Detroit Pistons 1987-1991: Des démons au paradis

Histoire d’une franchise populaire mais sans titre

Fondé en 1941 par Fred Zollner, propriétaire d’une entreprise fabriquant des pièces pour la General Motors, le nom de Pistons apparaissait comme une évidence. En 1949, Zollner engage les Pistons en NBA, après 6 ans dans la ligue, la franchise effectuera deux apparitions consécutives en finale, finales qu’ils perdront dans un premier temps face aux Nationals de Syracuse (ancien 76ers) en 1955 et face aux Warriors de Philadelphie (actuellement Golden State Warriors) en 1956.

Suite à cette double déconvenue, et souhaitant offrir plus de visibilité à la franchise, le propriétaire décida de déménager en 1957 vers Detroit dans le Michigan ce qui faisait d’autant plus sens car le grand Henry Ford y installa sa première usine. En 1974 le propriétaire historique des Pistons cède les droits de la franchise à William Davidson (président de Guardian Industries une compagnie de verre). Cette action représentera un cap passé par la franchise du Michigan bien destinée à devenir une place forte de la NBA à l’avenir.

source : NBA.com

La construction d’une franchise qui gagne

A l’issue d’une saison NBA 1980-1981 qui a vu les Boston Celtics remporter le titre , c’est de l’autre côté du classement qu’on retrouve les Pistons de Detroit qui finissent avant dernier de la NBA avec un bilan de 21 victoires pour 61 défaites, leur octroyant le droit de sélectionner en deuxième position à la draft 1981 et de sélectionner le meneur de jeu Isiah Thomas, un meneur de jeu qui venait de devenir champion universitaire avec les Hoosiers de l’Indiana et de remporter le titre de MOP du final four. Il sera drafté derrière Mark Aguirre, un arrière qui deviendra par la suite son coéquipier chez les Pistons.

“Zeke” marquera les esprits dès sa saison rookie avec 17 points de moyenne, ce qui lui permettra d’être dans la All Rookie 1st Team, malgré un bilan nettement meilleur de 39 victoires pour 43 défaites les résidents de “Motor City” ne verront pas les playoffs. Dans le même temps les Pistons acquièrent le pivot Bill Laimbeer, drafté dans l’anonymat le plus complet par les Cavaliers de Cleveland, et qui formera plus tard une relation meneur/pivot incroyable. Parmi les autres joueurs que la franchise aura eu l’intelligence de recruter, l’arrière Vinnie Johnson en provenance des Seattle Supersonics. En 1983 les Pistons se séparent de leur entraîneur Scotty Robertson pour embaucher le meneur d’homme prêt à tout Chuck Daly, qui sort d’une expérience très compliqué avec les Cavs.

De 1984 à 1986 les Pistons iront tous les ans en playoffs sans pour autant dépasser le stade des demies-finales de conférence, éliminés dans l’ordre par les Knicks de Bernard King en 1984, les Celtics de Larry Bird en 1985 et les Hawks de Dominique Wilkins en 1986. Cependant à cette période, les Pistons se sont renforcés en accueillant le terrible Joe Dumars, arrière très talentueux offensivement et drafté en 18ème position de la draft 1985, ainsi que Dennis Rodman, ailier fort atypique de 2m01 seulement, et qui sera drafté en 27ème position en 1986 pour former ensuite l’un des effectifs les plus destructeurs de la ligue.

De mauvais garçons au sommet

Transcendés par l’état d’esprit de Chuck Daly, les Pistons s’appuieront sur une défense entre l’UFC et le basket-ball et reposant surtout sur Bill Laimbeer et Dennis Rodman, ainsi qu’une attaque qui détonne avec le back-court Isiah Thomas – Joe Dumars. La franchise du Michigan deviendra une place forte de la NBA dès la saison 1986-1987. Dans cet exercice Détroit terminera à la troisième position de la conférence Est avec un bilan de 50 victoires pour 32 défaites ce qui leur permettra d’affronter les Bullets de Washington au premier tour des playoffs.

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Ils sortiront la franchise de la capitale sèchement sur le score de 3-0. Au second tour ils affronteront les Hawks d’Atlanta, la franchise venue de Géorgie se fera elle aussi sèchement sortir sur le score de 4-1. Le cap des demies-finales de conférence est enfin passé, en finale à l’Est c’est les Boston Celtics qui se dressent face aux Bad Boys, cette série se terminera au match 7 et les Pistons perdront de manière cruelle.

La saison suivante sera du même acabit pour les Pistons qui termineront deuxième de la conférence Est avec un bilan de 54 victoires pour 38 défaites, et devront batailler en playoffs et au premier tour pour se sortir du piège tendu par les Bullets de Washington puisque Detroit remportera dans la douleur la série sur le score de 3 à 2. Au second tour ce ne sont ni plus ni moins que les Bulls du jeune MVP Michael Jordan, qui se feront sortir une première fois sur le score de 4-1.

En finale de conférence ce sont les Celtics de Larry Bird qui font face aux mauvais garçons mais les Pistons seront trop fort et se qualifieront pour les finales, prestige et consécration à laquelle ils n’avaient plus goûté depuis leur dernière participation en 1956. Ils perdront ces finales face aux Lakers de Magic Johnson au terme d’un game 7 irrespirable au forum d’Inglewood

La saison 1988-1989 sera celle de la consécration pour la bande à Thomas et Laimbeer, sortant d’une saison régulière rondement menée qui les verra finir en tête de l’est avec un bilan impressionnant de 63 victoires pour 19 défaites, les Pistons passeront sans encombre en playoffs les Celtics au premier tour, Les Bucks de Milwaukee au second tour et enfin les Bulls de Jordan en finale de conférence afin d’aller prendre leur revanche face aux Lakers de Magic.

Durant ces finales les deux équipes ne feront pas jeu égal puisque les Pistons s’imposeront sèchement 4-0, glanant ainsi leur premier titre. Joe Dumars sera élu MVP de ces finales et les Pistons entreront dans l’histoire. Le plus dur restait néanmoins à venir pour la franchise du Michigan puisque la saison suivante apparaîtra comme celle de la confirmation. Avec un bilan final de 59 victoires et 23 défaites, les Pistons termineront une nouvelle fois premiers de l’Est et sortiront en playoffs les Pacers du jeune Reggie Miller, les Knicks de Patrick Ewing et les Bulls de Jordan une fois encore.

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En finale ce sont les Blazers de Clyde Drexler qui tenteront de tenir tête aux mauvais Bad Boys mais l’escouade venue d’Oregon ne pourra rien faire et les Pistons réaliseront un fabuleux back to back avec un Isiah Thomas MVP des finales. L’année suivante, les Pistons vieillissant ne pourront rien faire en Playoffs et les Bulls de Jordan prendront définitivement le contrôle de la Conférence Est et ce pour de nombreuses saisons.

La place des Bad Boys dans l’histoire

A l’image de sa ville Detroit, les Pistons se sont battus avec leur force et le mental d’un groupe de bosseur sale et dur sur l’homme, en particulier sur les vedettes de l’époque, de Jordan à Magic, rendant leur parcours irrésistiblement controversé leur entrée au panthéon des franchises qui auront marqué l’histoire de la ligue. Adorés dans le Michigan, détestés partout ailleurs les Bad Boys auront gagné deux titres à une époque où la lutte était si intense entre les Bulls de Jordan, les Celtics de Bird et les Lakers de Magic pour ne citer qu’eux.

auteur : David Perrin

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