En ces temps difficiles, ClutchTime continue de vous offrir une immersion dans l’univers de la NBA et aujourd’hui, ClutchTime vous propose de découvrir un acte de grande classe que peu de joueurs dans la ligue ont eu le courage de réalisé, sacrifier l’aspect financier de sa carrière au profit de l’aspect sportif.
Que ce soit Dirk, en passant par Durant ou même Lebron, nombreuses sont les superstars de la NBA qui ont accepté ce que l’on appelle une « Paycut » pour pouvoir offrir à leurs franchises une réelle possibilité de constituer la meilleure équipe possible et même si cette pratique marche souvent, cela n’a pas eu un effet bénéfique pour tous.
Une paycut est donc le fait de sacrifier une partie de son salaire potentiellement accessible, généralement dans le but d’améliorer l’équipe pour laquelle on joue.
Un sacrifice réservé au Star ?
Pour réellement parler de « sacrifice », il est rare de parler de simple role player et cela concerne très souvent les grandes Stars de la ligue.
La raison est simple, les paycuts sont très souvent réalisés au détriment d’un possible contrat maximum par un joueur, et les seuls joueurs qui ont accès à ce type de contrats sont les Superstars de la NBA.
Cependant, il est nécessaire de nuancer ce propos car certains joueurs qui ne sont pas considérés comme des Superstars ont déjà accepté de sacrifier une partie de leurs salaires pour l’équipe donc même si ce sacrifice concerne souvent les grandes stars, il ne leur est pas uniquement « réservé » .
Un sacrifice irrespectueux envers les Stars ?
L’idée est donc simple pour le joueur, sacrifier le côté financier de la NBA dans le but de mettre toutes les chances de son côté vers l’aspect sportif et même si cela peut sembler être une décision assez logique ou acceptable pour une personne qui ne suit pas la NBA, cette pratique est tout de même assez rare.
À l’image des Chris Paul, Russell Westbrook ou même Stephen Curry, le contrat maximum reste le choix majoritaire et ultime d’une Superstar de la NBA mais également le choix logique lorsque l’on connaît la face cachée de cette pratique.
Danny Chau, rédacteur du Ringer, avait notamment évoqué la question en s’appuyant sur le cas de Kevin Durant avec les Warriors :
« Durant’s decision makes it painfully clear that it will always be the players who have to make ‘sacrifices,’ never the owners. »
La décision de Kevin Durant montre clairement que ce seront toujours les joueurs et jamais les propriétaires qui feront les sacrifices.
Cette critique vient directement de la signature de Kevin Durant pour un contrat avec une paycut qui aurait permis de signer Andre Iguodala et Shaun Livingston et donc de garder l’équipe intacte.
Cependant, l’équipe aurait pu, en réalité, signer les 3 joueurs avec Kevin Durant au maximum en payant une Luxury tax, montant supplémentaire imposée par la ligue dès lors qu’une franchise dépasse la limite des salaires de son équipe. Plus l’équipe dépasse cette somme, plus elle doit payer.
On voit donc un réel problème d’éthique et une possible manipulation de certaines organisations envers leurs joueurs et cette problématique ne va pas s’atténuer suite à la hausse des salaires chaque année en NBA et la multiplication de bons joueurs qui s’imaginent déjà être Superstar.
Un sacrifice nécessaire à la réussite d’une franchise ?
Depuis 2010, presque toutes les équipes championnes, voire même finalistes ont connu au moins un joueur qui n’était pas payé à sa juste valeur.
Que ce soit un choix volontaire ou non, il est presque indispensable d’avoir des joueurs qui sacrifient l’aspect financier de leur carrière au profit de l’aspect sportif et cela s’applique au Star mais aussi à d’autres joueurs très importants.
Par exemple, Ray Allen avec Miami en 2013 était payé environ 3 millions l’année a 37 ans et même si cela semble être normal, lorsque l’on voit son apport sur les finales 2013, on peut se dire qu’il en valait un peu plus tout de même.
Dans un autre registre, le salaire du MVP de la saison 2015, Stephen Curry, qui remportera les finales NBA avec un salaire de seulement 11 millions la saison et même si cela est logique vu que c’est un contrat signé quelques années auparavant, cela reste un cas de joueur sous payé par rapport à son apport sportif.
Pour ne pas s’éparpiller, nous allons nous concentrer ici sur les principaux joueurs dans certaines franchises qui ont sacrifié une partie de leur salaire au nom de l’équipe et surtout dans le but ultime de remporter un titre, même si cela a plutôt bien fonctionné pour beaucoup d’entre eux, cela n’a malheureusement pas toujours été le cas.
Les cas importants et récents de sacrifice financier :
I. Le Big Three de South Beach en 2010
Le 8 Juillet 2010, The decision choque l’univers de la NBA car un certain Lebron James quitte Cleveland après 7 ans passées dans l’Ohio, pour rejoindre Dwyane Wade et Chris Bosh sous le soleil de Miami.
Cependant, cette association de trois superstars semble difficile à mettre en place car trois contrats maximum à cette époque auraient été un réel problème pour créer une équipe compétitive. Heureusement, les trois superstars ont abandonné plusieurs millions (18 millions pour Lebron James) afin d’offrir une possibilité à l’organisation de Miami d’ajouter des pièces importantes à cette équipe déjà bien bâtie pour jouer le titre.
Ce sacrifice financier s’est révélé être au moins aussi précieux qu’inestimable, car plusieurs joueurs solides vont réussir à choper un contrat tel que Udonis Haslem, la légende de Miami mais également Shane Battier, Chris Andersen ou encore le seul et l’unique Ray Allen qui sera la pièce maîtresse d’un certain game 6 des finales de 2013.
II. Dirk Nowitzki : Le Roi du sacrifice salarial
194 millions de dollars, c’est ce que le Wunderkid a sacrifié dans sa carrière pour les Mavericks. Cette somme, bien qu’incroyable, est à l’image de la générosité du géant Allemand.
Champion en 2011, Dirk Nowitzki avait vécu son rêve de titre mais ses envies ne s’arrêtaient pas là, il voulait plus et surtout, offrir un nouveau titre à la ville de Dallas. C’est en 2014 que Dirk va démontrer tout son amour pour la franchise texane.
Lors de l’intersaison de 2014, les Lakers et les Rockets lui offrent un contrat avec pas moins de 97 millions sur 4 ans et même si 99% des joueurs auraient pris l’une de ses offres, Dirk les a toutes refusées.
En effet, le 15 Juillet 2014, il choque le monde de la NBA en signant un contrat de 25 Millions de dollars sur 3 ans avec les Mavericks ce qui signifie un sacrifice de 72 millions de dollars, non seulement pour rester dans son équipe de toujours mais surtout pour continuer à être compétitive.
Malheureusement, les Dieux de la balle orange ne récompenseront pas son sacrifice respectable car même si Tyson Chandler reviendra durant l’été 2014, Shawn Marion quittera lui les Mavericks pour rejoindre les Cavaliers, laissant une équipe des Mavericks trop faible, qui sera éliminée au premier tour des Playoffs par les Rockets.
Cependant, cela n’empêchera pas Dirk de renouveler cette acte de générosité quelques années plus tard en 2017, lorsqu’il refusera une player option de 25 Millions de dollars pour prendre un contrat de 10 Millions sur 2 ans et une seconde année en Team Option, vraiment un grand homme ce Dirk.
III. Le Big Three Texans des Spurs
En 2010, Tony Parker signe une extension de 4 ans pour 50 millions de dollars avec les Spurs pour garder une équipe compétitive et même si ce contrat reste tout à fait acceptable.
Il est important de rappeler que Tony Parker est un joueur qui se retrouve dans les discussions pour le titre de MVP en 2012 tout en étant payé comme un role player.
Toutefois, le sacrifice financier est une habitude du côté des Texans de San Antonio et c’est surement l’une des raisons pour lesquelles ils ont réussies à rester si compétitifs pendant autant d’années.
En effet, a côté de Tony Parker, les joueurs importants du roster ont également sacrifié leurs salaires tels que Manu Ginóbili ou encore Tim Duncan qui aura réduit son salaire de plus de 11 millions de dollars.
D’ailleurs, leurs sacrifices n’auront pas été en vain car des joueurs comme Thiago Splitter, Boris Diaw, Danny Green ou encore Marco Belinelli seront recrutés et le 15 Juin 2014, la franchise soulèvera le 5ème titre de leurs histoires qui sera la plus grosse récompense imaginable pour leurs sacrifices financiers.
IV. Kevin Durant et la franchise Californienne
Après avoir réalisé l’un des mouvements les plus discutables de l’histoire de la NBA sur le marché de la Free Agency, le 4 Juillet 2016, Kevin Durant s’est engagé dans la franchise des Warriors dans le but précis de gagner un titre et de « sortir de sa zone de confort ».
Pour ce faire, il a réalisé un sacrifice financier assez important pour la superstar qu’il était à l’époque et même le coach des Warriors, Steve Kerr, avait rappelé dans une interview que Kevin Durant lui rappelait Tim Duncan qui, lui aussi, avait réalisé plusieurs sacrifices financiers dans sa carrière pour garder une équipe compétitive.
Dans le cas de Kevin Durant, son sacrifice permet à son équipe de conserver Iguodala et Livingston qui étaient deux grosses pièces du back to back de 2017 et 2018.
Pendant une grande partie de ses années au Warriors, il a sacrifié une somme très importante d’argent en prenant des petits contrats de 1 an + 1 année en player option à 25 millions l’année ce qui était presque 10 millions de sacrifié par an.
Ce sacrifice est critiquable dans beaucoup d’aspects, que ce soit sur le fait que la franchise aurait pu tout de même conserver les 2 joueurs nommés ci-dessus, sans avoir à sous payer Kevin Durant mais également sur le fait que son sacrifice ait été fait afin de rejoindre une équipe surpuissante qui était un choix contestable pour beaucoup de fans.
Dans tous les cas, Kevin Durant a fait un choix qui lui a permis de repartir du soleil Californien avec deux titres et deux trophées de MVP des Finales en poche et tout cela pour rejoindre la Big Apple et un contrat maximum avec les Nets dans le but d’écrire une nouvelle page de son histoire.
V. L’agent 0 et son geste mémorable envers A. Jamison
Ici, on ne parle pas réellement d’un joueur qui a sacrifié son salaire dans le but principal d’obtenir un titre mais il était nécessaire de parler de l’acte respectable de Gilbert Arenas envers son coéquipier de l’époque, Antawn Jamison.
Tout d’abord, dès 2006, Gilbert Arenas montre les signes d’une superstar qui souhaite gagner un titre au détriment de l’argent. Lors de l’intersaison de 2006, il accepte une réduction sur son salaire pour signer de bons joueurs mais se retrouve « malheureusement » coincé au milieu de Darius Songaila et DeShawn Stevenson (vous vous rappelez du premier nom ? moi non plus) qui ne seront d’aucune aide pour un agent 0 bien trop seul.
C’est finalement le 9 Juin 2008 qu’il se retrouve agent libre et offre un geste de grande classe après la désillusion de 2006, annonçant clairement durant une séance média qu’il allait laisser son coéquipier, Antawn Jamison, prendre ce qu’il souhaite sur son contrat en se contentant du reste.
« Just sign Antawn first and then I’ll take the pay cut, to keep the team intact, »
Signer simplement Antawn en premier et je réduirais mon salaire pour garder l’équipe intacte
« We’ve been together six out of my seven years. I told him, whatever he wants, give it to him, and I’ll take the pay cut. »
On a été ensemble pendant 6 de mes 7 années ( dans la NBA ). Peu importe ce qu’il veut, donner lui et je prendrais la réduction nécessaire sur mon salaire
Finalement, au lieu d’avoir un contrat maximum de 124 Millions sur 6 ans avec les Wizards, ou de prendre un contrat de plus de 100 millions sur 5 ans que lui proposaient les Warriors il ne prendra que 111 millions sur 6 ans avec les Wizards.
Même si cette décision a très mal fini avec une absence en play-offs et des malheurs sur les terrains comme en dehors, il est important de saluer ce geste réalisé en Juin 2008 qui semble être inimaginable de la part des stars d’aujourd’hui.