Le sort a parlé, c’est l’Italie qui se dresse sur le chemin des Bleus en quart de finale du tournoi olympique de basket 5×5 (Tokyo 2020). Un adversaire à ne pas sous-estimer, qui reste sur un tournoi de qualification extraordinaire et n’a perdu que de quelques points contre l’Australie en match de poule. Mais contrairement à l’Espagne ou à une Team USA revancharde, on peut considérer que c’est un adversaire plus jouable, si tout se passe bien. Comme un match se joue sur le parquet, et non sur le papier, on ne peut que se régaler pour cette rencontre prometteuse mais également très risquée.
Le jeu des oppositions
Comme l’a indiqué Vincent Collet en conférence de presse ce dimanche, après l’annonce des résultats des tirages au sort, l’Italie a largement mérité sa place et ne doit pas être sous-estimée. C’est le fait même qu’on ne l’attendait pas à ce niveau qui inquiète le coach des Bleus. Une Italie qui a battu le Nigéria (80-71) malgré un tout petit Gallinari (3 points en 8 minutes) et un barrage à trois points (9/14 pour Chimezie Metu et Jordan Nwora).
Ces Italiens sont un adversaire solide. C’est une équipe européenne qui a fait un TQO exceptionnel à Berlgrade, puisqu’ils ont éliminé la Serbie, grande favorite.
Vicent Collet, entraîneur de l’Équipe de France
Pourquoi on retient son souffle
Qualifiée pour les quarts de finale d’un tournoi olympique, l’Italie n’a pas de présence intérieure capable de rivaliser avec la triplette de géants français (Fall-Gobert-Poirier), ne comptant dans son effectif qu’un seul pivot, Amedeo Tessitori (2,08m). En revanche, elle ne manque pas de taille globalement et aligne même deux joueurs NBA, Danilo Gallinari (#8, Atlanta Hawks, 2,08m) et Nico Mannion (#1, Golden State Warriors, 1,90m). Même si le staff technique de l’Équipe de France parvient à trouver les bonnes solutions tactiques pour aborder ce match, avec une journée d’entrainement pour que les joueurs intègrent ces paramètres et se préparent à la rencontre (mardi 3 août à 10h40, heure française), on ne sait pas du tout comment les deux équipes vont réagir. Les italiens auront eux aussi préparé la rencontre dans les mêmes conditions, et peuvent parfaitement proposer un basket qui déroute.
Un parcours en trois étapes
Quart de finale – VS Italie
Demi-finale* – VS Slovénie ou Allemagne
Finale* – VS Espagne ou USA ou Australie ou Argentine
*en cas de victoire au tour précédent
En cas de victoire contre l’Italie en quart de finale, il faudrait encore passer une Slovénie (ou Allemagne) qui n’a jamais perdu avec un Doncic stratosphérique sur ce tournoi olympique (mais si Vincent Poirier a pu gêner Kevin Durant, on imagine quelle sera sa mission contre le prodige slovène, qui rencontre rarement ce type de gabarit à l’extérieur). Une défaite en demi-finale signifierait une participation à la « petite finale » contre l’Espagne ou l’Argentine pour le Bronze, une proposition plutôt inquiétante.
Peut-être l’année des Bleus
Les Bleus sont donc condamnés à la victoire aussi bien en quart de finale qu’en demi-finale, afin de disputer une première finale olympique depuis Sydney (perdue 75-85) avec un potentiel rematch contre Team USA, qui n’aura sans doute pas le même visage qu’en poule (victoire des bleus 83-76). Trois exploits pour une médaille d’or, mission impossible**?
**impossible n’est pas français