Chaque semaine Clutch Time vous propose de faire un bond dans le passé afin de revivre et de réécrire un fait marquant de la NBA qui aurait pu changer le cours de son histoire.
Cette semaine, on continue notre série avec un flashback vers le début des années 2000. Alors que les New Jersey Nets n’ont plus participé aux playoffs depuis quatre ans, la franchise new-yorkaise en reconstruction va pour la première fois de son histoire se propulser sur le toit de la Conférence Est, autour d’une génération de joueurs fantastique.
Les New Jersey Nets de l’ombre…
Les New Jersey Nets ont vu le jour en ABA en 1967, d’abord sous le nom des New Jersey Americans, puis des New York Nets l’année suivante. En déménageant vers Long Island, la franchise, dirigée par les entraîneurs Lou Carnesecca puis Kevin Loughery et menée par le futur Hall of Famer, Julius Erving, sera sacrée championne ABA en 1974 et 1976. Néanmoins, l’ailier sera vendu aux Sixers lors de la fusion ABA-NBA en 1976 et n’aura finalement jamais porté les couleurs des new-yorkais en NBA. Équipe dominante en ABA, mais asphyxiée financièrement pour ses débuts dans la ligue concurrente, les Nets se voient forcés de vendre leur meilleurs éléments afin d’assurer leur survie dans la ligue professionnelle.
Après un différend territorial avec les New York Knicks, les Nets du New Jersey vont vivre désormais plusieurs saisons mouvementées jusqu’à la fin des années 70, participant finalement aux playoffs qu’en 1979, grâce à leur jeune ailier (et futur Knicks), Bernard King. Il faudra attendre l’éviction du coach mythique Kevin Loughery, pour voir les Nets franchir enfin un cap dans les années 80. Sous la houlette de Larry Brown puis Stan Albeck, la franchise se qualifie durant cinq saisons consécutives pour le 1er tour des playoffs, atteignant même les demi-finales en 1984, écrivant ainsi ses premiers exploits autour d’un brillant quatuor Buck Williams, Daryl Dawkins, Michael Ray Richardson et Otis Birdsong. Insuffisant cependant pour effectuer une véritable percée dans la sphère très fermée des équipes en vogue de l’époque en NBA (Boston, Los Angeles, Philadelphie et Detroit).
Les Nets connaissent ensuite une longue période de disette entre 1987 et 1991. La franchise va néanmoins s’illustrer à l’été 1990 lors d’un trade, impliquant trois équipes, qui enverra l’arrière des Blazers, Dražen Petrović, dans le New Jersey. Autour du #3 croate et des intérieurs Derrick Coleman et Sam Bowie, le trio va faire briller durant trois saisons les Nets et ramener la franchise sur la scène des playoffs, éliminés cependant à chaque fois dès le premier tour. La disparition soudaine et tragique du génie croate à l’été 1993 mettra malheureusement un terme à cette éclaircie, plongeant à nouveau les Nets dans l’indifférence sportive et le fond du classement à l’Est.
… À la lumière
À l’aube du 21ème siècle, les Nets entament alors un profond remaniement. Dans les coulisses, les nouveaux propriétaires de la franchise attirent Rod Thorn, ancien dirigeant de Chicago et architecte de la dynastie des Bulls des années 90, le nommant à la présidence des opérations basket des Nets. Thorn engage à l’été 2000 le jeune entraîneur Byron Scott (39 ans) qui n’est alors qu’assistant-coach de Rick Adelman depuis deux ans aux Sacramento Kings. Le pari est risqué mais confirme la volonté de la franchise de redémarrer sur de nouvelles bases saines.
L’an un du changement dans le New Jersey fut cependant un fiasco pour Scott et sa bande. Stephon Marbury, alors leader de l’attaque des Nets (24pts par match) et le rookie Kenyon Martin ne parvinrent pas à compenser les absences à répétition de Keith Van Horn et Kendall Gill ainsi que la saison blanche de Kerry Kittles. Avec un bilan de 26 victoires pour 54 défaites, les Nets en attente de leur heure, se retrouvent une nouvelle fois coincés parmi les cancres à l’Est. L’intersaison 2001 sera l’occasion pour la direction des Nets de faire le ménage dans un effectif un brin vieillissant et hors de forme. Thorn balance le 7ème choix des Nets en 2001 aux Rockets et reçoit en échange les trois picks texans, Richard Jefferson, Jason Collins et Brandon Armstrong. Mais le coup de maître intervient quelques semaines plus tard lorsque les Nets monte un échange avec les Suns, envoyant leur meneur star Marbury, Johnny Newman et Soumaila Samake en échange du « Kidd ».
D’un bilan de 56 défaites à 52 victoires entre 2001 et 2002
Entre un playmaker altruiste, capable de trouver des trajectoires de passe millimétrées, 1st. NBA-Team et un meneur scoreur, aussi talentueux qu’individualiste, le choix est vite fait pour les dirigeants. Les effets de ce changement sont immédiats et la saison 2001-2002 des Nets fut incontestablement un chef d’œuvre de réussite encore inégalé. D’un bilan de 56 défaites l’année précédente à 52 victoires en 2002, les Nets font un bond vertigineux de la 12ème place au fauteuil de numéro un de la Conférence Est et un premier titre de Division Atlantique. L’intégration réussie de Jason Kidd, le #5 devient l’homme à tout faire sur un parquet, entouré des deux jeunes ailiers bondissants et athlétiques que sont Martin et Jefferson, ainsi que les retours de Van Horn et Kittles, la cuvée 2002 du New Jersey parvient enfin à mettre en adéquation ses meilleurs atouts pour occuper le devant de la scène.
Les Playoffs et la comète Lakers
La qualification en playoffs en 2002 prend un goût de revanche pour Jason Kidd qui n’a jamais été plus loin qu’un second tour en 2000, perdu face aux Spurs. Le meneur californien veut passer un cap en playoffs et tout comme l’équipe pour laquelle il joue désormais, Jason Kidd n’entrevoit rien d’autre qu’une finale de conférence. Lors du premier tour les Nets croise la route d’Indiana (42-40) d’un Reggie Miller inoxydable à près de 36 ans et des jeunes Jason Richardson, Al Harrington et Ron Artest (Metta World Peace). Privé de son lieutenant Jalen Rose, les Pacers de Miller vont tout de même livrer un duel de haut vol face aux Nets, poussant Jason Kidd et ses Jersey Boys au bout de cinq matchs épiques défensivement, se payant même le luxe de gagner le 1er game (89-83) au Continental Airlines Arena. Lors d’un game 5 irrespirable, Reggie Miller (31 points) pousse le match en double overtime après un missile très, très, très longue distance à moins d’une seconde de la fin du temps réglementaire. Égalisant à 96 partout il récidive à 3 secondes de la fin du premier overtime d’un gros dunk dans le trafic mais le sang-froid des Nets permet à New Jersey de sortir victorieux de ce match grâce au trio Kidd-Martin-Van Horn qui cumulera 87 des 120 points de la victoire (120-109).
Une bonne chose de faite pour les hommes de Byron Scott. La malédiction du premier tour est levée et l’équipe du New Jersey avance en Caroline du Nord pour y défier les Hornets de Baron Davis. Avec la blessure de Jamal Mashburn, le Baron doit composer offensivement avec les trentenaires David Wesley et Elden Campbell ainsi que le jeune Magloire (pas celui de la télé) qui ne jouera quasiment pas sur la série. Lors du game 4, les Nets renversent avec la manière Charlotte au Coliseum (89-79) et concluent ensuite la série à domicile lors du cinquième match décisif (95-103). Avec un effectif au complet, un banc plus efficace et un Jason Kidd omniprésent (18 pts, 7 rbd, 8 ast), les Hornets amoindris ne pouvaient pas rivaliser très longtemps contre une équipe de New Jersey à qui tout sourit.
Les Nets retrouvent en finale une autre équipe en pleine résurrection. Les Celtics du jeune Paul Pierce n’ont plus participé aux phases finales depuis six ans, une éternité pour la franchise la plus titrée de l’histoire. Sous la houlette de Jim O’Brien, l’équipe au troisième bilan l’Est vient d’éliminer les Pistons de Carlisle et veulent réitérer l’exploit en finale. Mais les Nets, qui viennent de remplir leur objectif initial, ne sont toujours pas rassasiés et face à la paire Pierce-Walker, le Kidd va faire étalage de toute sa panoplie de meneur de jeu avec un triple double de moyenne (17.5 pts, 11 rbd, 10 ast) sur la série. Après deux premières rencontres indécises, les Nets concèdent la première manche (97-104) face à des Celtics morts de faim. Derrière un Paul Pierce all-time, la franchise aux seize titres va remonter un retard de 21 points dans le 4ème quart-temps du game 3 (90-94) pour prendre l’avantage dans la série. Touchés dans leur orgueil, les Nets n’abdiquent pas et vont prendre le meilleur sur le duo de All-Star de Boston en égalisant au game 4 puis en remportant avec brio les deux dernières rencontres. Avec pas moins de six joueurs en double figure, une défense agressive et une répartition du jeu formidable, les kiddies remportent le titre de champion de Conférence. Une première historique pour Jason Kidd et sa bande qui enfoncent les portes de la NBA à la vitesse de l’éclair.
« Nous avons découvert ensemble deux choses : la patience et l’agressivité. Chacun a eu à trouver sa place dans l’équipe. Les Nets avaient la réputation d’être bordéliques et égocentriques. Ce n’est pas ce que j’ai découvert. Dans cette équipe, on s’apprécie mutuellement et on rigole en permanence. On a aussi la chance d’avoir un coach, Byron Scott, qui a gardé son mental de joueur. Il sait comment faire vivre un groupe. »
Jason Kidd
Mais cette bonne ambiance générale retombe très vite lors des finales NBA face aux Lakers. C’est la soupe à la grimace pour New Jersey qui n’existe pas sur la série, série durant laquelle les hommes de Byron Scott se font bousiller en quatre manches par le duo le plus dominant de la décennie, Kobe-Shaq (63 points de moyenne à eux deux), qui récite sa partition et ne fait qu’une bouchée des Nets novices (94-99 – 83-106 – 106-103 – 113-107). Fort d’une expérience de deux titres, Los Angeles remporte très (trop) facilement une troisième bague consécutive de champion en sweepant des Nets sûrement trop prévisibles et trop justes pour leur tenir tête. En dépit de leur beau parcours, Kenyon Martin (22 points, 6.5 rebonds) et Jason Kidd (21 points, 7 rebonds, 10 passes) n’ont jamais fait flancher l’équipe californienne sur une autre planète.
La Saison de la confirmation
La leçon reçue en finale fut dure à digérer pour les Nets et c’est plus motivé que jamais, que le vice-champion prépare la saison 2002-2003. Le staff identifie rapidement le problème et décide de recomposer sa raquette, jugée trop limitée dans le jeu et totalement à la rue lors des Finales 2002. Pour combler les lacunes dans ce secteur, Rod Thorn transfère le pivot canadien Todd MacCulloch (arrivé il y a un an seulement) et l’ailier fort Keith Van Horn aux Sixers afin de récupérer le vétéran, Dikembe Mutombo. Le pivot congolais, All-Star pour la huitième fois et comptant encore parmi les intérieurs les plus dominants en NBA, sort d’une saison aboutie à presque 35 ans (11.5pts, 11rbd, 2.5blk). Un nouveau pari risqué pris par le board de New Jersey qui veut tout miser sur cette nouvelle saison pour prendre une revanche en allant enfin décrocher un titre.
En dépit d’un bilan légèrement inférieur (49-33), New Jersey confirme les promesses faites durant l’intersaison, devancé d’une courte tête par les Pistons (50-42) sur la grille de départ pour les phases finales. Mais le choix de Mutombo se solde par échec retentissant, le pivot ne participant qu’à 24 matchs de saison régulière et dont l’impact est assez loin des attentes à cause de plusieurs pépins physique. Même privés d’un profil dominant dans leur raquette, les Nets brillent une nouvelle fois par leur altruisme un jeu rythmé sur le terrain et une défense en béton. Les ingrédients sont à nouveau réunis pour l’année de la rédemption.
Le premier tour face aux Bucks se révèleront être un vrai casse-tête pour New Jersey qui tardera à museler les briscards du Wisconsin. Payton, Kukoc, Thomas et Cassell mènent la vie dure aux Nets durant six rencontres toutes plus accrochées les unes que les autres. Mais les Nets sont en mission et derrière son trio inferno Kidd, Martin, Jefferson, ils s’en sortent sans dommage (4-2) au terme d’une série qui sonne comme un avertissement pour Byron Scott.
Séance de retrouvailles au 2nd tour face à une vieille connaissance, les Boston Celtics, qui viennent de sortir le vieux copain Reggie Miller et les Pacers au 1er round. L’ailier Celtic, Paul Pierce, a laissé une sacrée empreinte sur la finale de Conférence 2002 et nul doute que Boston comptera sur son leader pour réécrire un scénario au dénouement favorable. Que dalle ! Pierce, abandonné par Walker (14 points), se démène en vain et Boston se fait gifler (4-0) par des Nets intraitables à domicile et surtout au TD Garden, envoyant le #34 et ses C’s en vacances un peu plus tôt que prévu. Sur cette série, Kidd cartonne à 19 points, 9 rebonds et 9 passes et Kenyon (20 points) & Jefferson (18 points) se gavent sur les caviars du meneur all-star.
Prochaine étape et pas des moindres, les Pistons de Rick Carlisle et leur bilan de cinquante victoires en régulière. La finale initialement prévue l’an passé aura bien lieu entre les deux meilleures défenses de la ligue (90.1 pts concédés par les Nets et 87.7 pts concédés par les Pistons). Detroit en reconstruction depuis un an s’impose comme une équipe redoutable à l’Est et difficile à manœuvrer. Un duel qui devrait vraisemblablement se régler sur des phases de jeu interminables, des défenses imperméables et des scores étriqués. Oui les scores étriqués furent au rendez-vous, oui les défenses ont fait un gros taff, mais au bout du compte, New Jersey fut intouchable durant ces finales, plein de maîtrise et de sang-froid du game 1 (76-74) jusqu’au moment de conclure à l’extérieur. Jason Kidd (24 points, 10 rebonds et 7 passes) fit un récital durant cette série endossant brillement son rôle de franchise player pour offrir une seconde chance aux Nets en finales.
Au menu des finales, pas de Lakers mais les Spurs de San Antonio et du magicien Popovich. Une affiche copieuse encore à tous les niveaux. D’un côté, les finalistes en titre, meilleure défense de la saison et de l’autre une équipe texane expérimentée, championne 1999 et qui vient d’éliminer les redoutables Lakers de Kobe et Shaq, mettant fin à une invincibilité à laquelle les Nets n’ont pu remédier l’an passée. Une opposition de style à la fois sur le terrain et sur le banc pour des matchs indécis, des défenses prennent le dessus sur les attaques et des scores très serrés. Les Nets remportent un game 2 (87-85) grâce à un Jason Kidd monstrueux (30 points) qui inscrira plein de sang-froid les derniers points de son équipe sur lancers-francs pour égaliser dans le Texas. De retour au bercail, New Jersey concède néanmoins le match 3 (84-79) mais conserve ses chances lors d’un quatrième match suffoquant (76-77) durant lequel Kidd (maladroit), Jefferson et Martin contienne les assauts des Spurs emmenés par un Duncan déchaîné sur ces finales (24 points, 17 rebonds, 7 passes et 5 contres). Tellement déchaîné que sur les deux rencontres suivantes (93-83 et 88-77) les Spurs et le MVP de la saison régulière, qui va froler le quadruple double dans le match 6 (21pts, 20rbd, 10ast, 8blk) vont écœurer des Nets dominés pour la seconde fois en finale au grand dam de Jason Kidd qui échoue une nouvelle fois à décrocher une bague sous le maillot des Nets.
Une équipe mémorable passée aux oubliettes
Que de changement à venir pour les Nets. Après deux échecs consécutifs en finale, New Jersey ne se décourage pas et tente un nouveau pari lors de l’intersaison 2003. Par ici la sortie pour Mutombo, et bienvenue à Alonzo Mourning, 32 ans, qui revient d’une saison noircit par une infection rénale. Le jeune Kyle Korver (51ème de la Draft 2003) sera quant à lui vendu aux Sixers, afin d’acquérir…une photocopieuse ? Les ambitions intactes ne seront pas suivies des faits, les Nets terminant avec un bilan de 47 victoires mais seront éliminés au second tour par des Pistons revanchards qui remporteront le titre quelques semaines plus tard. Tout un symbole. Mourning (9 points, 5 rebonds) ne jouant qu’une vingtaine de matchs sera cédé l’année suivante au Heat.
Les gros mouvements vont s’opérer dès le début de l’année 2004. Byron Scott, alors grand architecte des succès des Nets est viré dès le mois de janvier, remplacé par son adjoint Lawrence Frank. En coulisses il se dit que Jason Kidd, qui sort d’une prolongation de contrat longuement négociée, est en conflit avec son coach et aurait pousser les dirigeants à se séparer du technicien dont il ne veut plus. Lors de l’intersaison 2004, c’est ni plus ni moins que Kenyon Martin, Kerry Kittles, Lucious Harris, puis Aaron Williams lors de la trade deadline, qui seront remerciés afin de faire de la place pour attirer l’ailier Vince Carter. Un grand ménage dans le roster historique des Nets laissant place progressivement à une association Kidd-Carter-Jefferson qui semble maintenir les Nets dans une bonne dynamique en saison régulière.
Mais la réalité fut que les Nets ne parvinrent plus à passer le second tour des phases finales à l’Est, barrés successivement par la nouvelle génération dorée du Heat de Dwyane Wade (2005 – 2006) et des Cavaliers de Lebron James (2007). Progressivement l’équipe de Lawrence Frank voit ses bilans de saison régulière fondre comme neige au soleil et les Nets finiront par vendre leur meneur Jason Kidd aux Mavericks en 2008 remisant une fois encore la franchise dans les profondeurs de la Conférence Est.
Les Nets du début des années 2000 resteront néanmoins une équipe exceptionnelle pleine d’audace, à la fois dans son casting, et dans le jeu. Appliquant brillamment les systèmes de la « Princeton Offense », Byron Scott et Jason Kidd sont parvenus à mener les Nets sur le toit de la Conférence Est en créant une identité et un style de jeu qui aujourd’hui encore fonctionne et soulève toujours les foules. Cette cuvée restera cependant assez sous-estimée en comparaison avec les Lakers du début des années 2000 (trois bagues consécutives) et les Spurs puis les Pistons, également titrés sur cette période. Les Nets furent à la fois si proche et si loin d’inscrire leur nom au palmarès de la NBA qu’on se demande encore aujourd’hui quelles traces cette équipe laissera-t-elle dans l’histoire tant elle reste encore inclassable au même titre que d’autres équipes qui connurent les mêmes saisons ponctuées d’échec en bout de course.
Du New Jersey à Brooklyn
Les Nets rentrent progressivement dans le rang et entame une phase de grand nettoyage, retombant dans un sommeil profond durant la fin de la décennie. Ce n’est qu’en 2012, alors que les dirigeants, Mikhail Prokorov en tête, discutent depuis plusieurs mois d’un nouveau déménagement, que la franchise connaît un nouveau réveil. Les Nets de New Jersey, fidèles à leur réputation de globe-trotter, déménage à nouveau vers New-York dans le quartier de Brooklyn à quelques encablures du Madison Square Garden et sur les plates-bandes de la franchise new-yorkaise historique de la ville. Après le projet avorté de nouvelle salle dans le Newark, les Nets s’installe au sein d’un tout nouvel écrin de 18 000 places, le Barclays Center, marquant un nouveau départ pour la franchise qui souhaite redorer son blason. Malgré les efforts faits pour attirer plusieurs têtes d’affiche (D. Williams, J. Johnson, K. Garnett, P. Pierce) la nouvelle formule des Nets n’est guère convaincante avec un second tour perdu en 2014 face au Heat, deux éliminations au 1er tour en 2013 et 2015 suivies de trois années de grosse galère (69 victoires seulement). Le décès tragique du propriétaire historique des Nets Lewis Katz en 2014 fut également une perte symbolique pour la franchise en convalescence.
La saison 2018-2019 des noirs et blancs s’achève néanmoins avec une qualification surprenante mais pleine d’espoir au 1er tour des playoffs et un projet qui renaît progressivement de ses cendres. La Hype pour les Nets est enfin de retour et s’est matérialisée lors de l’intersaison 2019, en signant lors de la Free-Agency les deux All-Stars, Kyrie Irving et Kevin Durant. Brooklyn vient d’opérer un move historique pour bâtir les prochaines saisons et transformer une franchise moribonde depuis plus d’une décennie, en réel contender à l’Est. Les échecs, comme les succès, depuis les débuts de la franchise en NBA devront servir de curseur et de leçons à retenir pour ne pas planter un projet aussi ambitieux.