Chaque semaine Clutch Time rembobine l’histoire de la balle orange et vous replonge dans les moments les plus marquants de la NBA, d’hier à aujourd’hui.
Cette semaine Clutch Time vous propose un Rewind spécial pour les fêtes de noël avec un flashback sur la performance magistrale de Dwyane Wade un soir de 25 décembre 2006, rencontre durant laquelle l’arrière va livrer un match mémorable dans la victoire du Heat face aux Lakers (101-85).
La NBA à Noël
Remettons ce match dans le contexte. Débuté en 1947 avec une affiche entre les Knicks de New York et les Steamrollers de Providence, la NBA à noël, ou « NBA Christmas Day » va progressivement s’installer sur cette case très porteuse pour devenir une véritable tradition et un évènement sportif des plus suivis aux États-Unis avec la NFL à Thanksgiving. Du coup, chaque année, la ligue coche cette date du calendrier en proposant de réunir le gratin de la ligue dans des rencontres toutes plus palpitantes les unes que les autres durant lesquelles les plus grands joueurs vont bien évidemment chercher à s’illustrer plus que d’ordinaire.
Des 60 points inscrits par Bernard King sous le maillot des Knicks face au rival New Jersey en 1984, au record de rebonds de Wilt Chamberlain en 1961 (59 points, 36 rebonds), en passant par les triples doubles de Oscar Robertson (x4), le match de noël est l’occasion idéale pour un joueur de se montrer sous son meilleur jour en inscrivant ses performances au rang all-time si possible.
Saison 2006-2007
Petit rappel du déroulé de la saison. Cette année-là, Andrea Bargnani fut sélectionné en 1er position par les Toronto Raptors devant LaMarcus Aldridge ou encore Brandon Roy. Dirk Nowitzki sera élu MVP de la saison régulière après une saison régulière exceptionnelle (24.6 points, 8.9 rebonds et 3.4 passes), le bavarois devenant le cinquième joueur à intégrer le club des 50-40-90 en termes d’adresse aux tirs et surtout le premier joueur européen récompensé à titre individuel, succédant à son ancien coéquipier Steve Nash.
Par ailleurs les Mavs d’Avery Johnson vont terminer la saison régulière avec le meilleur bilan de leur histoire avec 67 victoires pour 15 défaites (record inégalé depuis), mais vont se crasher dès le premier tour face aux Warriors de Don Nelson et son mythique « Run and Gun » parfaitement exécuté par les « We Believe » Baron Davis, Stephen Jackson et Jason Richardson.
Côté playoffs, l’année 2007 représente un grand cru Made In France avec le quatrième sacre des Spurs de San Antonio. Emmenés par un Tony Parker injouable, le trio texan qu’il compose avec Tim Duncan et Manu Ginóbili va remporter un troisième titre en sweapant les Cavaliers de LeBron James, installant un peu plus la dynastie des Spurs comme l’un des plus dominante de la décennie. Tony Parker remportera d’ailleurs le trophée Bill Russell du MVP des Finales (24.5 points, 5 rebonds et 3.3 passes à 56.8% FG) devenant ainsi le deuxième joueur non-américain (après Olajuwon) à remporter ce trophée.
Par ailleurs la saison 2006-2007 verra les Hornets de la Nouvelle Orléans connaître de fortes perturbations après l’ouragan Katrina, en déménageant de la Louisiane vers Oklahoma City, ce qui incitera deux ans plus tard la NBA à délocaliser la franchise des Sonics de Seattle pour le Thunder d’Oklahoma City.
Miami Heat
Le champion en titre sortant va connaître une saison bien moins aboutie que l’année passée. Privés de Shaquille O’Neal pendant la première moitié de saison, les floridiens vont s’en remettre au talent du jeune Dwyane Wade, déjà considéré comme l’un des tous meilleurs arrières de la ligue, avant de voir le numéro 3 se blesser à son tour juste après le All-Star break pour ne revenir qu’en fin de saison régulière et un premier tour des playoffs complètement raté face aux Bulls de Chicago (4-0). Une année noire pour le Heat qui enverra la saison suivante O’Neal aux Suns et ne s’en relèvera qu’en 2010.
Dwyane Wade portera néanmoins les espoirs du Heat sur ses épaules pendant de nombreuses saisons, s’imposant tout logiquement comme le plus grand joueur de l’histoire de la franchise et parmi les meilleurs de sa génération. D-Wade va enchaîner les performances individuelles de calibre toute plus impressionnantes les unes que les autres, à l’image d’un soir de noël lors du traditionnel Christmas Day, où l’arrière All-Star se fendra d’une prestation magistrale face aux Lakers de Kobe Bryant.
Une vieille rancoeur
Une fois n’est pas coutume, les Lakers iront défier pour la troisième fois en trois ans, le tout récent champion NBA, le Miami Heat. Seul match programmé pour cette soirée exceptionnelle, la ligue mise alors sur un duel entre deux hommes, Kobe Bryant et Dwyane Wade mais également sur le dénominateur commun aux deux arrières du moment, Shaquille O’Neal. Le départ du Shaq’ en 2004 de Los Angeles pour Miami a marqué un véritable tournant dans la ligue au sortir d’une longue période de règne (trois titres), durant laquelle la relation entre l’arrière des Lakers et le pivot s’est dégradée au fil des saisons. Une rupture bien venue pour le Heat qui verra en Shaquille O’Neal la recrue idéale pour épauler le jeune Wade dans sa quête de reconnaissance et de titre.
Seul hic au tableau, l’absence du pivot, quadruple champion, dont le genou gauche fait des siennes. Le bilan global du Heat est plutôt contrasté, la blessure de l’ex-Laker étant en partie responsable de ce démarrage poussif. Avec douze victoires pour quatorze défaites, Miami oscille entre la 7ème et la 9ème place depuis la reprise à l’inverse des Lakers plutôt bien partis (18-9) et confortablement installés à la cinquième place de la conférence Ouest dominée par Utah, Dallas et San Antonio. C’est donc privé du Shaq’ que le Heat devra batailler face aux Lakers et espérer empocher une troisième victoire de suite pour le Christmas Day.
Côté Lakers Kobe Bryant porte à lui seul pour ainsi dire la franchise californienne, tournant à près de 28 points, 5 rebonds et 5 passes et sort notamment de deux rencontres face à Houston (53 points, 10 rebonds et 8 passes) et Washington (45 points, 8 rebonds et 10 passes) assez impressionnantes. En face le jeune Wade fait également preuve d’un leadership exceptionnel, l’arrière floridien tournant également à 28 points, 8 passes et près de 4 rebonds et deux interceptions depuis le début de la saison se fendant notamment d’une prestation somptueuse face à Memphis (41 points, 5 rebonds, 7 passes et 5 interceptions) et de plusieurs matchs à plus de trente points depuis le début de la saison.
Dans ce remake à n’en plus finir (victoires du Heat 104-102 en 2004 puis 97-92 en 2005), le Heat de Pat Riley aligne d’entrée de jeu Udonis Haslem, Jason Williams, Alonzo Mourning et Dorell Wright (remplaçant de Shaquille O’Neal) au côté de Dwyane Wade. Pour les Lakers de Phil Jackson et Kobe Bryant, la fine fleur californienne est au rendez-vous avec Luke Walton, Smush Parker, Kwame Brown et Brian Cook. Une époque dorée pour les violets et or qui semble lointaine, mais qu’importe puisque Kobe est là pour assurer le show dans cette affiche de gala.
Un premier quart-temps tout feu tout flamme
Dès le début du match, Wade semble déterminer mettre un gros rythme d’entrée de jeu . À l’origine et à la conclusion des premiers points de son équipe, l’arrière est omniprésent des deux côtés du terrain avec notamment de bonnes phases défensives sur Kobe Bryant et un gros contre sur Luke Walton. Wade distribue le jeu (cinq passes) et provoque la défense adverse (quatre fautes provoquées) et après douze minutes, l’arrière energizer vient d’inscrire douze points (auxquels on peut ajouter cinq passes, deux rebonds, une interception et trois contres pour zéro perte de balle) offrant le lead au Heat (30 à 16).
Fin du premier acte
Miami va connaître néanmoins un gros passage à vide dans le deuxième quart en inscrivant moins de dix points en neuf minutes. Wade n’inscrira que quatre petits points durant un peu moins de neuf minutes de jeu, le temps de voir les Lakers revenir à moins de dix longueurs du Heat. Malgré ce come back, l’adresse générale des californiens est loin d’être au point à l’image d’un Kobe qui digère encore mal la dinde du réveillon (1/9 FG dont 0/2 à 3pts) et qui peine à contenir les ardeurs de Wade, mais les Lakers parviennent néanmoins à s’accrocher (47-40).
Le Festival Wade
Le début de la seconde mi-temps démarre sur les chapeaux de roues pour Kobe qui tente d’effacer sa première mi-temps catastrophique en inscrivant les six premiers points de son équipe. Très en difficulté pour tenir en défense son vis-à-vis, Bryant va une fois encore être malmené par l’arrière du Heat. Tel un lion déchaîné, Dwyane Wade enchaîne les attaques au cercle en slalomant la défense des Lakers ou bien en prenant des tirs à mi-distance sur la tête d’un Kobe désabusé. Sentant le jeu à merveille, le numéro 3 du Heat porte l’avantage des siens à +10 à la fin du troisième quart-temps, affichant une fabuleuse ligne statistique avec 34 points (18 dans le seul quart-temps !), 7 passes, 4 rebonds , 3 interceptions et 3 contres, performance accomplie en seulement 32 minutes !
Un Wade intraitable et une nouvelle victoire du Heat
Après deux nouveaux layups fabuleux, suivis d’un nouveau contre et d’une interception, Wade et le Heat vont se diriger vers une victoire probante avec à la clé une feuille de match monstrueuse : 40 points (12/20), 11 passes, 4 rebonds, 4 passes et 4 interceptions. En face le Black Mamba livre une copie bien terne avec 16 points (0/4 à 3pts) et 4 passes, incapable d’inverser le cours du match et de tenir les ardeurs du disciple Wade qui vient de donner une leçon de basket aux Lakers. Victorieux 101 à 85 des LA Lakers, le Heat, pourtant privé du Shaq’, remporte pour la troisième année consécutive ce duel « florido-californien » grâce au talent d’un Dwyane Wade inarrêtable. Une performance qui reste encore aujourd’hui parmi les plus marquante de la tradition NBA à noël.