En ces temps de confinement, afin d’éviter de vous couper totalement de l’univers de la NBA, ClutchTime dresse un bilan de la saison 2019-2020, suspendue depuis le 11 mars. Dans l’attente de son retour prochainement, la rédaction vous propose de revivre les parcours des différentes équipes de la ligue, depuis fin octobre, en faisant le point sur chacune d’elle pour chaque division de la ligue.
Pour notre dernier bilan de la saison, ClutchTime termine son road-trip dans l’ouest américain avec la Division Southwest. Le trio texan Mavericks – Rockets – Spurs, habituellement bien placé dans la course aux playoffs, se retrouve de plus en plus chahuté par la fraîcheur et l’insouciance des Grizzlies de Memphis ainsi que des Pelicans, au point même de voir les Spurs occuper l’une des pires places au classement de son histoire. Du côté des ambitions, les Rockets se cherchent encore une identité de jeu, tandis que les Mavericks semblent avoir rapidement tourné la page de Dirk Nowitzki en conservant néanmoins un fort accent européen.
Houston Rockets (40-24) – 6ème
PPG (118.1) – 2ème / Opp PPG (114.4) – 22ème
Offensive Rating (113.8) – 2ème / Defensive Rating (110.2) – 15ème
Le Cinq de la saison :
R. Westbrook (PG) – J. Harden (SG) – B. McLemore (SF) – D. House (PF) – P.J. Tucker (C)
Stoppés une fois de plus au 2nd tour par les Warriors (4-2), l’aventure du duo Harden-CP3 semble être arrivée à son terme tandis que les Texans se heurtent à un plafond de verre depuis plusieurs saisons. C’est donc sur Russell Westbrook que le FO a jeté son dévolu cet été, envoyant Chris Paul dans l’Oklahoma pour mieux reformer le backcourt du Thunder entre 2009 et 2012 avec l’espoir de trouver enfin le chaînon manquant. L’effectif ayant très peu changé, à l’exception des fins de contrat (Iman Schumpert, Gerald Green, Nenê) et les joueurs coupés, les Rockets ont surtout vu une grosse part de leur masse salariale englouties par leur nouveau duo. Pour Houston la stratégie reste la même tout comme les moyens, se mêler à la lutte pour le podium à l’Ouest en laissant Mike D’Antoni maître du jeu avant peut-être de céder sa place.
Le bilan à la mi-mars est plutôt mitigé. L’utilisation du nouveau backcourt s’est révélé satisfaisant, les deux All-Star s’occupent de tout en attaque (62 points en moyenne, 14 passes décisives, 13 rebonds et 3.5 interceptions cumulés), bien aidé par un supporting cast qui parvient à se mettre en évidence. En revanche le manque de continuité dans les résultats et de rigueur en défense, ternissent le bilan des fusées, trop souvent pointés du doigt cette saison pour leur niveau de jeu assez pauvre et stéréotypé. Passés d’un cinq small-ball depuis près d’un an, à un cinq ultra small-ball depuis que le FO s’est séparé de ses derniers Big Men encore en état de jouer en février, MDA joue la carte du coaching audacieux, quitte à se planter et mourir avec ses idéaux. Avec pléthore de joueurs au profil Three-&-D, capables de remonter rapidement la balle et de jouer plus facilement en mouvement tout en s’écartant le plus possible du dessous du panier, on a désormais hâte de voir le rendement de cette équipe en playoffs.
Plusieurs joueurs n’ont pas été épargnés également par les blessures et autres soucis de santé, expliquant en partie la déception chez certains supporters. À l’exception de quelques joueurs, une grande majorité d’entre eux ont été directement touchés par ce phénomène, Russell Westbrook le premier qui n’a pas connu une intégration réussie immédiatement, lui qui affichait à peine plus de vingt points de moyenne sur les trois premières semaines de compétition, avant de se rattraper après les fêtes de Noël (31.2). De son côté le barbu nous gratifie une fois encore cette saison d’un récital en attaque, malgré quelques matchs qui frisent le grand écart au scoring, Harden devrait conclure sans trop de difficultés un troisième exercice consécutif à plus de trente points par match. Pour le reste, l’étrange gloubi-boulga dans le coaching a permis à certains joueurs de se mettre en évidence de plusieurs manières, comme P.J. Tucker ou Robert Covington au poste 5, mais aussi de révéler certaines qualités chez des nouvelles têtes (Ben McLemore, Chris Clemons, Isaiah Hartenstein) et apporter également son lot de déceptions (Austin Rivers, Ryan Anderson, Thabo Sefolosha).
En se séparant du jeune Capela en février, D’Antoni choisit désormais la voie du jeu rapide, des possessions courtes et des tirs long-range qui pleuvent. Sous la menace de la jeunesse et la fougue du Thunder et des Mavs, les Rockets vont devoir s’arracher pour espérer aller encore chercher un avantage du terrain au 1er tour. Même si pour l’heure, rien n’est joué au classement, la plupart des équipes se tenant à moins de cinq victoires à l’exception des Lakers et des Grizzlies, il faudra que Houston assure sur ses derniers matchs et ne pas lâcher de précieuses victoires. Cette fin de saison pourrait servir de baroud d’honneur pour MDA, qui arrive en fin de contrat cette année et qui pourrait ne pas être reconduit par sa direction.
La saison de Houston en quelques chiffres :
. 10 des 15 joueurs ayant joué au moins 100 minutes cette saison ont tiré la moitié du temps à trois points
. 1ère équipe à tenter le plus sa chance à trois points (44.3) et 1ère équipe à inscrire le plus de tirs primés (15.4)
. 28ème équipe au nombre de rebonds concédés aux adversaire par match (47)
. 29ème équipe à réaliser le plus de passes décisives par match (21.5)
. Meilleur marqueur : James Harden (34.4 points par match à 43.5% FG)
. Meilleur passeur : James Harden (7.4 passes décisives par match)
. Meilleur rebondeur : Russell Westbrook (8 rebonds par match)
Dallas Mavericks (40-27) – 7ème
PPG (116.4) – 3ème / Opp PPG (110.3) – 15ème
Offensive Rating (116.7) – 1er / Defensive Rating (110.6) – 17ème
Le Cinq de la saison :
Luka Dončić (PG) – T. Hardaway Jr. (SG) – D. Finney-Smith (SF) – Kristaps Porzingis (PF) – M. Kleber (C)
Pour Dallas et Rick Carlisle une page s’est tournée la saison dernière avec la retraite de Dirk Nowitzki. Une nouveau chapitre s’ouvre pour les Mavs, qui doivent désormais se réinventer, l’équipe de Mark Cuban n’ayant plus participé aux playoffs depuis 2016. Avec des derniers exercices en-dessous des 50% de victoires, il s’agit d’amorcer un nouveau cycle avec de nouvelles ambitions en visant l’un des derniers spots de la conférence. L’arrivée d’un joueur comme Kristaps Porzingis doit participer à ce processus alors que son association avec le nouveau prodige de la franchise Luka Dončić s’annonçant déjà très prometteuse. En prolongeant notamment une très grande partie de l’effectif et en signant le retour de Seth Curry, Dallas veut miser sur la stabilité et la progression du groupe.
Et les résultats ont été bien au-delà des attentes. La franchise texane jouant même les premiers rôles une bonne partie de la saison avant de s’installer durablement dans le deuxième wagon de tête de la conférence. L’équipe a notamment débuté de la meilleure des manières en remportant 14 de ses 20 premières rencontres. En perte de vitesse au mois de février avec une infirmerie qui affichait un taux de fréquentation élevé, les hommes de Carlisle ont tout de même réussi à faire preuve de sérieux pour conserver leur spot. L’abattage offensif de l’équipe et sa capacité à devenir incandescente au scoring est une réussite cette saison à l’inverse de son manque de régularité (aucune série de plus de deux victoires depuis le 7 décembre) et d’un jeu défensif encore en rodage. Mais ne boudons pas notre plaisir de revoir les Mavs revenir aussi vite au premier plan, en partie grâce au staff et le coaching bien rodé depuis plusieurs saisons maintenant.
C’est également et avant tout grâce au talent du néo All-Star Luka Dončić et de son entente déjà remarquable avec le letton Porzingis. Le slovène fait tomber les records de précocité les uns après les autres et progresse à une vitesse vertigineuse, tandis que le second retrouve son niveau d’il y a deux ans qui lui avait permis d’honorer une sélection pour le All-Star Game. Le choix de prolonger une grande majorité de l’effectif cet été s’avère être également une réussite, la plupart des mid-class players ayant gagné du temps de jeu et une certaine réussite sur le plan personnel, tels Dwight Powell, Dorian Finney-Smith ou encore Maxi Kleber, tous devenus de solides role-players avec du temps de jeu. Seth Curry s’est quant à lui révélé être un parfait soliste dans la rotation, devenant l’un des sixièmes hommes les plus productifs de la ligue. Pour chipoter un peu, on peut regretter le manque de tempérament et de leadership en attaque de Tim Hardaway Jr., mais dans l’ensemble, la saison de Dallas ressemble presque à un conte de fée, l’équipe ayant réalisé des progrès énormes dans le jeu et dans les résultats avec un effectif harmonieux et déjà très en avance sur les prévisions du début de saison.
L’objectif de la franchise, c’est qu’il n’y en ait aucun. Les Mavs, aussi jeune, talentueux et fougueux soient-ils, ont déjà fait preuves d’une grande maturité et suffisamment de maîtrise collective pour, d’une part conserver leur place actuelle, mais aussi viser plus loin lors du sprint final, à condition d’être de nouveau au complet et de voir se maintenir l’état d’esprit actuel du groupe. Dallas doit désormais jouer pour le plaisir des yeux et ne pas freiner ses ambitions. Quoiqu’il arrive, cet exercice aura été un franc succès, et les supporters sont sûrement encore à l’heure qu’il est en pleine contemplation face à tant de talents et de promesses pour l’avenir.
La saison de Dallas en quelques chiffres :
. 2ème équipe à tenter le plus sa chance à trois points (41.5) et 2ème équipe à inscrire le plus de tirs primés (15.3)
. 3ème équipe à concéder le moins de pertes de balle par match (12.8)
. 5ème équipe à capter le plus de rebonds par match (47)
. 5ème meilleur bilan à l’extérieur cette saison (21-12)
. Meilleur marqueur : Luka Dončić (28.7 points par match à 46.1% FG)
. Meilleur passeur : Luka Dončić (8.7 passes décisives par match)
. Meilleur rebondeur : Kristaps Porzingis (9.5 rebonds par match)
Memphis Grizzlies (32-33) – 8ème
PPG (112.6) – 13ème / Opp PPG (113.7) – 20ème
Offensive Rating (109.4) – 20ème / Defensive Rating (110.4) – 16ème
Le Cinq de la saison :
J. Morant (PG) – D. Brooks (SG) – B. Clarke (SF) – J. Jackson Jr. (PF) – J. Valančiūnas (C)
Memphis avait déjà bien entamé sa reconstruction la saison dernière. Avec les départs consécutifs de Marc Gasol, Chandler Parsons, JaMychal Green ou encore Mike Conley depuis cet été, c’est un nouveau départ qui s’offre à la franchise désormais coaché par Taylor Jenkins (ex-adjoint de Atlanta et Milwaukee) et qui souhaite redevenir un sérieux contender à l’Ouest d’ici un à deux ans. En ayant récupérer le 2nd choix de la draft, les Grizzlies ont donc choisi de donner les clés du jeu au jeune Ja Morant, et de l’associer à Jaren Jackson Jr. pour constituer un début d’ossature avec laquelle la franchise veut désormais miser sur le long terme. Le nouveau GM de la franchise, Jason Wexler, a jugé préférable de préparer cette saison avec les éléments à dispositions mais s’est en revanche déjà montré très malin en récupérant quelques assets et en se donnant du cap dans la masse salariale de la franchise.
Décidemment cette division regorge de surprise puisqu’à l’heure où nous écrivons ces mots, Memphis occupait encore la 8ème et dernière place pour les phases finales à l’Ouest. Assez inattendus, les Grizzlies ont surpris les bookmakers et les protagonistes par leur jeu rythmé, séduisant en attaque et un coach qui n’a pas hésité à accorder sa confiance aux jeunes, tout en adoptant le style grit and grind si marquant pour la franchise. Déjà très prometteuse sur le papier, les oursons se sont montrés particulièrement audacieux au moment d’affronter certains cadors, se payant le luxe de plusieurs victoires de prestige. Malgré un départ timide (6-16), Jenkins a su trouver l’équilibre idéal entre l’expérience des uns et un noyau de jeunes vraiment convaincants. Lors de la Trade Deadline, l’équipe est même parvenue à se séparer de certains poids morts comme Solomon Hill et Andre Iguodala afin de récupérer notamment le jeune Justise Winslow en provenance de Miami, ainsi que l’ancien Warrior Jordan Bell.
Comme évoqué plus haut, la cuvée 2020 des Grizzlies a fait forte impression à la fois dans l’envie et les intentions de jeu. Ces jeunes-là n’ont peur de rien et la relation entre le staff et les joueurs semble promise à un bel avenir. Le futur ROY de cette année, Ja Morant, s’inscrit déjà comme une valeur montante au sein de la ligue et surtout comme le futur de la franchise. Le FO a également flairé le bon coup avec le jeune canadien Brandon Clarke, devenu en très peu de temps le backup parfait d’un Jaren Jackson Jr. dont la relation avec Morant devrait faire des étincelles. Dillon Brooks et Josh Jackson font également partie des belles satisfactions cette année, le premier est revenu en forme après une longue blessure, tandis que le second forme désormais un backcourt redoutable, sans oublier la petite trouvaille à la mène De’Anthony Melton. Pour finir, citons également le leader de cette équipe sans qui toute cette saison aurait pu être différente, le pivot lituanien Jonas Valančiūnas, qui semble se découvrir un tout autre niveau à Memphis depuis un an et demi déjà.
Les troupes de Jenkins vont devoir batailler ferme jusqu’à la fin de la saison s’ils veulent conserver leur sésame assez inespéré, d’autant que la concurrence s’organisait déjà sérieusement depuis le mois de février en coulisses. Mais le staff semble déterminé à laisser les clés à ses jeunes, pour leur permettre de progresser ensemble dans la victoire, comme dans la défaite, mais avec du cœur et des tripes. Certes plusieurs choses sont encore en progrès, en particulier chez les plus novices pour qui toute cette situation est à la fois enrichissante et constructive pour l’avenir. Comme pour Dallas ou New Orleans, Memphis semble être déjà redevenue une équipe qui compte à l’Ouest, à la fois chiante et compliquée à jouer pour les autres franchises. Dans sa démarche de reconstruction, le FO peut déjà se féliciter de cette saison réussie, et se frotter les mains pour la suite, en commençant bien sûr par les playoffs 2020.
La saison de Memphis en quelques chiffres :
. 4ème équipe à tenter le plus sa chance (91) et 3ème équipe à inscrire le plus de tirs (42.8)
. 2ème équipe à réaliser le plus de passes décisives par match (27)
. 1ère équipe à réaliser le plus de floater et tirs près du cercle par match (22.8)
. 25ème équipe à concéder le plus de tirs primés par match (35.2)
. 6ème équipe à capter le plus de rebonds par match (46.7)
. Meilleur marqueur : Ja Morant (17.6 points par match à 49.1% FG)
. Meilleur passeur : Ja Morant (6.9 passes décisives par match)
. Meilleur rebondeur : Jonas Valančiūnas (11.2 rebonds par match)
New Orleans Pelicans (28-36) – 10ème
PPG (116.2) – 5ème / Opp PPG (117.0) – 27ème
Offensive Rating (110.8) – 15ème / Defensive Rating (111.6) – 18ème
Le Cinq de la saison :
L. Ball (PG) – J. Holiday (SG) – B. Ingram (SF) – Z. Williamson (PF) – D. Favors (C)
C’était l’un des trades qu’on attendait plus, Anthony Davis a finalement foutu le camp de la Nouvelle-Orléans et ce n’est sûrement pas plus mal après la fin de saison bien merdique que Alvin Gentry et ses hommes nous ont offert. Du coup nouvelle saison et nouveau roster pour les Pels qui se sont montrés particulièrement actifs cet été, d’abord en récupérant tous les bambinos des Lakers (Lonzo Ball, Brandon Ingram, Josh Hart), avant de s’attacher les services d’un Derrick Favors en mal de temps de jeu, ainsi que l’agent libre J.J. Redick, mais surtout en récupérant quelques jeunes profils à Atlanta (Nickeil Alexander-Walker et Jaxson Hayes et encore un paquet de picks lors des prochaines draft, de quoi bâtir un effectif sur la durée avec une masse salariale encore très large. Sur le papier, cette nouvelle équipe a de la gueule et peut se révéler être une formation redoutable si les joueurs parviennent à s’entendre, le staff peut même envisager une place en playoffs.
On savait néanmoins que la tâche allait être relevée, en particulier avec les débuts retardés du nouveau phénomène Zion Williamson, les Pelicans ont en effet attendu la période des fêtes pour finalement lancer la machine après seulement sept succès sur leurs trente premières rencontres. Un retard à combler assez important mais pas impossible aux vues des bilans des autres franchises en janvier, Gentry a notamment pu enfin compter sur son effectif au complet, disposant de solides arguments en attaque pour faire plier un certain nombre d’équipes et revenir en mars quasiment à hauteur de la huitième place occupée par les Grizzlies. Seul bémol, la défense, véritable talon d’Achille des Pelicans, l’effectif étant dépourvu de profils suffisamment bons dans ce registre pour espérer changer cet état de fait. Tout ceci n’a néanmoins pas abîmé l’image d’une équipe très prometteuse et dont les perspectives à long terme se dessinent déjà.
Car s’il y a bien un joueur dont tout le monde parlait avant même que la saison ne débute, c’est bien Zion. Absent une bonne moitié de la saison, l’ailier à tout de suite fait taire les critiques pour ses débuts et placer la barre très haut, devenant en un éclair aussi indispensable qu’époustouflant. Mais il faut rendre à César ce qui est à César, la grande révélation de cette saison est Brandon Ingram, devenu le patron de l’attaque des Pels cette saison, l’ancien transfuge des Lakers semble s’être enfin rappelé qu’il était capable de jouer au basket à un très bon niveau puisque ses pairs l’ont même honoré de sa première sélection pour le All-Star Game de Chicago en février. Un honneur qui vient récompenser une saison aboutie et qui n’aurait pas pu être possible sans un staff compétent d’une part mais également sans les coéquipiers déterminés et appliqués, à l’image de son pote de chambré aux Lakers, Lonzo Ball, devenu en un rien de temps le meneur titulaire de la franchise, formant l’un des backcourt les plus prometteurs de la Division avec Jrue Holiday. Les renégats semblent déterminer à s’installer durablement en Louisiane.
Reste désormais à savoir si les Pelicans 2020 seront suffisamment armés et courageux pour aller décrocher le précieux sésame (toujours dans l’éventualité que la saison reprenne). À la lutte avec un nombre de franchises assez redoutables et expérimentées, il s’agit surtout d’observer l’impact qu’auront des joueurs comme Williamson, Ingram et Ball pour définir la stratégie à venir de la franchise, notamment parce que l’ailier All-Star sera agent libre en fin de saison. On aurait tendance à croire et même à espérer que l’équipe conserve ses meilleurs éléments pour juste se donner une idée de leur potentiel réunis sur une saison complète, mais aussi parce qu’avec autant de talent, les Pelicans se doivent désormais d’avoir des ambitions et de trouver enfin un style de jeu fort et des adversaires à qui se frotter à l’Ouest.
La saison de New Orleans en quelques chiffres :
. 1ère équipe à tenter le plus sa chance aux tirs par match (92.2)
. 4ème équipe à capter le plus de rebonds par match (47)
. 3ème équipe à réaliser le plus de passes décisives par match (27)
. 29ème équipe à concéder le moins de pertes de balle par match (16.2)
. 29ème pourcentage de la ligue aux lancers francs par match (72.9)
. Meilleur marqueur : Brandon Ingram (24.3 points par match à 46.6% FG)
. Meilleur passeur : Lonzo Ball (7 passes décisives par match)
. Meilleur rebondeur : Derrick Favors (9.9 rebonds par match)
San Antonio Spurs (27-36) – 12ème
PPG (113.2) – 10ème / Opp PPG (114.9) – 24ème
Offensive Rating (111.9) – 11ème / Defensive Rating (113.7) – 25ème
Le Cinq de la saison :
D. Murray (PG) – B. Forbes (SG) – D. DeRozan (SF) – T. Lyles (PF) – L. Aldridge (C)
Habituellement plutôt malins dans leur recrutement ou leur choix de draft depuis plus de vingt ans, les Spurs ont connu une saison 2018-19 assez loin des attentes malgré une vingt-deuxième qualification consécutive en playoffs. Les retraites de Duncan et Ginobili, conjugués aux départs successifs de Tony Parker, Danny Green mais surtout de Kawhi Leonard, ont fini par rappeler la réalité du business à la franchise texane. L’attente immense autour du duo DeRozan-Aldridge, sensé remettre l’équipe sur le bon rail, se fait toujours attendre, même si les deux joueurs ont une attitude sûrement exemplaire sur le terrain et en dehors. Certaines critiques commencent en effet à pointer du doigt le manque d’entente et de leadership des deux All-Star, conjugués à une panne de coaching et un roster très rajeuni, il fallait au coach Pop les moyens pour rester compétitif cette année. Les arrivées de vétérans tels que Rudy Gay, DeMarre Carroll et du jeune canadien Trey Lyles n’auront pas eu le mérite de rassurer les fans.
On était bien loin de s’imaginer une saison aussi compliquée et décevante pour coach Pop qui vit son pire exercice depuis sa prise de fonction en 1996. D’un point de vue comptable, les texans ont surtout connu un passage à vide très inquiétant au mois de novembre (3-12), les faisant immédiatement basculés dans la deuxième moitié de tableau. Mais les Spurs ont de la ressource, comme l’attestent les quatre wins en prolongations du mois de décembre, mettant fin à la mauvaise série. Retombés dans leur travers depuis la fin janvier (7-13), le staff des Spurs semble avoir déposer le bilan, tant les choix tactiques furent limités et le jeu trop pauvre. La répartition du scoring semble être un signal encourageant, mais néanmoins contrasté avec la faible prise de responsabilités de certains cadres et l’irrégularité dont ont fait preuves les plus jeunes. C’est donc la panne sèche pour la franchise qui pour ne rien arranger dans son malheur, n’est même pas parvenue à inverser la tendance lors de la Trade Deadline en février.
D’un côté on peut féliciter de voir DeMar DeRozan et LaMarcus Aldridge être performants, bien que parfois irréguliers ou absents, les deux All-Star portent les Spurs à bout de bras sans pour autant trouver les solutions et une complicité apparente. Les autres cadres de l’équipe comme Patty Mills, Rudy Gay ou encore Marco Belinelli sont également dans la tourmente, inconstants et en manque de prise d’initiatives, tout ce qu’on pouvait redouter vis-à-vis des jeunes, dont la réussite et la progression sont bel et bien à l’image de la saison des texans. Le supporting cast a pourtant de la gueule, le noyau dur de jeunes pépites composé de Bryn Forbes, Dejounte Murray, Derrick White et les plus récents Trey Lyles, Lonnie Walker et Jakob Poeltl sont déjà énormément utilisés par le staff.
Comme beaucoup en octobre, nous n’imaginions pas écrire ces lignes, mais comme pour tout, les bonnes séries ont toujours une fin et cette année pourrait marquer la fin d’une d’entre elles, celle des Spurs qui pourraient manquer les phases finales pour la première fois en 22 ans. L’équipe va devoir désormais se reconstruire, en pensant déjà à la Free Agency 2020 et la gestion de ses deux plus gros contrats, DeRozan disposant d’une option à activer s’il le souhaite, tout en admettant qu’une nouvelle page de l’histoire de la franchise puisse s’écrire sans un certain nombre de joueurs après 2021. Avec ou sans Gregg Popovich, les texans disposent d’un certains nombres de jeunes qui pourraient s’inscrire dans ce nouveau projet, à conditions d’y mettre le staff et les ingrédients qui ont faits leurs preuves par le passé.