À moins d’un an des Jeux Olympiques de Tokyo, Clutch Time vous propose, à travers une série d’articles, de revenir sur des grands moments de basket à jamais gravés dans l’histoire des jeux.
Cette semaine Clutch Time nous ramène aux Jeux olympique de Munich en 1972, alors que les États-Unis demeurent invaincus depuis l’apparition du basket aux Jeux, la finale opposant américains et soviétiques va faire naître l’une des plus grandes controverses de l’histoire aux Jeux.
LE DRÂME DES JEUX
Trente-six ans après les derniers Jeux organisés en Allemagne, sous le régime nazi, le CIO décide d’attribuer l’organisation de ces 20èmes olympiades aux allemands, dans la ville de Munich (Bavière), devant Madrid et Montréal. Cette édition restera néanmoins dans les mémoires, non pas pour ces exploits sportifs mais bel et bien pour la dramatique prise d’otage d’athlètes israéliens au cœur même du village olympique.
Le 5 septembre 1972 un commando de l’organisation palestinienne « Septembre noir » prend en otages neuf athlètes israéliens dans le village olympique. Les huit terroristes sont parvenus à pénétrer dans les appartements des athlètes, tuants d’abord deux personnes lors de l’attaque, puis menaçant d’exécuter les autres si les autorités ne répondent pas favorablement à leurs exigences. Les négociations, mal-gérées par les autorités ouest-allemandes, vont malheureusement conduire au dénouement le plus tragique lors d’un assaut, entraînant un bain de sang, dans lequel dix-sept personnes, dont onze membres de la délégation israélienne, vont périr.
La grande fête du sport se retrouvant au cœur d’un terrible incident dont elle se souvient encore aujourd’hui. Les épreuves seront suspendues pendant 36 heures et une cérémonie d’hommage aura lieu le lendemain du tragique évènement en la mémoire des victimes. Le sport reprit néanmoins sa place sous l’impulsion du Président du CIO, Avery Brundage « The Games must go on ! ». L’édition de 1972 devint l’une des plus réussie par sa densité d’athlètes et de pays représentés et en termes de fréquentation du public.
Mark Spitz fut incontestablement l’athlète qui brillera le plus durant cette olympiade, remportant pas moins de sept médailles d’or en natation, devenant ainsi l’athlète le plus médaillé sur une seule édition aux Jeux. La petite gymnaste Soviétique Olga Korbut tiendra la vedette dans les médias, enchaînant les succès dans les épreuves par équipe échouant seulement en individuel pour finalement remporter quatre médailles dont trois en or, sous le regard du monde entier.
L’EVEREST AMÉRICAIN
Comme à son habitude, depuis son premier titre à Berlin (1936), les États-Unis se présentent avec une équipe composée majoritairement de joueurs universitaires, dont la plupart seront amenés à se présenter à la draft pour devenir professionnels dans un avenir proche. La tradition veut néanmoins que tous les quatre ans, les athlètes retenus pour le tournoi olympique, se consacrent durant un été à la Team USA basket afin de ramener l’or olympique. C’est devenu une habitude en effet de voir les États-Unis rouler sur à peu près toutes les autres sélections olympiques pour au bout du compte ramener le titre uniquement à la force de son vivier de jeunes basketteurs amateurs. La sélection américaine reste en effet sur une invincibilité lors de chaque édition depuis la création du tournoi olympique de basket, toutes ponctuées par une médaille d’or.
En 1972, le comité olympique américain sort de la retraite son sélectionneur emblématique, Henry Iba, de l’université d’Oklahoma State, déjà victorieux aux Jeux de 1964 (Tokyo) et 1968 (Mexico). La recette est en tout point la même. Iba veut construire son équipe autour d’un axe 1-5, s’appuyant d’abord sur l’arrière Doug Collins (Illinois State) et face au refus de porter la tunique américaine du phénomène de UCLA, Bill Walton, c’est sur sa doublure, Swen Nater, que l’AAU (Amateur Athletic Union) décide de porter ses espoirs. Des espoirs vite balayés par les défections de certains joueurs, dont le pivot Nater, jugeant la préparation de l’équipe insupportable sur le plan physique et psychologique. Henry Iba réunit donc une équipe, fin préparée, mais affaiblie par les absences, programmée pour monter une huitième fois consécutive sur le toit de l’olympe.
Doug Collins doit donc mener une équipe, jugée comme une des plus light de l’histoire pour les uns, et extrêmement prometteuse pour les autres. Les talents sont néanmoins bel et bien présents, de Tom McMillen (Maryland) à Dwight Jones (Houston) et Mike Bantom (St. Joseph’s) en passant par Thomas Henderson et le futur first pick de la draft 1973, Doug Collins, seront autant de joueurs parmis les meilleurs du pays, amenés à défendre les couleurs de l’oncle Sam aux jeux. La sélection de 1972 laisse tout de même planer quelques interrogations sur son casting et surtout au niveau du coaching d’Henry Iba, jugé un peu dépassé et hors-jeu. Pour autant avec une équipe âgée de 20 ans en moyenne, il s’agit bel et bien de la plus jeune sélection jamais présentée par Team USA aux Jeux. Les adversaires des USA sont habitués à voir les jeunes pousses américaines leur faire la leçon sur les parquets et l’absence d’un Bill Walton n’y change rien, les américains sont favoris aux yeux de tous, même pour les soviétiques.
L’OUTSIDER SOVIÉTIQUE
Comment parler des Jeux olympiques, sans évoquer l’Union Soviétique. Depuis 1952, date à laquelle l’URSS fut inscrite comme nation participante, les soviétiques se sont toujours débrouillés pour truster les premières places, et le basket n’y échappe pas. Devenu populaire dans les années 30-40, l’Union Soviétique peut se targuer d’avoir terminé à chaque fois deuxième sur ses quatre premières participations, n’échouant que face aux intouchables américains. Cependant lors des jeux de Mexico, les soviétiques eurent la mauvaise surprise de croiser la route d’une autre sélection montante du basket, battue par son cousin félon, la Yougoslavie. Revancharde la sélection rouge veut rectifier le tir à Munich.
Hors période olympienne, les russes ont pour habitudes de croiser la route des américains aux championnats du monde. Des championnats de 1959 (victoire soviétique 37-62), en passant par le match pour la troisième place en 1963 (nouvelle victoire rouge 74-75) jusqu’au titre mondial de 1967 (défaite 58-59), les soviétiques veulent croire qu’à l’instar des championnats du monde, les américains peuvent également être défaits lors des tournois olympiques. La tâche demeure néanmoins compliquée, l’URSS restant sur une série de deux défaites cruelles en 1967 et 1970 face aux américains. Les russes doivent alors se jeter sur cette deuxième place, synonyme de médaille d’argent.
Dirigée d’une main de maître depuis plus d’un an par le coach du Spartak de Léningrad, Vladimir Kondrachin, la sélection soviétique peut d’ores et déjà se féliciter d’avoir repris le dessus sur son principal rival européen yougoslave, lors des des derniers championnats d’Europe (victoire 81-72), confortant un peu plus son hégémonie sur la scène européenne à l’époque (10ème titre depuis 22 ans). Il faut désormais s’atteler à préparer les jeux et pour cela Kondrachin prépare l’armada soviétique. Le leader Sergueï Belov (CSKA Moscou), 2x meilleur marqueur Euroleague et MVP de l’Euro 1969 et du Mondial 1970), la jeune pépite Aleksandr Belov (pivot du Spartak Leningrad), le talentueux Modestas Paulauskas (Žalgiris Kaunas), MVP de l’Euro 1965 et l’ailier Ivan Edeshko (CSKA Moscou).
UN TOURNOI ENNUYANT PUIS ENDEUILLÉ
Au programme pour les États-Unis, Tchécoslovaquie, Australie, Cuba, Brésil, Égypte, Espagne et Japon dans un groupe A, un programme assez relevé pour les américains qui vont devoir se frotter aux vice-champions du monde et vainqueurs des jeux panaméricains brésilien ou encore des audacieux cubains et australiens dirigés par le futur Hall of Famer Lindsay Gaze. Rien d’insurmontable cependant pour les hommes de « Hank » Iba qui vont démarrer tambour battant par un succès propre et net face aux tchécoslovaques (66-35) en ouverture. T. Henderson (16 points), D. Jones (15 points), K. Joyce (12 points) et J. Brewer (10 points) vont tour à tour ravager la défense de Vladimír Heger. L’Australie (81-55) puis Cuba (67-48) ne seront ni plus ni moins que du menus fretins, jusqu’à un match plus accroché face au Brésil de Marquinhos (20 points) et une victoire (61-54). La fin du tournoi préliminaire débouche sur deux orgies offensives face aux novices égyptiens (96-31) et japonais (99-33), entrecoupées d’un succès (72-56) face aux futurs vice-champions d’Europe espagnols. 44 points encaissés seulement en moyenne avec un écart moyen de 33 points. Rien de spectaculaire néanmoins dans le jeu américain, trop sûr de sa force et limitant souvent ses inspirations en attaque.
À l’Est rien de folichon non plus. Les soviétiques sont tombés sur le Sénégal, l’Allemagne de l’Ouest, l’Italie, la Pologne, Porto Rico, les Philippines et les redoutables yougoslaves. Le jeu est assez pauvre, même venant des yougoslaves de Cosić qui finiront d’ailleurs seulement 5ème au classement final. L’URSS termine première de son groupe comme les américains avec le rouleau compresseur face aux sénégalais (94-52), allemand (87-63), polonais (94-64), Porto ricains (100-87) et philippins (111-80). L’Italie de Meneghin et Marzorati s’en sortira mieux en deuxième mi-temps, limitant ainsi la casse (79-66) et s’offrant même une place en ½ au nez et à la barbe des yougoslaves, battus quant à eux (74-67) dans un match décisif. Les deux Belov (Aleksander, 14,5 points et Sergueï 14 points) s’en donnent à cœur joie bien aidés il faut dire par Zarmuhamedov (22pts, 11 rbd face à l’Italie) Paulauskas (11 points) Polivoda (10 points).
Les demi-finales se déroulent néanmoins dans une indifférence encore plus marquante, du fait des incidents du 5 septembre au village olympique. Les évènements qui suspendent les médias sur autre chose que le sport, les matchs URSS-Cuba et USA-Italie paraissent bien futiles pour un public encore sous le choc. L’Union soviétique se sort ainsi difficilement du piège cubain (67-61) tendu par Pedro Chappe (20 points) et Juan Carmelo Ortega Diaz. S.Belov (16 points), Zarmuhamedov (15 points) et A. Belov (14 points) auront néanmoins le dernier mot. Côté américain, le résultat est là mais la performance collective offensive de l’équipe laisse à désirer. Une victoire (68-38) face à des italiens apathiques ne lève pas tous les doutes sur le niveau de jeu de la Team USA à l’aube d’un match crucial pour la médaille d’or face à leur plus sérieux rivaux, les soviétiques.
L’inexpérience américaine combinée à une certaine difficulté dans le jeu, les hommes de coach Iba n’ont que huit matchs de vécus contre plus de 400 pour les hommes de Kondrachin. Mais néanmoins, l’entraîneur russe réitère ses propos, les américains sont favoris et l’objectif de médaille d’argent étant rempli, c’est maintenant une montagne qui se dresse sur la route des russes.
LA FINALE DE LA DISCORDE
Le 9 septembre se déroule alors une finale familière dans le paysage du basket international depuis plusieurs années et ce sont les Soviétiques qui surprennent les Américains très tôt dans le match, menés par un très bon Sergei Belov (20 points). Le match est tendu et les Soviétiques maintiennent les Américains à 4-8 points d’écart en première mi-temps. A la mi-temps, le score était de 26-21 pour l’URSS.
En deuxième mi-temps, les Soviétiques provoquent le pivot américain Dwight Jones (meilleur marqueur de l’équipe américaine). A la 28ème minute, alors que le joueur défend pour récupérer le ballon, il est brusquement projeté au sol par Mikheil Korkia mais décide de ne pas se laisser faire. Les deux joueurs sont expulsés par l’arbitre Righetto. L’incident est loin d’être isolé, Ivan Dvorny également exclu pour avoir protesté depuis le banc soviétique. Les Soviétiques en tirent profit, Korkia étant moins important pour eux que Dwight Jones ne l’était pour Henry Iba et Team USA. La minute suivante, Alexander Belov blesse violemment (volontairement ?) Jim Brewer sur un lancer-franc, forçant ce dernier à sortir, les arbitres n’ayant pas évalué correctement la faute flagrante, les américains se retrouvent de nouveau privés d’un de leurs meilleurs éléments (meilleur rebondeur) et surtout de sa raquette titulaire.
À moins de dix minutes de la fin de la rencontre, les Soviétiques accroissent leur avance d’une dizaine de points. Les joueurs américains commencent à élever le rythme en pressant les hommes de Kondrachin, sous la conduite de Kevin Joyce, ils finissent par réduire leur retard à -1 à moins d’une minute de la fin. A sept secondes du coup de sifflet final, Doug Collins intercepte brillement une longue passe d’Alexander Belov à destination de Zurab Sakandelidze qui provoquera la faute alors que l’arrière fonçait vers le panier en contre-attaque. Une nouvelle illustration d’acte d’antijeu des soviétiques cherchant par n’importe quels moyens à déstabiliser les tenants du titre, quitte à durement blesser leurs joueurs. Avec trois secondes à jouer au tableau d’affichage, Collins se voit offrir deux lancers francs pour la gagne, deux lancers au bout desquels le match va prendre une tournure inédite et surréaliste.
Sûrement les trois secondes les plus controversées de l’histoire du basket. Le temps se fige durant plusieurs longues minutes, durant lesquelles américains, puis soviétiques, vont exulter et déchanter. Collins ne tremble pas et rentre son premier lancer, puis rentre le second alors que la sirène retentit dans le Rudi-Sedlmayer-Halle de Munich au moment où l’arrière enclenche son geste. L’arbitre se tourne alors une première fois vers la table de marque, suivi d’une remise en jeu soviétique. Rien à signaler donc, les américains repassent devant (50-49). Pourtant la sirène retentit une deuxième fois arrêtant le jeu (une seconde restante), alors que le banc soviétique s’agite près de la table de marque. Stupeur dans la salle, les américains ne comprenant pas ce qui se passe, la tension monte d’un cran, joueurs et staffs commencent à s’échauffer l’un envers l’autre.
Vladimir Kondrashin peste contre l’arbitrage, invoquant un temps-morts qu’il aurait demandé avant les lancers-francs américains et qui aurait été oublié. Les officiels affirment que la demande du banc soviétique a bien été comptabilisée mais pendant les lancers-francs américains et qu’en raison des règles de jeu de l’époque, les temps-morts ne peuvent être pris n’importe quand. C’est donc l’incompréhension générale des deux côtés du terrain. L’arbitre siffle néanmoins la reprise du match depuis la ligne de fond de l’Union soviétique sans accorder de temps-morts au coach russe qui n’en dispose plus selon le règlement. Pendant que les officiels, pas encore au point avec la nouvelle table de marque, sont occupés à régler l’affichage du score et du temps de jeu restant, Kondrashin se permet de remplacer son ailier Zharmukhamedov par le pivot Edeshko. Ce changement passe totalement inaperçu aux yeux de l’arbitrage qui redonne trois secondes aux soviétiques et demande à Edeshko de se positionner sur la ligne de fond.
Gêné par Tom McMillen (à l’origine de l’action décisive précédente avec un contre sur Zharmukhamedov), le biélorusse transmet la gonfle à Paulauskas qui tente une passe désespérée pour A. Belov sous le panier qui ne parvient pas à récupérer la gonfle et marquer. La sirène retentit, le match est terminé et le banc américain explose en envahissant le parquet. Dans une liesse indescriptible le public exulte et fête une find de match que le corps arbitral n’a toujours pas sifflé. La raison est simple, les officiels n’avaient toujours pas réglé la table de marque au moment de la remise en jeu d’Edeshko. Les arbitres font évacuer le terrain et redonne une nouvelle fois trois secondes au camp russe. Une dernière action rejouée qui aura une incidence considérable sur la rencontre. Righetto demande à McMillen de s’écarter du pivot soviétique, pourtant à une distance réglementaire. Ce dernier s’exécute, de peur d’être sifflé et d’offrir deux lancers aux russes alors que les USA sont dans la pénalité. Edeshko trouve enfin son partenaire au CSKA, A. Belov, démarqué, qui shoote et inscrit le panier de la victoire avec la planche. Le gong retentit et l’URSS remporte la médaille d’or olympique.
Liens pour le match : https://youtu.be/NuBm0PRt23I
L’HÉRITAGE DE MUNICH
Un énorme sentiment d’injustice demeure près de cinquante ans après ce match très controversé. Les américains ont toujours nié la victoire des soviétiques à Munich, refusant même de participer à la cérémonie de remise de médailles et de récupérer l’argent. Quelques jours après la rencontre, la fédération américaine contestera le résultat pour forcer les officiels des jeux de revoir leur copie et d’attribuer la victoire aux joueurs américains. Le CIO constitue alors un jury de cinq membres de la FIBA dont plusieurs d’entre eux sont des proches alliés du camp soviétique (hongrois, polonais et cubains). Le résultat restera inchangé et à l’annonce du verdict par trois voix contre deux pour la victoire de l’URSS, les américains rejettent la décision du CIO et leurs médailles d’argent demeurent conservées à Lausanne en Suisse, au siège du Comité.
L’arbitre brésilien, qui avait prétexté en premier lieu le manque de compréhension entre le corps arbitral et les officiels à la table de marque, du fait de la barrière de la langue, va néanmoins affirmer que les américains auraient dû remporter ce match, jugeant la fin de match totalement irrégulière de la part des soviétiques, à commencer par le remplacement de Kondrashin, que personne n’a remarqué au moment des faits. Par ailleurs, plusieurs responsables et officiels du CIO ne comprennent pas pourquoi une telle erreur de l’horloge à la table de marque a-t-elle bien pu être commise, invoquant la responsabilité directe de la FIBA à commencer par celle de son secrétaire général, le britannique Renato William Jones, qui était intervenu au court de la rencontre.
Pour l’URSS, les joueurs soviétiques seront célébrés tels des héros, leur victoire ne souffrant d’aucune contestation possible. La controverse qui va naître de cette rencontre demeure illégitime pour le camp des vainqueurs qui préfèrent s’amuser de la mauvaise foi des États-Unis qui n’acceptent pas la défaite. Interrogés à ce sujet, les membres de l’équipe soviétique ont indiqué qu’ils considéraient que leur triomphe était légitime. Kondrachin a toujours cité la victoire comme la plus grande réalisation de sa carrière de basket-ball mais reconnait toutefois que la manière avec laquelle elle fut acquise lui laisse quelques regrets avec le temps.