Lorsque l’on parle de « meilleure saison NBA de ces dernières années », plusieurs réponses reviennent souvent : 2011 (première année des Heatles, magnifique titre pour les Mavs), 2013 (énorme saison de Miami, finales absolument sublimes) et bien sûr 2016 (les Warriors des 73 wins, la finale de conférence face à OKC, et le comeback des Cavs en finales). Cependant, les dernières saisons ont été marquées par la lassitude due à la dominance incontestable des Warriors. Le Big Four de Golden State a écrasé toute concurrence en 2017 et 2018. Mais en NBA, tout peut très vite être chamboulé.
C’est ce que nous a prouvé la saison 2018-2019. Alors que toute la planète NBA voyait les Warriors réaliser le three-peat, c’est finalement les Raptors de Toronto qui ont décroché le titre (bien qu’aidés par les blessures des joueurs de Golden State). L’intersaison a également été riche en changements, et notamment au niveau des signatures / trades de joueurs. Tous ces éléments amènent à se demander si la saison à venir ne serait pas la meilleure saison NBA depuis bien des années.
Une répartition des talents bien plus équilibrée
C’est l’élément principal qui a déclenché une perte d’intérêt pour certains fans de NBA : le rassemblement de superstars. Big Four aux Warriors (voire Big Five si l’on compte Cousins), Big Three aux Sixers (voire Big Four avec l’arrivée de Tobias Harris), au Thunder (2017-2018) ou aux Celtics (Kyrie, Hayward, Al Horford). Enormément de joueurs ont bougé durant cette intersaison et la ligue s’annonce plus compétitive que jamais
Conférence Ouest
La bataille de Los Angeles
Personne n’aura échappé à cela, nous allons assister à une véritable bataille pour la domination de LA. LeBron James et Anthony Davis contre Kawhi Leonard et Paul George. Le King a beaucoup à prouver après une saison 2018-2019 extrêmement décevante côté Lakers. AD a lui l’ambition d’aller loin en Playoffs, comme Paul George pour les Clippers. Du point de vue de Kawhi Leonard, il aura très certainement envie de prouver que c’est bel et bien lui le meilleur joueur de basketball de la planète. Ces deux équipes font parties des favorites pour remporter le titre, et on ne manquera absolument aucune de leurs oppositions.
Retrouvailles de MVPs à Houston
James Harden, machine offensive, 4 fois sur le podium du MVP en 5 ans (dont un remporté), sortant d’une saison historique à 36 points de moyenne. Russell Westbrook, véritable animal sur les terrains, meilleur passeur de la ligue à plusieurs reprises, MVP 2017, et possible futur recordman du nombre de triple-doubles en carrière. Les deux compères vont rejouer ensemble sous le maillot des Rockets et sont sans conteste le backcourt le plus talentueux de la ligue. Beaucoup s’interrogent sur leur comptabilité sur le terrain, ces deux joueurs étant ceux qui ont le plus le ballon en main en match, mais s’ils arrivent à jouer ensemble, c’est toutes les défenses NBA qui vont trembler, et ils seront alors de très sérieux candidats au titre.
Retour de Stephen Curry version 2016 ?
Golden State a perdu Kevin Durant, Andre Iguodala, DeMarcus Cousins, et Klay Thompson est blessé pendant plusieurs mois. Malgré l’arrivée de D’Angelo Russell, une chose est claire. Tous. Les. Ballons. Seront. Pour. Steph. Qui n’a pas envie de retrouver le Stephen Curry ultra dominant de 2016 ? Un Curry libéré et beaucoup de choses à prouver pour des Warriors dont beaucoup doutent, ce combo pourrait être extrêmement dangereux pour toute la NBA.
Bataille royale : Denver, Utah, San Antonio et Portland
Ces 4 équipes seront au rendez-vous dans la lutte pour l’avantage du terrain en Playoffs. Entre Portland (3ème l’année précédente et les finales de conférence) qui a récupéré Hassan Whiteside et qui devrait compter sur le retour de Nurkic en cours de saison, Denver dans la continuité de son excellente saison, les Spurs de Pop, et un Jazz qui s’est amélioré (arrivées de Conley et Bogdanovic), la bataille s’annonce passionnante.
Equipes de jeunes talents
Plusieurs équipes pourraient prendre part à la fête en réalisant de bonnes saisons, et notamment 3 équipes disposant d’un jeune effectif à fort potentiel : les Kings, les Mavs, et les Pelicans.
Les Kings ont réalisé une bonne saison l’année dernière, en finissant 9ème aux portes de Playoffs et devant l’ennemi jaune et violet. Cette saison pourrait être la confirmation que cet effectif a quelque chose de spécial, avec notamment le duo Fox – Bagley.
Les Mavs auront également leur mot à dire. Pourquoi ? 4 mots : Luka Doncic, Kristaps Porzingis. Le duo européen va avoir l’occasion de s’illustrer, et après la première saison excellente de Doncic, on a hâte de voir la suite.
Enfin, les Pels. Certes, AD n’est plus là. Cependant, New Orleans a pu récupérer en échange Lonzo Ball, Brandon Ingram, et Josh Hart. Rajoutons à cela des joueurs comme Jrue Holiday ou J.J. Redick, et l’effectif est plutôt bon. Ce n’est bien sûr pas tout, car les Pels ont drafté en numéro le joueur avec le plus de hype en NCAA, le monstre athlétique Zion Williamson. Des jeunes prometteurs, un numéro de draft qui aura à cœur de montrer ce qu’il sait faire, l’après AD peut être très satisfaisant à la Nouvelle-Orléans, et ce dès la saison prochaine.
Conférence Est
L’après Kyrie pour les Celtics
La saison passée a été une grande déception pour des C’s qu’on attendait au plus haut de la conférence Est. Niveau décevant, beaucoup de déclarations polémiques, et une rupture de l’équipe ont perturbé la machine verte. Kyrie est parti et a été remplacé par Kemba Walker. Les fans de Boston attendent beaucoup de ce dernier, notamment dans l’intégration dans le jeu d’équipe des C’s. Kawhi parti des Raptors, KD absent pour au minimum une grande partie de la saison, Butler à Miami, les Celtics peuvent espérer être champions dans la conférence Est.
Mission conservation du trône à Milwaukee
Malgré tous les renforcements à l’Est, ce sont bel et bien les Bucks qui sont les favoris des bookmakers pour être une nouvelle fois au sommet de la conférence Est. Fort de son titre de MVP, Giannis aura à cœur de prouver qu’il peut emmener son équipe jusqu’à la plus haute des distinctions : la bague. L’équipe conserve le même effectif de base en ayant prolongé Khris Middleton et Brook Lopez. Malgré la perte de certains éléments (on pense bien sûr à Malcom Brogdon en premier), les Bucks font bien évidemment partie de ces équipes qui vont jouer pour le titre.
Un nouveau palier à franchir pour les 76ers
Après deux saisons à environ 50 victoires, deux saisons d’éliminations en demi-finales de conférence, il est temps pour les Sixers de franchir un nouveau palier. L’équipe de Brett Brown se doit d’aller au minimum en finales de conférence après deux échecs face aux Celtics puis face aux Raptors. La nouvelle raquette composée d’Al Horford et de Joel Embiid devrait être infranchissable en défense, et les 76ers ont réussi à conserver Tobias Harris pour dynamiser leur attaque et offrir du spacing à cette équipe qui va devoir se passer du sniper J.J. Redick. On espère voir un Embiid dominant, candidat au MVP, DPOY, ou même aux deux. Rajoutez à cette excellente équipe un Ben Simmons qui va peut-être (enfin ?) rentrer des tirs, et vous avez un énorme contender au titre de champion NBA.
Saison de transition pour les Nets ?
Les Nets ont réalisé LE gros coup de cette Free Agency 2019 : signer Kyrie Irving ET Kevin Durant. Les deux joueurs font partie des meilleurs joueurs de la ligue, et on bave d’impatience de les voir sur un parquet ensemble. Seulement voilà : Kevin Durant est blessé depuis les finales NBA, et ne reviendra sans doute pas avant la saison 2020-2021… Les Nets ne font donc pas réellement partie des favoris pour le titre de champion, mais cette saison s’annonce tout de même très intéressante à Brooklyn. Comment Kyrie Irving va-t-il assumer son rôle de franchise player après son échec à Boston ? L’équipe va-t-elle jouer aussi bien qu’avec D’Angelo Russell ? Plusieurs questions subsistent, mais nul doute que l’excellent duo management – coaching des Nets réussira à rendre cette équipe très séduisante.
Raptors, Pacers, Heat : lutte pour l’avantage du terrain
Ces 3
équipes ont des situations assez similaires : de bons joueurs, des jeunes
à potentiel, un bon coaching, mais pas de duo ou trio de superstars.
Parlons tout d’abord de Toronto : les champions NBA 2018-2019 auront la
volonté de prouver que même sans Kawhi Leonard, l’équipe de Nick Nurse reste un
sérieux adversaire qu’il ne faut pas sous-estimer. L’effectif composé de
notamment Kyle Lowry, Marc Gasol ou Pascal Siakam pourrait jouer les troubles
fêtes et prendre l’avantage du terrain à une des 4 équipes précédemment citées.
Il en est de même pour Miami et Indiana. Deux effectifs solides, avec de très
bons jeunes joueurs (Bam Adebayo, Tyler Herro, Myles Turner, Malcom Brogdon…),
deux bons voire très bons coachs (McMillan et Spoelstra), et deux joueurs de calibres
All Star (Butler et Oladipo) pouvant emmener Miami ou Indianapolis dans le top
4 de la conférence Est. Malgré cela, il est difficile d’imaginer une de ces
équipes aller en finales NBA, mais nul doute que prendre ses adversaires en
Playoffs à la légère serait une grave erreur.
Cependant, cette nouvelle saison s’annonce excitante pour plusieurs autres raisons que l’équilibre retrouvé de la ligue.
Nouvelles règles
Cette saison sera une première au niveau de l’arbitrage. La NBA va instaurer la possibilité pour les coachs de challenger une décision arbitrale. S’inspirant du modèle présent depuis plusieurs années en National Football League, les entraineurs pourront demander à ce qu’une action soit revue à la vidéo par les arbitres. Cela pourra inclure une sortie de balle, un contre illégal, ou bien une action sifflée contre son équipe. Il sera possible d’effectuer un challenge par match, sous réserve d’avoir un temps mort encore disponible. C’est une petite révolution pour la NBA, où les arbitres sont souvent accusés de « gâcher » un match à cause de décisions erronées. Ce challenge permettra donc de contester une décision cruciale dans un match serrée par exemple.
Destins de certains joueurs
L’avenir de certains joueurs est incertain, que ce soit des joueurs sous contrat, ou des joueurs libres. On pense notamment à Iguodala, échangé cet été aux Grizzlies, qui ne souhaite pas rester dans une franchise qui va vraisemblablement tanker cette saison. Iguodala est un joueur qui peut énormément apporter dans une équipe qui joue le titre, et plusieurs équipes pourraient se positionner sur lui.
CP3 quant à lui, a été transféré à OKC dans le cadre du trade de Russell Westbrook. Il est clair que les deux camps aimeraient trouver une équipe contender ou presque pour récupérer le meneur de 34 ans. Problème : le salaire, qui rend le buyout impossible, et un trade très compliqué. Autres joueurs susceptibles d’être échangés : Bradley Beal et Kevin Love. Les deux joueurs seraient indéniablement un énorme atout pour une équipe jouant les Playoffs. Les Wizards ont réitéré leur volonté de ne pas transférer leur arrière, mais si leur saison n’est pas bonne, leurs objectifs pourraient changer. Quant à Cleveland, le salaire de Love gêne leur reconstruction, ils pourraient donc transférer l’ailier fort.
Enfin, on peut se demander ce qu’il va se passer avec Carmelo Anthony. L’ailier est toujours sans équipe, et aucune équipe ne semble vouloir le signer à l’heure actuelle. Serait-ce la fin de carrière pour Melo ?
Match en France
Enfin, cette saison est pour nous, français, une première : la NBA débarque en France, avec un match à Paris ! C’est le 24 janvier à l’AccordHotels Arena que nous assisterons à un match de saison régulière entre Bucks et Hornets. Nous aurons l’occasion de voir de nos propres yeux le Greek Freak face à Nicolas Batum et ses coéquipiers. Cela faisait longtemps que nous l’attendions et c’est une réelle joie que de voir ce souhait se réaliser !
Meilleure répartition des talents au sein de la ligue, nouvelles règles arbitrales, joueurs pouvant être transférés à tous moments… Ces éléments, couplés avec l’arrivée de la NBA en France, nous font d’ores et déjà saliver pour la saison à venir. On a qu’une hâte : que cette saison commence, alors rendez-vous le 23 octobre à 02h pour le début des hostilités !