Les Hornets peuvent gagner, pourquoi ?

En raison de toutes les préviews des spécialistes du milieu NBA, dont la rédaction de ClutchTime, les frelons de Caroline du Nord vont terminer bon dernier de la NBA en 2020. Le fan (depuis 1993) que je suis est obligé de voir le rayon de soleil qui va éclairer la ruche, aussi infime soit-il. Penchons-nous donc sur les résultats de BuzzCity sur la fin de la saison, particulièrement lorsque la franchise de Jojo était en quête de victoires pour se qualifier en Playoffs, lorsque les joueurs ne donnaient VRAIMENT pas l’air de tricher ou tirer la couverture à soi.

Les fins connaisseurs s’en souviendront, après avoir passé un bon moment de la saison dans le top 8, les Hornets passent en dessous des 50% de victoires sur janvier et février, faisant basculer les joueurs au maillot turquoise dans la mauvaise partie du classement.

Statistiquement toujours possible, l’équipe se lance alors dans une volonté de conquête incroyable. Mais c’est sans oublier que nous sommes dans une année de transition niveau staff avec un coach rookie au commande, hésitant encore sur sa rotation au vu des derniers résultats. Nous sommes le 19 mars 2019, le bilan est de 31-39 et Charlotte vient de perdre contre Philly avec un 5 de départ dont le +/- est entièrement dans le négatif alors que le banc (souvent malmené) est dans le positif, le meilleur joueur ce soir là sort du banc, c’est Lamb avec 26 points, 11 rebonds et 3 passes (6/11 dont 3/5 à 3 pts) et surtout un « plus/minus » (la stat si chère pour Nicolas Batum et nous-même) à +9.

Batum, Walker et Williams, soit les 3 tauliers, sont chacun à -11.

LA REVOLTE

Le match suivant, coach Borrego tente un pari et sort Batum du 5 au profit de Bridges, il termine avec le meilleur +/- à + 10 et une victoire face à Minnesota. Toute l’équipe est en positif sauf Biyombo qui ce soir là doit affronter un KAT à 21 pts, 16 rebonds mais « contenu » à 7/17 aux tirs.

L’équipe va enchaîner au total sur les 12 derniers matchs de la saison un bilan de 8V-4D. Soit 66% de réussite sur les 14% de matchs restants de la saison. Avec des victoires notamment contre Boston, Toronto X2 (merci Lamb), San Antonio et Détroit !

Sur cette période pendant laquelle l’équipe affiche énormément de victoire avec un +/ de -0.5, alors que Walker (-0.7), Lamb (+2.1) et Kaminsky (+3.8) tirent la charrue – mais ils ne seront plus là cette année – les jeunes auxquels le staff fait confiance en jouant leur va-tout, donnent le maximum.

Ainsi, Bacon (12.6 pts en 28.6 minutes mais -1.8), Bridges (12 pts en 32.5 minutes mais -2.5), Monk (6.6 pts en 16.4 minutes et +1.1), D.Graham (4.1 passes en 18.7 minutes et +0.7), Hernangomez (8.2 points et 5.2 rebonds en seulement 15.7 minutes et -1.2), saisissent leurs chances chacun leur tour, pour certains en intégrant le 5 de départ, jouant les 12 derniers matchs dans leur intégralité avec le résultat que l’on connait.

Batum présente un très valorisant +4.5 (+/-) mais sur seulement 6 matchs à 1.7 points/match (2.3 tirs pris par matchs !) en 22.2 minutes de moyenne.

Tony Parker ne jouera aucun de ces 12 derniers matchs.

A CHAQUE JOUR SON HEROS

Si l’on fait abstraction des prestations de Walker, toujours au niveau AllStar, certains jeunes joueurs sauvent les meubles comme dans la victoire contre Boston, le 23 mars, 124-117 dans laquelle Bridges va compiler des stats de leader avec 20 pts, 7 rbds, 3 steals à 8/13.

miles bridges dunk
Miles Bridges #0 des Charlotte Hornets

Le lendemain, dans la victoire miracle contre Toronto 115-114, Bridges (16 pts-6 rbds à +3) , Hernangomez (13 pts-10rbds à +8) et Devonte Graham (10 pts-9 pds à +6) sont la plus-value qui a fait la différence.

Deux jours plus tard, alors que les uns faiblissent parce qu’ils ne sont pas encore adapté à l’obligation de résultat chaque soir, parce que ne pas avoir été titulaire toute la saison a des conséquences sur le mental, d’autres prennent à nouveau le relais au côté de l’immense Walker.  Dans la victoire contre San Antonio 125-116, Dwayne Bacon va sortir un match à 24 pts-6rbds-3stls-9/16 et surtout un +15 lorsqu’il est sur le terrain !

Bacon et Bridges sont installés durablement dans le 5 alors que Batum, titulaire indiscutable jusque là apparaît tantôt remplacant, tantôt DNP et même « Inactive ».

Comme attendu, les frelons enchaînent ensuite 3 défaites contre les Lakers, les Warriors puis les Clippers qui ne met pas un terme définitf à leurs espoirs de playoffs.

C’est alors que le grand rush final se présente. Les Hornets ne sont plus maîtres de leur destin et espèrent que leurs adversaires direct perdent. Mais l’espoir est là et tout le monde y croit.

C’est ainsi que la franchise de Caroline du Nord va enchaîner 4 victoires cruciales. Une première contre la Nouvel-Orléans 115-109 dans laquelle Kaminsky, mis sur le banc voire délaissé une partie de la saison, va terminer à +14 avec 21 pts face à une raquette composée de Randle (34 pts) et Okafor.

Une deuxième victoire face à Toronto 113-111 dans laquelle Bridges et Monk se trouent mais Lamb et Kaminsky rattrapent la mise avec 22 pts chacun.

Une troisième victoire 104-91 face à Détroit voit Batum revenir dans le 5 à la place de Williams, absent. Trois joueurs seulement sont en +/- négatif (dont Batum) mais Bridges et Bacon tiennent la route, toujours dans le 5 de départ.

Il ne reste plus que 2 matches et encore un espoir de qualification. Cleveland qui réalise une mauvaise saison passe au rouleau compresseur 124-97 et les jeunes assurent.

LE DERNIER MATCH DE L’ANNEE

Puis, ironie du sort, le dernier match se joue face au Magic de… Steve Clifford, ancien coach de Charlotte la saison dernière, qui est déjà certain au moment de jouer ce match de participer aux playoffs 2019. Et Orlando gagne 122-114 dans un match ou il est difficile de nourrir des regrets malgré le scénario, en raison de l’écart de niveau des deux adversaires du soir. Passons sur l’adversaire ou encore l’énorme match de Walker ce soir là. Et intéressons-nous au sujet en question : la prestation de ceux qui seront dans l’équipe cette année.

Bridges fût tout simplement au niveau de ce qu’on attend d’un titulaire NBA qui joue une qualification pour les PO. 18 points, 3 passes, 2 interceptions, 2 contres à 61% et +2 !! Il joue d’ailleurs 41 minutes et place des alley-oop, dunks rageurs, etc… Il joue juste.

Bacon, lui aussi dans le 5 de départ termine avec 12 points, 2 rebonds, 2 passes à 54.5% et surtout une belle défense face à Fournier qui reste à 40% au shoot alors que le reste de l’équipe se noit (Batum, Monk, Kaminsky) sur la défense de Ross ou Gordon.

NBA ready vous dites ?

Monk et Graham passent au travers. Ils ne sont d’ailleurs que remplaçant et jouent peu. Et ce sont ces deux-là qui devront cette saison prouver qu’ils ont leurs places dans le roster. Une place de super-sub les attends à bras ouverts en début de banc et de rotation.

Willy ne jouera pas ce soir là dans un match crucial qui verra Williams, Zeller, TP, Mack être absents et MKG (1’30) et Batum (12’30) passer au travers. Dur choix d’autant qu’il avait montré d’énormes qualités offensives et de rebondeur sur ces derniers matchs faisant même une pointe à 22 pts-5 rbds face aux Warriors le 31 mars 2019.

L’AVENIR

Non, nous n’allons pas vous dire que les Hornets vont tout gagner cette année car l’équipe qui était déjà en difficulté ces trois dernières saisons semble encore moins équipée.

Mais cela doit-il nous enlever tout motif d’espoir et de satisfaction ?

L’intelligence de jeu aperçue lors de ces fameux 12 derniers matchs, les résultats qui en ont découlés, ce jeu décomplexé, pertinent, athlétique, rapide, autant offensif que défensif avec des individualités comme l’explosif Bridges, le taiseux Bacon, un Monk qui s’est épaissi, un Graham aussi bon dans ces choix de passes et un Hernangomez toujours plus physique et tout nouveau champion du monde 2019 avec l’Espagne, les choix assumés de Borrego de laisser Bridges et Bacon dans le 5 de départ, sont autant d’arguments qui nous donne envie.

Vous doutez sur la cohésion d’équipe ? Allez voir nos jeunes sur Instagram chanter ou manger ensemble.

Oui, le secteur intérieur va galérer face à des raquettes toujours plus solides (même si on demande enfin à voir une saison entière de Zeller, si impactant dans les résultats), surtout avec la draft de qualité qui amènent énormément de rookies talentueux dans chaque équipe. Oui notre défense sur les 3 points adverses doit progresser. Oui notre défense (23ème) doit se resserrer face à cette NBA toujours plus adroites de loin et rapide (notre attaque était 11ème et ça on oublie de le souligner).

Mais nous avons honnêtement du mal à croire qu’il n’y a pas un petit tiers des équipes NBA à vaincre, plus quelques petits exploits à droite à gauche à réaliser pour que la saison des Hornets soit moins moribonde que prévue.

Pour peu qu’un trade qui satisferait tout le monde arrive en cours d’année pour équilibrer l’effectif, il y aurait presque motif de satisfaction, qu’en pensez-vous ? Et au pire, pensons au prochain tour de draft qui nous attend avec une situation contractuelle hyper favorable pour devenir compétitif.

Restons positif et croyons que nos frelons voleront toujours vers le cercle.

by RoiLeonidas / HornetsFR

Laisser un commentaire