ClutchTime poursuit sa série d’articles rétro en cette période de confinement. Cette fois-ci nous allons revivre les premiers instants, premiers paniers et premiers tests grandeur nature de certains rookies pour leurs grands débuts en Playoffs. Nous avons choisi quelques-uns des plus grands joueurs de l’histoire à avoir marquer les Playoffs, afin de se remémorer leur impact dans leur tout premier match à enjeu. Si certains n’ont pas perdu de temps pour battre des record de précocité, d’autre auront mis plus de temps à se développer avant de marquer l’histoire à leur tour.
Ils n’ont pas attendu pour rentrer dans l’histoire
Dwyane Wade (Miami Heat), 2004
- Âge : 22 ans
- le Cinq : Dwyane Wade, Eddie Jones, Caron Butler, Lamar Odom, Brian Grant
- Stats : 21pts, 5rds, 5pds, en 41′
- Le match : Victoire 81-79 contre les New Orleans Hornets – 1er tour Game 1
Pour sa première saison dans la ligue, Wade est contraint de jouer meneur au sein d’une jeune équipe du Heat menée par Stan Van Gundy. Les résultats furent laborieux jusqu’au ASG avec un bilan de 22v-32d. La suite fut nettement plus positive avec une belle série de 20v-8d permettant non seulement à Miami d’accrocher le wagon des PO, mais aussi d’obtenir l’avantage du terrain.
Le rookie n’a pas le temps de savourer cette fin de saison qu’il se rend compte qu’il va devoir se coltiner les Hornets de Baron Davis au 1er tour. Le meneur All-Star cette année là, est considéré comme l’un des joueurs les plus dur à stopper pour Wade. Mais le N°3 ne se laisse pas impressionner et réalise une performance unique dans l’histoire de la ligue en rentrant le panier de la gagne en toute fin de match lors de ce Game 1. Une première pour un rookie. Déjà clutch lors de ses PO 2004, un signe qui ne trompe pas et qui annonce le début d’une aventure spéciale.
Derrick Rose (Chicago Bulls), 2009
- Âge : 20 ans
- le Cinq : Derrick Rose, Ben Gordon, John Salmons, Tyruse Thomas, Joakim Noah
- Stats : 36pts, 11pds, 12/19 aux tirs, 12/12 aux lfs, 5tov, 6 fautes, en 49′
- Le match : Victoire 103-105 chez les Boston Celtics en OT – 1er tour Game 1
Dotés d’une chance incroyable, les Bulls obtiennent le 1er pick de la draft 2008, choisissant un arrière athlétique et spectaculaire, et cerise sur le gâteau, qui est originaire de Chicago. Pour leur première saison ensemble, Derrick Rose et son coach Vinnie Del Negro ont réussi à ramener la franchise en Playoffs malgré un début de saison mitigé (23v-30d au ASG). Placés en 7e position à l’Est, les Bulls ont dû affronter les champions en titre, les Boston Celtics. Aucune chance qu’une équipe menée par un meneur rookie ne puisse faire le poids face à un tel monstre.
Et pourtant, le jeune joueur a clairement indiqué qu’il était prêt en inscrivant 36 points lors du Game 1 qui s’est joué en prolongation. D-Rose a tout simplement égalé le record de points inscrit par un rookie en Playoffs. Avec 23 points en 2e mi-temps, cette performance est d’autant plus impressionnante qu’il a permis à son équipe de gagner ce match sur le parquet des Celtics. Cette confrontation s’est révélée être l’une des plus relevées de l’histoire avec pas moins de sept prolongations cumulées dont trois dans le Game 6 ! Une entrée fracassante de D-Rose dans la prestigieuse histoire des Playoffs NBA.
Comme s’ils avaient déjà dix ans d’expérience
Tim Duncan (San Antonio Spurs), 1998
- Âge : 21 ans
- le Cinq : Avery Johnson, Jaren Jackson, Tim Duncan, David Robinson, Will Purdue
- Stats : 32pts, 10rds, 2blks, en 37′
- Le match : Victoire 102-96 chez les Phoenix Suns – 1er tour Game 1
Le retour en forme de David Robinson combiné à la draft de Tim Duncan a permis à la franchise texane de retrouver les sommets de la conférence Ouest avec un bond de +36 victoires. Les Spurs n’ont en revanche pas bénéficié de l’avantage du terrain face aux Suns malgré un bilan identique (56v-26d). En saison régulière, les Suns avaient gagné trois de leur quatre matchs contre les hommes de Greg Popovich en saison régulière.
Une série d’un autre temps avec trois joueurs de 2m11 ou plus dans le lineup : Duncan – Robinson – Purdue ! Mais le staff des Spurs a surtout pu compter sur leur rookie vedette en fin de match pour emmener les siens vers la victoire. Avec 32 points au compteur, il est tout simplement le meilleur marqueur de la rencontre, sans oublier ses 18 points dans le dernier quart-temps. En face, « Hot Rod Williams » (35 ans et 12 saisons NBA), a été la première victime de Timmy en Playoffs. La première d’une liste longue comme le bras du N°21 des Spurs.
Tony Parker (San Antonio Spurs), 2002
- Âge : 19 ans
- le Cinq : Tony Parker, Steve Smith, Bruce Bowen, Tim Duncan, David Robinson
- Stats : 21pts, 3pds, 3/3 à 3pts, en 27′
- Le match : Victoire 110-89 contre les Seattle SuperSonics – 1er tour Game 1
Lors de ses débuts en NBA, le français a explosé tous les records de précocité de la franchise texane. A seulement 19 ans, et dès son 5e match professionnel, TP obtient sa place dans le cinq de départ à la place d’Antonio Daniels. Comment un coach comme Popovich et une franchise aussi strucutrée et ambitieuse a pu faire confiance à aussi jeune meneur européen ? La confiance en soi peut-être? Celle du français n’est plus à prouver, et son premier match en Playoffs face à Seatlle est venu confirmer cette qualité.
A la fin du Game 1, avec 21 points, le français a établit son record de points en carrière face à un certain Gary Payton réputé pour ses poèmes et sa défense. Cela n’a pas impressionné Parker qui, avec sa vitesse, a complètement dépassé le vétéran. Parker scora 10pts dans le 3e quart-temps et le match était déjà plié. Un signe que le meneur est fait pour ce genre de match à enjeu.
Donovan Mitchell (Utah Jazz), 2018
- Âge : 21 ans
- le Cinq : Ricky Rubio, Donovan Mitchell, Joe Ingles, Derrick Favors, Rudy Gobert
- Stats : 27pts, 10rds, 3pds, 11/22 en 35′
- Le match : Défaite 116-108 chez OKC Thunder – 1er tour Game 1
Drafté en 2017, Mitchell a eu la chance d’être sélectionné par une solide équipe d’Utah. Seulement trois fois titulaire lors de ses treize premiers matchs, le rookie va ensuite prendre pleinement sa place dans le cinq majeur et devenir ainsi, l’une des principales armes offensives du roster. En Playoffs pour la 2e année de suite, le Jazz tombe face à un Thunder ambitieux avec son Big Three : Westbrook – George – Anthony.
Une chance pour Mitchell d’affronter l’un de ses idoles : Russell Westbrook, bien que ce dernier l’ait en quelque sorte terrifié lors de leur premier face à face en saison régulière. Pourtant, le rookie ne s’est pas caché en essayant de maintenir son équipe dans le match et en terminant meilleur scoreur du Jazz avec 27 points. Pour ce Game 1, le Thunder est clairement au dessus mais la suite va sourire au jeune Jazzman. Il rentrera dans l’histoire en devenant le premier rookie depuis 1996 à enchaîner deux matchs de rang avec plus de 25 points pour ensuite créer la surprise en éliminant le Thunder lors d’un Game 6 tendu. Mitchell n’est qu’à l’aube de sa carrière, mais le soleil va sûrement rayonner tout au long de sa journée dans la grande ligue.
Ben Simmons (Philadelphie Sixers), 2018
- Âge : 21 ans
- le Cinq : Ben Simmons, JJ Redick, Robert Covington, Dario Saric, Amir Johnson
- Stats : 17pts, 9rds, 14pds, 2stls, 5tov, en 34′
- Le match : Victoire 130-103 contre le Miami Heat – 1er tour Game 1
Après une saison blanche, l’australien a pu faire ses grands débuts en Playoffs contre le Heat. Malgré l’absence du pivot All Star Joel Embiid, Philadelphie a tout simplement été trop rapide face à une défense du Heat dépassée. Ben Simmons fut un vrai calvaire pour Erik Spoelstra, ne sachant pas qui de Josh Richardson, Justise Winslow ou bien James Johnson pourrait ralentir le Rookie de l’année 2018.
Ce n’est un mystère pour personne, le meneur de 2.08m se régale en contre-attaque et sur le jeu en transition. Il est aussi à l’aise lorsqu’il est entouré de shooteurs. La 2e mi-temps fut à sens unique et Philadelphie remporta enfin un match de Playoffs après cinq années remplies de défaites. Ben Simmons n’est pas étranger à ce regain de compétitivité, et le prochain chapitre de la franchise pourrait abriter d’autres belles aventures de printemps.
Jayson Tatum (Boston Celtics), 2018
- Âge : 20 ans
- le Cinq : Terry Rozier, Jaylen Brown, Jayson Tatum, Al Horford, Aron Baynes
- Stats : 19pts, 10rds, 4pds, 3stls, en 44′
- Le match : Victoire 113-107 contre les Milwaukee Bucks en OT – 1er tour Game 1
Les Celtics avaient tout pour réussir en 2018 dans cette conférence Est défigurée, mais l’absence de Kyrie Irving a mis un coup aux ambitions des hommes de Brad Stevens. C’est en tout cas ce que la majorité pensait avant de voir à l’œuvre cette jeune équipe audacieuse. C’est ainsi que leur rookie, Jayson Tatum, se retrouva dans un rôle bien plus important en attaque pour ses tous premiers Playoffs en tant que professionnel.
Le premier tour face aux Bucks fut disputé, et l’ancien de Duke a bien démarré avec 8 points dans le 1er quart-temps avec un parfait 4/4 aux tirs et face au MVP en puissance : Giannis Antetokounmpo. La suite fut nettement moins brillante avec 4/14 aux tirs sur le reste du match, mais il a eu le privilège d’assister et de participer au show de Terry Rozier pour remporter la prolongation. Qui aurait pu imaginer que cette équipe allait être à un match des Finales cette année là.
Des débuts timides, mais leur moment viendra
Paul George (Indiana Pacers), 2011
- Âge : 20 ans
- le Cinq : Darren Collison, Paul George, Danny Granger, Tyler Hansbrough, Roy Hibbert
- Stats : 2pts, 2rds, 2blks, 1 sur 2 aux tirs, en 23′
- Le match : Défaite 104-99 chez les Chicago Bulls – 1er tour Game 1
Drafté en 10e position en 2010 par les Pacers, George a connu des débuts délicats pour ne pas dire difficiles. L’ailier a dû attendre son 43e match sous ses nouvelles couleurs pour devenir titulaire, grâce notamment à la prise de fonction de l’assistant Frank Vogel. Malgré un bilan négatif (37v-45d), les Pacers sont parvenus à accrocher les Playoffs pour y affronter la meilleure équipe à l’Est: Chicago.
Menés par le MVP 2011, Derrick Rose (39pts), les Bulls ont maîtrisé le Game 1. En face, le jeune Paul George n’a rentré qu’un seul tir sur un alley-oop en contre attaque. Puis après plus rien. Qui aurait pu deviner que ce jeune ailier allait emmener les Pacers au sommet de la conférence Est quelques années plus tard.
Kawhi Leonard (San Antonio Spurs), 2012
- Âge : 20 ans
- le Cinq : Tony Parker, Danny Green, Kawhi Leonard, Boris Diaw, Tim Duncan
- Stats : 6pts, 2rds, 2stls, 0/3 à 3pts, en 20′
- Le match : Victoire 106-91 contre le Utah Jazz – 1er tour Game 1
Échangé le soir de la draft 2011 contre l’arrière George Hill, Leonard n’a mis que dix matchs pour convaincre Greg Popovich de l’intégrer dans le cinq de départ. Si l’ailier est encore loin d’être une menace en attaque, sa présence se fait déjà ressentir de l’autre côté du terrain.
Pour son premier match de post-season, Leonard est en difficulté en attaque mais se voit confier la mission d’éteindre le scoreur adverse : Gordon Hayward (17pts mais 2/6 aux tirs). Kawhi n’a que très peu vu le ballon au cours de ce match, mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’il devienne l’un des plus grands joueurs de l’histoire des Playoffs.