À l’heure où la NBA continue d’élargir son influence autour du globe, le continent africain semble être devenu depuis plusieurs années l’une des priorités de la ligue qui souhaite y développer de nouveaux projets sportifs et marketing.
“NOT IN MY HOUSE”. (Non, pas chez moi), assène Dikembe alors que son contre dévastateur envoie la balle dans le public euphorique. Le sourcil se fronce et l’index oscille de droite à gauche. Dikembe Mutombo Mpolondo Mukamba Jean-Jacques wa Mutombo, alias Dikembe Mutombo. Quel défenseur.
Certes, le palmarès n’est pas aussi impressionnant que le patronyme. En dix-neuf saisons dans la ligue, le Hall of famer ne dispute qu’une seule finale NBA perdue aux côtés d’Allen Iverson lors de la saison 2000-2001. Les Sixers sont trop justes face à l’ogre Californien de LA. Pourtant, le « Mount Mutombo » (2,18 mètres) né à Kinshasa (RDC) en 1966, reste un des plus fiers représentants du continent africain ayant foulé les parquets NBA.
Contemporain du grand Hakeem “The Dream” Olajuwon, son impact culturel est indéniable : des spots de publicité emblématiques et la première paire de sneakers signature pour un athlète natif du berceau de l’humanité. « Deke » a ouvert la voie pour une nouvelle génération talentueuse de Nbaers africains: Ibaka, Embiid ou Siakam ont brillé lors des playoffs 2019. Son impact ne s’arrête pas là. Devenu global ambassador de la grande ligue en 2009, Dikembe Mutumbo a pointé de son doigt mythique le continent africain. Désormais, Adam Silver, “big boss” de la NBA a les yeux rivés vers ce nouveau marché potentiel.
L’Afrique, un vivier de jeunes talents et de nouveaux fans de basket ?
Le 29 mai 2019, le commissionner organisait une conférence de presse à Toronto. A l’aube des finales NBA, il rappelle que la ligue investit des sommes considérables pour développer la pratique et la culture du basketball en Afrique. Le journaliste sportif Steve Keating de l’agence de presse Reuters est présent pour l’événement. Il évoque la politique d’ouverture internationale agressive menée par la ligue. Cette année, le projet “Basketball without Borders” a encadré plus de 2,5 millions de jeunes joueuses et joueurs africains, grâce à une vingtaine de programmes de développement à l’échelle du continent.
Adam Silver désire accéder à un nouveau marché de consommateurs, dans le prolongement de la frénésie basketballistique initiée en Chine. Les dirigeants de l’association perçoivent la démocratisation du smartphone au sein des sociétés africaines comme une opportunité majeure. La NBA est à la pointe des réseaux sociaux qui représentent un outil de promotion massif et mondialisé pour ses activités. Une politique assumée par le président de la NBA qui déclare en fin de conférence :
Je pense que c’est en fin de compte à cause de la nature évolutive des médias numériques en Afrique, un continent de plus d’un milliard d’habitants, où il y a quelque chose comme 700 millions de téléphones, dont 400 millions sont des smartphones.
Adam Silver
Pour conquérir ce nouveau marché, la NBA a vu les choses en grand. En partenariat avec la FIBA, elle lancera dès le mois de Mai 2020, la Basketball African League (BAL), son premier championnat outre-Atlantique.
La BAL, une nouvelle compétition ambitieuse en terres Africaines.
Le sénégalais Amadou Gallo Fall, président de la BAL, a annoncé à Charlotte en février dernier que le championnat opposera douze équipes réparties en deux conférences. Le top 3 de chaque conférence sera qualifié pour les playoffs à l’issue de la régulière. La ligue se veut internationale et de nombreuses villes africaines accueilleront des matchs : Kigali (Rwanda), Lagos (Nigéria), Dakar (Sénégal), Le Caire (Egypte), Rabat (Maroc) et Monastir (Tunisie).
Enfin, pour nourrir la hype et contenter les fans de jerseys, Nike sera l’équipementier officiel d’une conférence, tandis que la seconde sera affiliée à Jordan Brand.
Toutes ces initiatives attestent de l’importance qu’attribue la NBA à la conquête de nouveaux marchés de passionnés et consommateurs de basket à travers le monde. Le football est aujourd’hui le sport qui règne sur le continent Africain, mais le futur appartient à la balle orange. C’est en tout cas le pari réalisé par Adam Silver.
Auteur : Martin Fréguis – Rédacteur Bénévole pour Clutch Time