Illustration by @romain_sk_97
Chaque semaine Clutch Time vous propose un petit focus sur les rookies afin de faire le point sur les bonnes ou mauvaises performances des débutants.
Pas de Summer League, pas de training camp, quelques miettes en pré-saison… Un mois seulement après avoir été draftés, les rookies doivent déjà trouver leurs marques sur le terrain aux côtés des Stephen Curry, Karl-Anthony Towns, De’Aaron Fox, Blake Griffin… On connaît bien évidemment le contexte actuel et c’est donc un réel plaisir de retrouver la NBA et de repartir avec une toute nouvelle cuvée qui va vivre une saison 2020-21 historique, tout en gardant bien en tête que cette génération n’aura pas connu tous les avantages de leurs prédécesseurs ont pu bénéficier. Soyons donc bienveillants envers ces rookies qui devront naturellement apprendre sur le tas. (les statistiques sont arrêtées au 05/01/21, via NBA.com)
Des séquences pleines de promesses
James Wiseman, C, Golden State Warriors, 7m : 11.4pts, 6.1rds, 0.4pd
Imaginez : un an sans jouer un match officiel de basket-ball et vous vous retrouvez soudainement propulsé dans un match NBA aux côtés de Stephen Curry, sous les ordres de Steve Kerr à batailler contre Kyrie Irving et Kevin Durant. Wiseman a beau être le 2e choix de la draft, on ne peut pas faire plus violent comme début chez les pros. Même pas besoin de se mouiller la nuque, le rookie est rentré directement dans le bain avec un dunk pour son premier panier. Et il faut dire qu’avec sa taille il est difficile de ne pas le remarquer sur le terrain. Le rookie a également profité du garbage time pour montrer sa capacité à tirer de loin, et cela pourrait s’avérer utile pour la suite.
Curry n’a pas manqué de chercher son intérieur, lui qui tenait à sélectionner un big à la draft, que se soit sur pick and roll ou bien sur des mains à mains. La connexion Curry-Wiseman a des hauts (une fréquence de 28%), et des bas ces derniers jours (seulement 1pd de moyenne et 30% de réussite) avec quelques erreurs de placement typiques chez les débutants, mais cette association reste prometteuse. 19 points, 18 puis seulement 7, 6, 8 et 12, attendons que le rookie devienne de plus en plus régulier pour se délecter plus souvent d’actions de ce style :
Anthony Edwards, SG, Minnesota Timberwolves, 6m : 13.7pts, 2rds, 2.2pds
Le N°1 de la draft est donc pour le moment le meilleur scoreur de sa classe après six matchs en NBA. Sixième homme à Minnesota, l’arrière a pu affirmer son talent en attaque avec cinq matchs de rang avec plus de dix points inscrits. Malgré quelques sorties hasardeuses aux tirs (1/9 à 3-pts chez les Lakers), le rookie peut allumer de loin, profiter d’un mismatch et punir les seconds units adverses grâce à ses qualités athlétiques.
Le début de saison très médiocre des Timberwolves ne devrait (espérons) pas empêcher coach Saunders de réduire le temps de jeu de son jeune joueur (25 minutes). Bien que le rookie ne pourra clairement pas combler les brèches en défense (114.8 DefRTG), en revanche, il pourrait se montrer d’avantage utile en tant que playmaker en jouant le pick and roll afin de trouver le partenaire démarqué.
Tyrese Haliburton, G, Sacramento Kings, 5m : 10pts, 2rds, 4.4pds
On a hésité à le placer dans la catégorie des blessés à cause de sa récente gêne au poignet gauche (celui qui a mis fin à sa saison NCAA) qui lui a coûté un match, mais ses débuts chez les pros est un vrai délice et doivent être soulignés. Actuellement quatrième meilleur scoreur de sa cuvée, Haliburton se démarque avant tout par des statistiques très propres et qui ne ressemblent clairement pas à des chiffres d’un rookie :
- 52.9% aux tirs,
- 50% à 3-pts,
- 87.5% aux Lfs,
- 67.6%EFG,
- 4.4pds et seulement 0.8TO
Les Kings ne pouvaient pas espérer mieux avec ce 12e choix de la dernière draft et ce joueur au QI basket plus élevé que la moyenne. En tant que second porteur de balle derrière De’Aaron Fox et Cory Joseph, le rookie s’est illustré pas sa capacité à jouer vite, à temporiser, à trouver le partenaire démarquer et bien sûr, à dégainer du logo avec cette mécanique de tir si étrange.
Espérons qu’il ne sera pas absent trop longtemps, car les Kings ont montré de belles choses en ce début de saison dans un rôle de poil à gratter de la Conférence Ouest.
LaMelo Ball, PG, Charlotte Hornets, 7m, 11.6pts, 4.7rds, 4.9pds
Un premier match délicat pour ses grands débuts (0pt, 0/5 aux tirs), puis le dernier de la fratrie Ball a peu à peu trouvé ses marques sur le terrain et comme lors de la pré-saison, le rookie monte peu à peu en puissance avec comme match référence la victoire à Dallas avec 22pts, 8rds et 5pds. Son shoot est toujours aussi étrange, avec cette impression de ne jamais voir la même mécanique de tir d’un shoot à l’autre (surtout concernant l’impulsion au niveau de ses jambes). Le Hornet est capable de faire un 4/5 de loin à Dallas comme il peut faire 0/5 à Philadelphie. Toujours à l’affût de la passe « Highlight », Ball est aussi un grand adepte du spin move lorsqu’il drive dans la raquette.
Encore un peu frêle en défense, il se démarque tout de même par son sens de l’anticipation avec 1.8 interceptions par match (4 ballons volés dans le premier match face aux Sixers). Des éléments qui pouraient remettre en question la titularisation d’un Devonte’ Graham méconnaissable par rapport à la saison dernière. Coach Borrego va-t-il oser ouvrir la porte à l’ère Ball en Caroline du Nord ?
Ils méritent leur temps de jeu!
Patrick Williams, F, Chicago Bulls, 7m : 9.6pts, 3.3rds, 1pd
Intégré dès le début de la saison dans le cinq de départ à la place d’Otto Porter Jr, le très jeune Williams (19 ans) n’a pas démérité en se révélant utile en défense grâce à son physique et sa mobilité. En attaque, l’ancien de Florida State a surpris son monde en dévoilant un handle tout à fait correct pour se séparer de son vis à vis pour ensuite scorer à mi-distance. Il faut avouer qu’il affectionne tout particulièrement ce tir (cf, sa shot chart), et je suis désolé si je me répète, mais il y a vraiment du « Kawhi » dans ce shoot à mi-distance.
Il n’est bien évidemment pas à l’abri de faire des erreurs de « rookies », mais il devrait apprendre aux côtés du vétéran Thaddeus Young. Si les chiffres sont loin d’être flatteurs (114.2 DefRTG), cela n’empêche pas son coach Billy Donovan de le placer en défense face au MVP Giannis Antetokounmpo lors de la défaite contre Milwaukee, ou encore face au All-Star Domantas Sabonis contre les Pacers. Si les croqueurs que sont Coby White et Zach LaVine arrivent à intégrer un peu plus le rookie dans le jeu offensif, il ne serait pas étonnant de le voir rapidement grimper dans la catégorie juste au dessus.
Desmond Bane, SG, Memphis Grizzlies, 6m : 9.5pts, 2.5rds, 1pd
Le dernier joueur sélectionné au premier tour de la draft 2020 ne cesse de se montrer ces derniers jours. Profitant des nombreuses blessures dans le Tennessee (Ja Morant, De’Anthony Melton, Jaren Jackson J., Justise Winslow), le rookie a vu son temps de jeu passer de 10 à 30 minutes en l’espace de quatre rencontres. Une opportunité en or permettant à cet arrière musculeux de montrer son potentiel offensif. Dans la défaite à Boston, Bane profite ainsi du garbage time pour inscrire 9 de ses 16 points avec un joli 3 sur 4 de loin.
Le match suivant face à Charlotte, coach Jenkins l’utilise en tant que porteur de balle et cela donne 4 passes décisives pour le rookie. Une tendance qui pourrait s’accentuer dans les jours à venir avec la possibilité de le placer dans le cinq de départ.
Théo Maledon, PG, Oklahoma City Thunder, 6m : 7pts, 1.7rds, 2.5pds
Très sincèrement, on pensait placer un autre français dans cette catégorie, mais voilà que l’ancien joueur de l’ASVEL a, en partie, confirmé les belles choses entrevues lors de la pré-saison.
Avec 12pts, et 4pds dans la victoire à Orlando et face à un collègue de promo Cole Anthony, le français a clairement montré que son vécu en Euroleague lui a énormément apporté concernant le jeu sur demi-terrain. Patient sur pick and roll, capable de lever la tête lorsqu’il drive, et pour ne rien gâcher, il peut envoyer la balle avec une seule main pour le partenaire démarqué dans le corner opposé. Une qualité de passe essentielle en NBA. Si son adresse de loin est encore aléatoire (27.8%), le français doit surtout progresser en défense s’il veut prétendre à plus de temps de jeu derrière George Hill. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il est en avance pour le moment par rapport à Ty Jerome, qui est actuellement blessé.
Payton Pritchard, PG, Boston Celtics, 8m : 8.6pts, 2rds, 3.1pds
Marcus Smart ne nous avait pas menti. Impressionné avant le début de la saison par le rookie, l’arrière de 26 ans des Celtics ne peut qu’être enthousiaste à l’idée de devenir le mentor d’un jeune joueur hargneux sur le terrain et qui ne recule devant rien.
Le meilleur joueur de la PAC-12 l’an dernier s’est fait remarqué dans un premier temps lors du match de Noël face à Brooklyn avec son énergie. C’est simple, il ne cesse de se dépenser sur le terrain. Que se soit en défense ou en attaque, il ne se ménage pas, ce qui oblige Brad Stevens à le sortir parfois à cause de la fatigue. Mais ce qui est sûr, c’est que coach Stevens l’adore:
« Il est prêt, il joue juste, il est malin. C’est un gars qui sait jouer. »
Brad Stevens via Celtics.com
S’il y a deux choses que l’on aimerait voir changer rapidement, c’est d’une part, qu’il cherche un peu moins la balle en défense sous peine d’être rapidement limité par les fautes, et d’une autre part, le voir plus souvent mener le jeu des Celtics et de ne pas se contenter de rester dans le corner. Son match record contre les Raptors (23pts) vient confirmer le potentiel de ce joueur, un futur FVV?
Bon… Ce n’est que le début… Soyons patients
Killian Hayes, PG, Detroit Pistons, 7m : 4.6pts, 1.1rds, 3.6pds
Un début de saison pour le moins très compliqué pour l’ancien choletais qui, malgré le soutien de son coach Dwane Casey et des anciens All-Stars Blake Griffin et Derrick Rose, ne semble pas être en mesure d’apporter plus sur le terrain. Déjà deux rencontres coup sur coup sans le moindre point face aux Warriors (pire défense de la ligue) puis face aux Celtics. Le français né en Floride est trop prévisible sur le terrain, manque d’ingéniosité sur pick and roll et n’est pas assez saignant dans ses drives. S’il peut planter de loin par moment, c’est loin d’être rentable (23.5%). Le staff des Pistons préfèrent déjà donner le ballon dans les mains de Derrick Rose, voire dans celles de Blake Griffin dans le money time sous les yeux d’un Killian sur le banc. Symbole de ce début de saison chaotique, Killian s’est blessé à la hanche suite à un ballon perdu.
Il n’est pas non plus impossible de voir une évolution à la D’Angelo Russell qui avait lui aussi connu des difficultés lors de ses débuts aux côtés de Kobe Bryant. Patience.
Aleksej Pokusevski, F, Oklahoma City Thunder, 5m : 1pt, 3.8rds, 1.4pds
Il aura fallu quinze tirs avant de marquer son premier panier en NBA, le géant serbe montre, sans surprise, quelque difficultés à s’adapter au jeu NBA après une saison en 2e division grecque. Pourtant son coach Mark Daigneault ne manque pas de lui donner du temps de jeu (16 minutes). Il faut dire que son profil est atypique pour un ailier (2m13-86kg), et que les situations de mismatchs sont donc devenues monnaie courante dans une rencontre face au Thunder. S’il se montre intéressant en défense (1 int, 1blk), il doit encore régler la mire de loin (1/16), s’il ne veut pas voir son temps de jeu fondre au profit d’un Trevor Ariza sur le retour… Non oubliez.
Ils sont coincés à l’infirmerie
Isaac Okoro, SF, Cleveland Cavaliers, 2m : 5.5pts, 3rds, 2.5pds
Quel dommage ! Deux matchs, deux victoires, près de 38′ minutes de temps de jeu en moyenne passées sur le terrain mais voilà que l’ancien joueur d’Auburn se blesse au pied gauche et doit attendre le feu vert du staff médical pour retrouver ses coéquipiers. Nul doute que l’on reverra bientôt ce compétiteur qui nous avait tant séduit lors des matchs de pré-saison, et profiter de ce début de saison intéressant des Cavaliers.
Obi Toppin, PF, New York Knicks, 1m : 9pts, 3rds, 1pd
Un seul match joué et voilà que le rookie vedette des Knicks se retrouve déjà entre les mains du staff médical. Le new yorkais n’a pas posé un seul orteil sur un parquet après une douleur au niveau de sa cuisse droite selon Ian Begley via SNY. Une blessure relevée depuis le 26 décembre dernier, et son retour sera conditionné par de multiples ré-évaluations afin de déterminer si oui ou non le rookie pourra participer lui aussi à ce bon début de saison de sa franchise. La date du 6 janvier a été évoquée… Croisons les doigts !
Jalen Smith, F-C, Phoenix Suns, 2m : 2pts, 2.5rds, 0.5pd
Après une pré-saison plus ou moins compliquée avec quelques errances en défense et un shoot extérieur qui ne rentre pas, le rookie sélectionné en 10e position en novembre dernier a dû quitter prématurément ses partenaires lors du deuxième match de la saison après s’être foulé la cheville gauche. On ne plaisante pas avec les blessures à la cheville dans le basket et voilà le rookie out depuis. Il n’est pas impossible de le revoir en tenue cette semaine à domicile face aux Raptors.
Onyeka Okongwu, F-C, Atlanta Hawks
Suite à une inflammation décelée au niveau du gros orteil gauche, l’intérieur choisi en 6e position de la dernière draft par les Hawks avait déjà été annoncé out pour le début de la saison. La franchise a tablé sur les deux premiers matchs, et nous voilà avec plus de 6 matchs joués et toujours pas de nouvelles concernant un éventuel retour du rookie. Néanmoins, ce dernier participerait à des entraînements mais tout en douceur (via Rotoworld).
10 autres élèves à surveiller :
- Immanuel Quickley, G, New York Knicks, 3m : 10pts, 1.3rd, 1.3pds
- Saddiq Bey, SF, Detroit Pistons, 6m : 8.8pts, 4.2rds, 0.7pd
- Cole Anthony, PG, Orlando Magic, 7m : 8.7pts, 5rds, 3.4pds
- Precious Achiuwa, PF, Miami Heat, 6m : 7.5pts, 4.5rds, 0.5pd
- Deni Avdija, F, Washington Wizards, 7m : 7.1pts, 4.6rds, 2.4pds
- Jordan Nwora, F, Milwaukee Bucks, 5m : 6.6pts, 2rds, 0pd
- Tyrese Maxey, G, Philadelphie Sixers, 7m : 6.3pts, 1.4rds, 1.6pds
- Xavier Tillman Sr, PF, Memphis Grizzlies, 1m : 6pts, 6rds, 0pd
- Facundo Campazzo, PG, Denver Nuggets, 6m : 3.8pts, 0.8rd, 1.2pds
- Devin Vassell, SG, San Antonio Spurs, 5m : 3.4pts, 3rds, 1pd
One thought on “Le Carnet des Rookies 1.0: des débuts tant attendus”