Parce que la NBA regorge de performances en tout genre passées à la postérité ou progressivement oubliées avec le temps, ClutchTime vous propose de revivre ces matchs et exploits de légende, qui ont façonné l’histoire de la ligue d’hier à aujourd’hui.
Avant de devenir le grand Hakeem avec un H, Olajuwon était déjà sacrément bon à ses débuts dans la ligue dès 1984. All-Star lors de sa saison rookie, le pivot jouit déjà d’une énorme expérience en playoffs et sa carrière semble déjà promis à un bel avenir. Finaliste malheureux en 1986 face aux Boston Celtics après une campagne où il va porter à bout de bras son équipe, le nigérian compte bien ponctuer la saison 1986-87 par une bagouze au moment d’aborder ses troisième séries éliminatoires en trois ans.
The Dream Shake
Drafté à la première place de la Draft 1984, le natif de Lagos va s’imposer comme l’un des pivots les plus impressionnants de la ligue durant l’âge d’or des intérieurs des années 80 à 90. Son style de jeu technique et sa mobilité exceptionnelle font du Rocket un big man moderne que beaucoup de joueurs tenteront de copier par la suite néanmoins sans parvenir à l’égaler. Dès ses débuts, Akeem (la lettre « H » viendra lorsqu’il se convertira à l’islam) fait preuve d’une efficacité et d’un sens du jeu assez impressionnant et son association avec l’autre big man texan de l’époque, Ralph Sampson, leur vaudra le surnom mérité de « Twin Towers ».
Dirigeants et supporters voient désormais chez Olajuwon le digne successeur d’un Moses Malone parti trop tôt quelques années auparavant. Élu par deux fois dans une équipe type en 1984-85 (2nd Defensive) et 1985-86 (2nd All-NBA) et quatrième des votes pour le MVP 1985-86, il sera sélectionné à trois reprises pour le All-Star Game après avoir ramené notamment les Rockets en playoffs et en participant au deuxième Finales NBA seulement de l’histoire de la franchise en 1986, échouant d’un rien face aux Celtics (défaite 4-2), Olajuwon se montrant particulièrement bon durant cette série (25 points, 12 rebonds, 2 passes, 2 interceptions et 3 contres en moyenne).
Un Décollage manqué
Dans la foulée d’une défaite en Finales encore douloureuse, Hakeem va passer l’été à préparer sérieusement et encore plus déterminé la saison suivante, en espérant cette fois décrocher un titre. Il réalisera cette année-là un exercice presque similaire au précédent, terminant la saison régulière avec 23.4 points, 11.4 rebonds, 2.9 passes, 1.9 interceptions et 3.4 contres par match. Mais Houston va néanmoins montrer ses limites durant l’exercice, en perdant notamment sur blessure son autre vedette, Ralph Sampson, dont la carrière va basculer après s’être sérieusement blessé au genou gauche, le tenant éloigner des parquets pendant une bonne moitié de saison. Puis en voyant les arrières Lewis Lloyd et Mitchell Wiggins être suspendu pour consommation de cocaïne.
Avec un bilan de 42 victoire pour 40 défaites, la franchise texane se qualifie logiquement, mais non sans une pointe d’inquiétude, pour les playoffs 1987, terminant ex-aequo avec les Golden State Warriors d’un certain Sleepy Floyd. Houston héritera du Portland de Clyde Drexler et Kiki Vandeweghe au 1er tour sans l’avantage du terrain, mais qu’importe, les finalistes en titre vont enfin se montrer à la hauteur en éliminant les Trail Blazers (3-1), Hakeem Olajuwon se montrant particulièrement remonté sur le terrain en tournant à plus de 27 points (64% FG), 9 rebonds, 4 passes, 2.5 interceptions et 5 contres par match. Il sera d’ailleurs tout proche de réaliser deux Five-by-Five durant la série au Game 1 et Game 4.
Mal embarquée, Seattle a également connu un exercice 1986-87 compliqué, se qualifiant in extremis pour les phases finales avec un bilan peu reluisant de 39 victoires et 43 défaites. Si les Sonics s’en sont sortis, c’est essentiellement grâce à leur trio Dale Ellis, Xavier McDaniel et Tom Chambers (70 points de moyenne cumulés sur la saison). Opposé lors du premier tour aux redoutables Dallas Mavericks, challenger numéro un des Lakers dans la Conférence Ouest avec un bilan convaincant de 55 wins, les Texans vont pourtant se faire surprendre par la fougue et l’intrépidité des Sonics lors de cette série remportée 3-1.
Les Séries éliminatoires 1987 et le « Beast Mode » activé
Un scénario inattendu auquel les Rockets ne seront pas préparés à domicile puisque Seattle s’imposera coup sur coup lors des deux matchs hors de leurs bases, d’abord en prolongation lors du Game 1 (111-106) avec un Dale Ellis tout feu tout flamme (34 points), puis lors du Game 2 après avoir remonté un écart de plus de dix points dans le dernier quart-temps, Ellis terminant une fois de plus le match avec trente unités, tournant en dérision Robert Reid. Dos au mur et désormais dans le rôle du chasseur, Akeem Olajuwon (28pts, 16rbs au Game 1 et 27pts, 13rbs au Game 2) et les Rockets vont devoir s’arracher à l’extérieur pour enfin exister dans la série.
Lors du Game 3 au Coliseum de Seattle, le pivot va passer un nouveau double-double avec 33 points (14/20) et 11 rebonds ainsi que 4 contres pour décrocher enfin une première Win, malgré un apport encore très léger du supporting cast des Rockets, où seul Ralph Sampson se montrera à la hauteur (18pts, 7rbs) dans une victoire 102 à 84. La joie sera malheureusement de courte durée pour les hommes de Bill Fitch, Houston s’inclinera lors du Game 4 (117 à 102) face à des Sonics de nouveau au complet après le retour de leur pivot Alton Lister, blessé depuis plus d’un mois. Gêné par la raquette adverse, les Twin Towers compileront 38 points seulement ainsi que 12 rebonds et 6 contres, tandis que Dale Ellis (32 points) et Tom Chambers (38 points) se feront un malin plaisir d’enfoncer le clou.
Win or Die
À un match de l’élimination, Houston doit sortir le grand jeu au Summit de Houston lors du Game 5 à domicile. Pas toujours en forme jusque là, notamment en défense, l’équipe de Houston va néanmoins réaliser son meilleur match de la série. À l’image du trentenaire Allen Leavell (15pts) et de l’ailier Rodney McCray (24pts, 11ast, 10rbs), les Rockets vont prendre le meilleur sur Seattle 112 à 107, Akeem se montrant particulièrement redoutable sous le cercle. Il terminera la rencontre avec 26 points, 6 rebonds et surtout 7 contres, martyrisant Lister en attaque et éteignant complètement Tom Chambers (15pts à 4/16 et 9 rbs) et Ellis en première mi-temps (2pts).
Un effort en appelant un autre, les Rockets ne sont plus qu’à une victoire d’égaliser et d’obtenir un septième match décisif à domicile. Seules quatres équipes dans l’histoire sont parvenues à remporter une série au meilleur des quatre matchs après avoir été menée 3-1, les données ne jouant pas en la faveur des texans qui doivent se déplacer une dernière fois au Coliseum de Seattle. Les champions de Conférence en titre vont s’accrocher durant toute la rencontre face au trio incandescent Ellis (36 points, dont 17 sur les vingt première minutes de la rencontre, 9 rebonds), McDaniel (24 points, 12 rebonds), Chambers (37 points, 8 rebonds) derrière un Olajuwon déchaîné en première mi-temps (15 points, 13 rebonds et 4 contres).
Ellis justement réalisera plusieurs actions décisives à moins d’une minute de la fin de la partie , d’abord en captant un rebond offensif précieux, puis en provoquant la perte de balle de l’arrière remplaçant des Rockets, Dirk Minnifield, à moins de 25 secondes de la fin en inscrivant un tir primé pour égaliser à 107 partout. Le backcourt des Rockets souffre énormément en défense face à Ellis qui se joue de ses vis-à-vis Robert Reid et Allen Leavell, rapidement handicapé par les fautes, ce qui conduira Bill Fitch à donner un gros temps de jeu au remplaçant Steve Harris, sans toutefois empêcher le come-back des Sonics en deuxième mi-temps.
Malgré une avance de cinq points à moins d’une minute de la fin du temps réglementaire, Houston ne parviendra pas à s’assurer la victoire, manquant coup sur coup leurs tirs, d’abord avec Ralph Sampson à 15 secondes de la fin, puis Olajuwon qui manquera le panier de la gagne au buzzer sur un jump-shot. Envoyée en prolongation, Houston manquera une nouvelle occasion de tuer le match à cinq secondes de la fin de la première prolongation en manquant un lancer-franc. Une nouvelle fois en difficulté, les Rockets finiront par s’incliner une nouvelle fois au bout d’une deuxième prolongation remportée 13 à 10 par les hommes de Bernie Bickerstaff.
Au final Akeem Olajuwon terminera la rencontre avec 49 points (19/33), 25 rebonds, dont 11 offensifs, 2 passes, 2 interceptions et 6 contres, une performance qui constitue encore aujourd’hui un record dans l’histoire des Houston Rockets malgré la défaite et une élimination prématurée alors qu’une revanche face aux Lakers attendait la franchise texane en Finale de Conférence. Sampson (19pts, 13rbs) et Robert Reid (18pts, 12ast) n’ont finalement pas pesé suffisamment sur le match pour faire basculer cette rencontre en temps voulu.
Cette performance réalisée par le pivot All-Star des Rockets constituait tout d’abord pour lui un record personnel et une performance assez unique pour l’époque, Akeem devenant seulement le 11ème joueur de l’histoire à inscrire au moins 40 points et 20 rebonds lors d’un match de phases finales, le premier depuis Moses Malone en 1981, déjà sous le maillot des Rockets à l’époque. Échouant de peu à atteindre la barre des 50 points, Hakeem devint néanmoins ce soir-là le troisième joueur de l’histoire à capter 25 rebonds en playoffs à 24 ans seulement. Une performance qu’il récidivera l’année suivante au premier tour face à Dallas en terminant avec 41 points et 26 rebonds et la victoire au bout cette fois-ci.