : Donovan Mitchell (17.2%). Néanmoins, si la promotion 2017 se montre en attaque, elle pêche dans l’adresse avec une moyenne de 40.3%, soit le pire taux de réussite parmi ces cinq générations. Merci Lonzo avec 39.5% aux tirs !

La classe 2018 tient une moyenne correcte grâce à ses deux vedettes : Doncic et Young. Sept joueurs ont atteint la barre des dix points avec une moyenne de 46.3%. Les rookies de la draft 2016 sont moins en vue. Leur meilleur scoreur Joel Embiid (20.2pts) était déjà dans la ligue depuis deux ans! Mais il est sage de rappeler qu’il ne s’agissait que de rookies et que les saisons suivantes furent bien plus convaincantes pour Siakam, Brown, Hield, Murray et LeVert.

Apport statistique moyen : les cuvées 2018 et 2019 se démarquent

Luka Doncic et Zion Williamson – photo via esnba.com

Voilà qui est intéressant ! Bien que peu significatif, le tableau-3 semble nous indiquer une évolution statistique positive au fil des générations. Avec une base solide d’au moins 30 joueurs dans le club des 15/15 depuis 2016, les franchises NBA leur accordent plus d’importance en terme de développement et cela se traduit par un temps de jeu plus conséquent.

Les cuvées 2018 et 2019 ont passé le plus de temps sur le terrain, par conséquent, ils scorent plus et gobent plus de rebonds en moyenne par match. Et pourtant, ces deux promotions diffèrent en plusieurs points. Si la génération 2019 excelle par une certaine homogénéité et son nombre de joueurs essentiels dans la rotation de leur équipe (faiblarde?), celle de 2018 est clairement portée par deux hommes : Luka Doncic et Trae Young qui ont posté des chiffres de All-Stars dès leur première saison !

Bien que la classe 2015 soit faiblement représentée, elle a la particularité de compter en ses rangs de solides intérieurs avec Karl-Anthony Towns, Jahlil Okafor, Kristaps Porzingis, Myles Turner mais aussi Nikola Jokic (drafté en 2014). Une caractéristique qui explique en partie cette belle moyenne aux rebonds (4.1).

Et si on creuse un peu plus ? Statistiques avancées : de mieux en mieux

Mitchell Robinson au dunk – Photo by Scott Taetsch/Getty Images

Pour ce 4e et dernier tableau nous avons sélectionné quatre statistiques avancées : EFG (Effective Field Goal), TS (True Shooting), PIE (Player Impact Estimate) et USG (Usage Pourcentage). Ces données peuvent ainsi renseigner sur la qualité des tirs pris par les rookies ainsi qu’une estimation de leur implication sur le terrain de manière générale.

Concernant l’utilisation et l’impact des joueurs (USG et PIE), les chiffres sont sensiblement identiques et ne permettent pas de dégager une tendance au fil des saisons. En revanche, on peut distinguer une légère amélioration d’année en année dans la qualité des tirs pris et le taux de réussite. L’EFG a dépassé les 50% à partir de la classe 2018 (50.8%) pour atteindre un record avec la classe 2019 (51.1%).

Le TS a également connu un bon à partir de la saison 2018-2019 avec une augmentation de +2,1% par rapport à la saison 2017-2018. Ce constat est d’autant plus flagrant lorsque l’on observe qu’aucun rookie de la promotion 2015 ne dépasse les 60% dans les deux catégories (dans le club des 15/15). C’est le pivot des Knicks, Mitchell Robinson (draft 2018) qui a obtenu les meilleurs chiffres avec un EFG à 69.4% et un TS à 69.2%.

En 2019-2020, ils étaient deux à obtenir des pourcentages au dessus des 64% dans les deux catégories : Brandon Clarke et Jaxson Hayes. Une évolution positive qui peut en partie s’expliquer par la recrudescence de joueurs extérieurs tirant à 3pts et d’intérieurs toniques et athlétiques se contentant de scorer inside. Bye Bye le tir à mi-distance !

Trae Young et Luka Doncic lors du Rising Star Challenge 2020 – via republicworld.com

Si vous avez été attristés par les départs en retraite de légendes comme Wade, Parker et Nowitzki, ne vous inquiétez pas, la relève est déjà bien installée et ne manquera pas de nous procurer à nouveau de superbes émotions.

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