NBA, COVID-19, et après ?

Alors que le globe s’est réglé à l’heure COVID-19, le 11 mars, les horloges Tissot ont cessé de tourner en NBA pendant plusieurs mois. Le mardi 2 juin, le conseil d’administration de la grande ligue a validé une reprise progressive de l’entraînement. Un “hallelujah” pour les fanatiques de la balle orange, désabusés pendant ces quatre mois de disette.

Les playoffs se dérouleront dans un contexte inédit à Disney World Floride dans la bulle. Depuis cette “Salle du temps et de l’esprit”, les joueurs se remettent en condition afin d’être affûtés pour leur premier match officiel, le 30 juillet. D’ici là, les rumeurs des nouvelles contaminations, des entrées et sorties de la bulle sont relayées par les journalistes américains Shams Charania et Adrian Wojnarowski sur Twitter.

En période de confinement, le réseau social a constitué une plateforme d’expression pour les spectateurs qui ont pu y partager leur frustration et leur nostalgie lors de la mise en suspens de la NBA. La pandémie n’a pas eu raison de notre amour pour le basket, mais elle a changé les règles du jeu. À quoi ressemblera l’après-COVID pour la ligue américaine ? Dans la lignée du “Flu-game” de Michael, votre média ClutchTime vous propose une rétrospective épidémiologique des séquelles de la NBA post-confinement.


Une bourde franco-française et une société américaine divisée

Le 11 mars 2020, la Twittosphère n’en a que pour notre Rudy Gobert national, testé positif au coronavirus. Les boutades fusent, plus ou moins fines. Le double DPOY est accusé d’avoir réalisé l’action défensive la plus impactante de sa carrière : un geste clownesque face aux journalistes qui impose un cadenas sur la ligue.

Le récapitulatif vidéo de la bourde de Rudy Gobert, source : Le Huffington Post/Youtube.

Rudy assume sa bêtise et présente ses excuses dans un communiqué où il exprime sa volonté de dédramatiser le quotidien des fans dans un contexte d’angoisse collective. Mais avec un premier joueur officiellement atteint, Adam Silver ne prend pas de risque. Il prend la décision historique de suspendre la saison jusqu’à nouvel ordre afin de protéger son organisation.

À cette date, le virus n’est statistiquement qu’un phénomène mineur aux USA. L’épicentre de l’épidémie se déplaçait doucement de l’Asie vers l’Europe et la société étasunienne restait divisée. Donald Trump, tenait comme à l’habitude une position radicale. Le président crie au complotisme, refuse de porter un masque en public et accuse la Chine comme seul pays responsable de la propagation du virus.

Le Tweet accusateur de Donald Trump envers la responsabilité du gouvernement chinois. Source, compte twitter de Donald Trump le 20/05/2020.

“Un abruti en Chine vient de publier un rapport qui accuse tous les pays sauf la Chine pour ce virus qui a tué à ce jour des centaines de milliers de personnes. Que quelqu’un veuille bien expliquer à cet imbécile que c’est “l’incompétence de la Chine” et rien d’autre qui a engendré cette tuerie de masse.”


Aux côtés de la presse et des manifestations citoyennes du mouvement “Stay Home”, la NBA a constitué un contre-pouvoir à l’entêtement présidentiel. Depuis l’élection de Donald Trump, le basketball marche à contretemps de la Maison-Blanche. Les Champions NBA refusent d’effectuer la visite protocolaire pour recevoir les honneurs du président après leur titre. Staffs et athlètes se positionnent contre le camp pro-Trump et affichent leurs revendications politiques et sociales : du mouvement “Shut Up and Dribble” de LBJ aux récentes manifestations “Black Lives Matter”.

Jaylen Brown, participant à la marche de protestation “Black Lives Matter” en réaction au décès de George Floyd. Le joueur des Celtics a effectué un trajet de 15 heures en voiture afin d’apporter sa voix au mouvement. Source et crédit photo : NBA.com

Alors qu’approche la reprise, lorsque Donald Trump réaffirme son attachement au drapeau confédéré hérité de la période esclavagiste. De son côté,la NBA offre la possibilité à ses joueurs d’arborer des messages de paix et de tolérance au dos de leur maillot. La fracture entre le gouvernement et la ligue est nette. Avec près de 4 millions de personnes testées positives à la fin du mois de juillet, les États-Unis restent le pays avec le plus de cas déclarés selon les statistiques de l’OMS. Rétrospectivement, en prenant en compte ce bilan humain dramatique, on ne peut que louer la capacité d’anticipation d’Adam Silver.

La NBA fut la première ligue sportive américaine à stopper ses activités. La fermeture de tous ses centres d’entraînement fut actée avant même la mise en suspens de la National Football League (NFL) et National Hockey League (NHL). Cela s’explique aussi car la NBA est habituée à traiter des dossiers sensibles en lien avec la maladie. Notamment lorsqu’à l’aube des années 1990, une annonce vient bouleverser la planète basket.


Le cas Magic, une ligue déjà préparée

“Magic” n’a pas volé son surnom sur le terrain. C’est un prestidigitateur à la conduite de balle hypnotisante. La créativité et le culot au service du Showtime à Los Angeles. Avec une ligne statistique de 19.5 points- 11.2 passes décisives et 7.2 rebonds en carrière, difficile de refuser au monstre sacré le statut de meilleur Point Guard de tous les temps. Sa rivalité avec Bird et son sourire chaleureux ont participé à fidéliser toute une génération de fans durant la décennie 1980.

“Plusieurs fois, il lançait la balle et je ne savais pas où elle allait atterrir. Et là, un de nos gars la reçoit dans ses mains et marque, je me retrouve à revenir dans ma moitié de terrain à me demander s’il ne l’a carrément pas fait passer à travers quelqu’un”.

Source : Michael Cooper, ancien coéquipier de Magic pour Legends Profile NBA.com.

À l’aube des années 1990, le parcours flamboyant du meneur de 32 ans est pourtant stoppé net. Le 7 novembre 1991, il s’exprime dans une conférence de presse et annonce publiquement sa retraite. Earvin Johnson Jr. vient d’être testé positif au virus d’immunodéficience humaine (VIH).

À cette époque, le SIDA est un sujet de psychose dans la société américaine. Il est associé à l’homosexualité pour de nombreux Américains. Alors que les premiers cas de contamination apparaissent en 1981, la maladie est souvent appelée avec ignorance “gay cancer”. La recherche scientifique contre le virus est encore balbutiante et le gouvernement américain n’a pas identifié l’ampleur de la menace épidémiologique. Les causes de sa propagation sont encore méconnues. Les pratiques sexuelles non protégées ou le partage d’aiguilles lors de la prise de stupéfiants en intraveineuse sont des pratiques à risque récurrent dans la société américaine, notamment parmi les populations précaires.

L’annonce de la séropositivité de Johnson plonge le monde du sport dans la consternation. Face au drame, le numéro 32 des Lakers agit avec intelligence. Il choisit d’user de sa notoriété pour inciter le public à ne pas perpétuer les mêmes erreurs que lui.

La prévention reste le traitement le plus efficace contre cette maladie. En tant qu’icône mondialement reconnue, son intervention pour la sensibilisation de tous est décisive. Magic est un jeune afro-américain hétérosexuel issu d’une famille ouvrière du Michigan, qui a atteint l’excellence à la sueur de son front. Il est la preuve de la vulnérabilité individuelle face au SIDA, un virus qui n’inquiète pas seulement les minorités invisibles ou la classe populaire.

L’image de l’enfant chéri de la grande ligue, avec trois MVP et 5 titres de champion, est assurément ternie par cette annonce. Sa femme est enceinte d’un enfant qui risque de payer les conséquences de son insouciance. La NBA est d’ailleurs divisée alors à propos du cas Magic. : un contexte inédit très bien retranscrit par les images d’archives publiées par la ligue.

Dossier de la chaîne YouTube officielle de la NBA lors de la déclaration de la séropositivité de Magic.

On y voit le témoignage de David Stern, le commissioner de l’époque, en sortie de conférence de presse. Il salue le courage de son joueur qui assume ses erreurs et doit prendre une décision au tournant de sa vie. Des figures importantes comme Pat Riley, alors coach des Knicks, ou Larry Bird, éternelle némésis de Magic, apportent leur soutien au joueur.

Mais beaucoup d’autres joueurs et membre du staff sont terrorisés par l’annonce. Les comportements et sorties médiatiques ne sont pas toujours mesurés. En coulisses, le meneur des Lakers est qualifié de “mort vivant” en raison de son affliction. La peur de la maladie recompose les rapports de Magic avec son entourage, avec une distanciation sociale qui lui est parfois imposée.

Alors qu’un retour de Johnson se profile en coulisse pour le All-Star Game 1992, sa séropositivité inquiète. Le 1er octobre, le journaliste Harvey Araton du New York Times rapporte les propos de Karl Malone. La superstar du Jazz ne veut pas évoluer sur le même parquet que Magic.

They Can’t tell you that you’re not at risk, and you can’t tell me that there’s one guy in the NBA who hasn’t thought about it”.

Ils ne peuvent pas nous assurer que le risque zéro n’existe pas, et n’allez pas me raconter que toute personne en NBA n’y a jamais pensé.

Magic fera pourtant progressivement son retour et poursuivra sa relation avec la grande ligue. Notamment, car la NBA offre des stages de prévention et d’information à ses employés afin d’élever leur connaissance du virus, comme le rapporte le journaliste insider Sam Smith pour le média Japan Times.   

Comment peut-on apprécier cet événement au regard du contexte pandémique actuel ? Certes, la situation est différente, car si Magic est à l’époque un cas isolé parmi les joueurs. Une superstar dont le drame et l’engagement ont souligné que tout individu était responsable face au risque de contamination. La pandémie de la COVID-19 a malheureusement aussi affecté et mis en danger des familles de joueurs, c’est un drame collectif qui touche toute la ligue et la société américaine. Dès lors, le positionnement et le discours des athlètes en tant que role model est essentiel. Ils sont des acteurs écoutés et respectés dont la voix importe pour éveiller les consciences collectives à la prévention.

Le sport est une facette prédominante de la société américaine, mais même menacée, son sauvetage ne doit pas mettre en péril la sécurité de tous. Les prises de position médiatiques de Damian Lillard ou Kyrie Irving contre un retour du jeu en ce contexte sanitaire sont ainsi essentielles. Elles permettent d’entretenir la réflexion autour des enjeux liés à la reprise, et à ses conditions sécuritaires pour les joueurs et tout le staff NBA. Cet équilibre fragile et incertain soulève une interrogation majeure :  quel sera le visage de la NBA à l’issue de cette crise ? 


Les conséquences de la pandémie et les solutions envisageables

Un modèle économique en sursis

Alors qu’il restait encore 259 rencontres à disputer sans compter les séries éliminatoires, la suspension de la saison a eu effectivement des conséquences immédiates, mais également des répercussions sur le long terme à la fois sur le plan financier, social et sportif, d’autant plus que la ligue sera très certainement amenée à revoir son modèle économique et son organisation.

Rétrospectivement, la santé financière de cette dernière était déjà vacillante avant d’être frappée par la crise de la COVID-19. L’épisode de l’incident diplomatique entre la Chine et le GM des Rockets, Daryl Morey, qui affichait en octobre dernier son soutien aux manifestants à Hong Kong, a déjà amputé à la NBA un peu plus de 150 millions de dollars de revenus essentiellement liés aux droits TV et des recettes publicitaires ou de sponsoring.

Après avoir écarté l’idée d’une annulation de la saison, les rencontres disputées à huis clos devraient néanmoins entraîner des pertes estimées à près de 500 millions de dollars et plus du double pour les playoffs. Selon Forbes, chaque match de saison régulière rapporte en moyenne 1,2 million de dollars, 2 millions pour un match de playoffs, soit quelque 470 millions de dollars rien que pour la billetterie, sans compter les recettes annexes telles que l’alimentation et les produits dérivés dans les boutiques et les salles, la somme grimpe alors à plus 700 millions de dollars selon le Washington Post.

Une perte colossale et des conséquences bien réelles pour l’économie, les employés des salles et autres acteurs physiques autour de la NBA se sont soudainement retrouvés au chômage technique. Afin d’y remédier, plusieurs joueurs et personnalités influentes, parmi lesquels Rudy Gobert, ont annoncé très tôt des dons substantiels en prenant en charge dans certains cas une partie des salaires et les frais des personnes les plus vulnérables.

Le Wells Fargo Center était la salle qui accueillait le plus de spectateurs en moyenne cette saison (Photo by Mitchell Leff – Getty Images)

Ces aident n’ont néanmoins pas empêché le licenciement par la ligue d’une centaine d’employés il y a quelques semaines, alors que cette dernière prépare la reprise avec un effectif et un budget revus à la baisse. Un timing immédiatement pointé du doigt, d’autant plus qu’il s’agissait vraisemblablement d’une manœuvre déjà planifiée depuis de longue date d’après le responsable RH de la NBA, Eric Hutcherson.

Les droits télévisuels de la ligue, estimés quant à eux à quelque 2,7 milliards de dollars annuels, sont de plus en plus menacés. En effet si les téléspectateurs venaient à déserter les différents Networks américains, ces derniers pourraient tout à fait exiger des compensations financières pour les sommes déjà versées au préalable pour couvrir les pertes liées aux annulations d’un certain nombre d’événements sportifs tels que les JO de Tokyo. Pour l’heure, l’industrie télévisuelle américaine parvient à limiter ses pertes en regroupant certaines de ses offres, mais de façon temporaire.

Car si les revenus liés au marketing et à la billetterie sont importants et témoignent de l’attractivité de la NBA auprès du public, les revenus qui découlent des droits télévisuels et des sponsors le sont d’autant plus, puisqu’ils comptent pour près de la moitié du chiffre d’affaires de la ligue chaque saison, soit environ 4.1 milliards de dollars sur les quelques 8.7 milliards générés par la ligue sur le sol américain et à l’international avec les NBA Global Games (source : statista.com).

Ce sont finalement les acteurs de la NBA qui vont en subir les conséquences, à commencer par les dirigeants et les joueurs qui verront très certainement le salary cap baisser dès la saison prochaine, d’environ 15 millions de dollars selon une estimation de Bleacher Report, avec comme crainte un effet de contagion pour les saisons à venir, remettant ainsi en cause les futures négociations lors de la Free Agency.

La ligue et le syndicat des joueurs ont notamment évoqué une clause de « force majeure » dans la convention collective qui stipule que les dirigeants des franchises peuvent réduire graduellement les salaires des joueurs dans le cas d’une annulation définitive de la saison et la NBA s’est également engagée à revoir le plafond de la Luxury Tax.

Une nouvelle approche

Face à une situation aussi inédite dans l’histoire de la ligue, la nécessité de développer une « culture du risque » prend alors tout son sens. Que ce soit en matière d’organisation et de logistique pour le transport, l’hébergement et l’accompagnement des joueurs ou encore la mise en place d’un protocole sanitaire, la NBA a décidé de prendre toutes les précautions nécessaires.

Une ligue qui se veut exemplaire donc et qui cherche à sensibiliser dans un premier temps les acteurs de la ligue, à travers un discours de prévention qui a pour but de rassurer , mais surtout d’informer le public et les joueurs des règles de conduite, réflexes et gestes barrières à adopter à travers des actions caritatives et notamment la campagne « NBA Together ».

La mise en place d’une organisation inédite des workouts, des matchs à huis clos et d’une logistique toute nouvelle est la condition nécessaire au retour de la compétition. La NBA a donc dépensé plusieurs dizaines de millions de dollars supplémentaires dans les infrastructures d’Orlando et la bulle autour du campus et des hôtels des équipes. Leur accès est réduit principalement aux staffs et aux joueurs des équipes, tout comme leur contact avec l’extérieur qui nécessitera une autorisation de la ligue. Enfin le matériel de protection (masques, gels, ou encore des trackers de sommeil pour suivre l’état de santé des joueurs …) et des tests de dépistage à la COVID-19 sont prévus pour permettre le bon déroulement des rencontres.

Dans l’immédiat, la reprise tardive de la saison va irrémédiablement entraîner un décalage du calendrier et la question du nombre de matchs à disputer en 2021 doit être prise au sérieux. La possibilité de réduire la durée de la saison régulière en passant de 82 à 70 matchs avait même été un temps évoquée bien avant l’arrêt de la saison.

Un projet envisagé visait à réformer la ligue pour maintenir l’attractivité de celle-ci, face à des audiences TV en baisse lors des Finals 2019 (-14%) ou encore en début de saison entre le mois de septembre et le mois de décembre (-15%).

Certains matchs du début de saison ont à peine dépassé le million de téléspectateurs, raison pour laquelle la ligue se tourne désormais vers son offre numérique à la demande, qui a en revanche connu une croissance spectaculaire, notamment depuis le développement de son offre à l’international en 2014 (une hausse d’audience de 16% et des souscriptions de 21% rien qu’en 2018-19).

La journaliste-reporter de terrain, Kristen Kenney, qui couvre les matchs du Jazz à la Vivint Smart Home Arena de Salt Lake City

La NBA a même proposé pendant plusieurs mois un accès totalement gratuit à son League Pass et face à l’éventualité d’une pandémie prolongée et la perspective de match à huis clos en 2021, la ligue ne doit négliger aucune piste pour garantir son attractivité auprès des fans en développant ses contenus (League Pass, E-sport, entre autres).

Néanmoins, Adam Silver a démenti vouloir raccourcir la saison 2020-21, quitte à ce que les franchises enchaînent les back-to-back et disputent un nombre de matchs plus important en semaine de décembre à avril, ce qui amènera logiquement à plus de load management avec un risque de blessures accru, en plus de composer avec la sphère sanitaire.

Le report des Jeux en juillet 2021 sera également une contrainte supplémentaire dans ce calendrier, car si dans le meilleur des scénarios les Finales venaient à se terminer fin juin, les joueurs retenus avec la Team USA pourraient faire défection les uns après les autres comme ce fut le cas lors du dernier Mondial.

Car au cœur du jeu, c’est bel et bien la question des joueurs qui reste cruciale. Puisque ces derniers garantissent l’attractivité et le spectacle de la ligue, il est important de savoir dans quel état et quelle forme seront les joueurs en août après quatre mois et demi sans compétition.

La question a le mérite d’être étudiée, d’autant plus que si certains joueurs ont pu bénéficier de cette pause pour soigner des blessures et se reposer, une très grande majorité d’entre eux n’ont malheureusement pas pu bénéficier des infrastructures et d’une préparation physique suffisante pour reprendre en août après une si longue coupure.

La mise en route avec les workouts et la préparation physique risque d’être assez brutale et de maltraiter les corps des athlètes trop longtemps inactifs pour certains, au moment de reprendre la saison, ce qui pourrait entraîner des blessures. Par ailleurs, l’aspect psychologique et l’impact de ce confinement sur le mental des joueurs ne sont pas à prendre à la légère.

Au-delà de l’inactivité sur le plan sportif, l’incertitude sur la fin de la saison et les contraintes de chacun liées au confinement sont autant de facteurs qui devront être pris en compte pour la reprise. La ligue a d’ores et déjà autorisé un certain nombre de joueurs à quitter temporairement le campus d’Orlando pour des motifs urgents et/ou familiaux, certains joueurs ont même annoncé qu’ils ne prendraient pas part à la reprise pour des motifs plus personnels.

Comme évoqué précédemment, le rythme et l’enchaînement des matchs pour la fin de l’année seront primordiaux. Car si la ligue décide de maintenir le cap en 2021 et de condenser les 82 matchs de la saison régulière, les risques de blessures liées à la fatigue, au surmenage et au manque de préparation seront d’autant plus grands, d’où la nécessité de trouver un compromis avec les dirigeants, entraîneurs et joueurs, pour que ces derniers puissent généraliser l’utilisation du load management afin de préserver leur santé, assurer la paix sociale et soutenir l’attractivité économique et médiatique de la ligue avec pourquoi pas la création d’un format de tournoi play-in durant la saison avant peut-être une nouvelle expansion de la ligue.


En définitive, cette année 2020 fut particulièrement mauvaise pour le basket et cela pour plusieurs raisons. Force est de constater cependant, qu’après plusieurs mois d’attente et à moins d’une semaine de la reprise de la saison, l’engouement médiatique autour de la NBA est resté quasi-intacte, comme en témoigne l’activité récente sur les réseaux sociaux. Pourtant il subsiste des doutes et des questions qui restent sans réponses, à commencer par l’intérêt de cette reprise et les risques qu’elle comporte. Par ailleurs quelle sera la valeur donnée à cette saison et au futur nom du vainqueur du trophée Larry O’Brien qui sera remis en septembre prochain, à côté duquel sera très certainement accolé une mention spéciale ou un astérisque de circonstance.

Martin Fréguis

Florimond Binet

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