L’Équipe de France assure contre le Brésil

Premier match capital du tournoi olympique pour l’Équipe de France masculine de basket, le choc face au Brésil n’a pas déçu. La première phase de poules se déroule au stade Pierre Mauroy de Lille devant 27000 spectateurs. Après une entame difficile pour les Bleus, menés 15-23 à l’issue du premier quart-temps, les choses se sont mises en place et le groupe a assuré l’essentiel, avec une défense de haut niveau et une attaque ajustée. Une défaite dès le premier jour aurait compromis les chances de qualification pour les quarts-de-finale à Paris. Avec un second match contre le Japon ce mardi, formation réputée à portée, le groupe France pourrait aborder l’ultime rencontre contre l’Allemagne avec deux victoires acquises et une quasi-certitude de qualification pour la suite, rendant la confrontation moins conséquente. Après le traumatisme de l’élimination prématurée lors de la dernière Coupe du Monde à Jakarta, c’est donc avec un véritable soulagement que les Bleus et leur public ont accueilli cette entrée en lice finalement maîtrisée. Le cauchemar de l’an dernier, sans Wemby, ne s’est pas reproduit.


Un secteur intérieur en panne

Alors que Rudy Gobert était inactif en attaque dans le premier quart-temps, c’est Victor Wembanyama qui a été envoyé au poste bas pour asseoir un début de présence intérieure pour les bleus. Si le rookie français a réussi des beaux mouvements, utilisant sa taille gigantesque pour des paniers acrobatiques (19 points en 31 minutes, 7/13 aux tirs dont 1/4 à trois points), le pivot titulaire aura attendu des actions de jeu en transition en cours de match pour marquer 7 points sur 3 dunks et n’aura pas eu l’impact escompté, décrochant à peine deux lancers-francs et réalisant par ailleurs 3 rebonds et 2 contres pour 3 balles perdues et 4 fautes en 18 minutes. Attendu comme une réponse complémentaire à l’intérieur, Mathias Lessort n’a marqué que 4 points en 12 minutes (1/2 aux tirs et 2/2 aux lancers-francs) avec 3 rebonds, 2 passes décisives et une interception, Guerschon Yabusele se contentant également de 4 points en 16 minutes (1/4 aux tirs dont 0/3 à trois points). Une forte opposition brésilienne certes, avec des grands gabarits bien décidés à s’imposer physiquement (Bruno Caboclo commettant notamment 4 fautes en 11 minutes) mais également une fébrilité du fait de l’enjeu considérable de ce premier match pour le reste de la compétition.

Le capitaine Batum à la rescousse

Alors que les Bleus prenaient l’eau en premier quart-temps (15-23), avec un passage peu concluant de Mathieu Strazel (titulaire mais 5 minutes de jeu, une passe décisive et aucun point) et un petit Evan Fournier (7 points en 13 minutes, 2/5 aux tirs dont 1/2 à 3 points, 2 balles perdues), c’est Nicolas Batum qui a pris ses responsabilités en attaque, avec 19 points en 34 minutes (6/13 aux tirs dont 3/9 à 3 points), contribuant également 5 rebonds, 2 passes décisives et 2 interceptions pour 3 ballons perdus. Frank Ntilikina a débloqué le compteur avec 3 tirs à trois points importants (9 points à 3/5 tous derrière la ligne) ainsi que 3 passes décisives et 2 interceptions pour une balle perdue. Un match étrange, avec 12 joueurs utilisés, Batum et Wemby étant les seuls à passer plus de 30 minutes sur le terrain, la ligne arrière titulaire Fournier-Strazel limitée à 13 et 5 minutes respectivement, Nando De Colo et Bilal Coulibaly limités à moins de 10 minutes. En théorie, la rotation devrait se resserrer rapidement – à titre de comparaison, le Brésil n’a fait jouer que 11 joueurs en comptant Louzada (1 minute sur le parquet), donc véritablement 10 joueurs effectifs.

Un premier match pour se rassurer (ou pas)

SI le score final est sans appel (78-66), la rencontre aurait pu basculer à l’avantage des brésiliens s’ils avaient réussi à tuer le match quand ils en avaient l’occasion. Mais alors que les Bleus trouvaient une stabilité, les joueurs d’Aleksandar Petrovic ont manqué d’adresse. Avec un axe Gobert-Wembanyama et des antennes efficaces comme Nicolas Batum et Frank Ntilikina, la défense française a réalisé des stops et lancé quelques contre-attaques permettant de creuser l’écart, mais pas suffisamment pour rassurer le public, fébrile mais bien présent jusqu’au bout. Si Rudy Gobert est resté effacé en attaque, sa présence active en tête de raquette face aux extérieurs brésiliens avec Wemby derrière lui sous le cercle forme une ligne centrale redoutable. Dès que les français récupèrent le ballon, Gobert a déjà passé la ligne médiane, ce qui déborde le repli défensif et offre ainsi des paniers plus faciles. Ceci dit, si le ballon arrive rapidement, l’exécution des contre-attaques est toujours un peu haché, les ailiers français étant parfois contraints d’abandonner l’action pour éviter de perdre la balle. C’est l’un des écueils de la formation française jusqu’à présent, avec encore 19 ballons perdus ce samedi (pour autant de passes décisives, un ratio de 1:1 loin d’être satisfaisant). Mais avec une adresse très correcte (26/52, 50% de réussite) et une forte présence au rebond (32 unités, jeu égal avec le Brésil), la France a dominé au contre (6 à 1, soient 3 pour Wemby, 2 pour Gobert et 1 pour Bilal Coulibaly) et tenu les brésiliens à 40% de réussite (23/57 dont 7/21 à trois points, 4/8 de la paire Huertas-Meindl).

Un match pour se lancer

Avec cette première victoire assurée, l’Équipe de France se présente ce mardi pour son second match face au Japon avec une moindre pression et un avantage de taille, puisque le plus grand joueur japonais n’est autre que l’américain Josh Hawkinson, un intérieur d’à peine 2,08m (auteur de 13 points, 11 rebonds et 2 passes décisives contre l’Allemagne en ouverture du tournoi samedi dernier). Un adversaire sur mesure pour la paire Wemby-Gobert, qui pourrait enfin installer son jeu intérieur. C’est le moment ou jamais. Une mise en jambes idéale avant le choc face à l’Allemagne, championne du monde en titre, ce vendredi, pour conclure la phase de poules. Et bien sur, l’occasion de monter en puissance avant la phase finale à Paris, où le podium se jouera en 5 jours maximum, du 6 au 10 août 2024 sur le parquet de l’Accor Arena à Bercy. Au lieu d’être condamnés à l’exploit face aux allemands, les Bleus pourront jouer la rencontre dans les meilleures conditions, avec l’objectif d’une victoire qui donnerait le ton pour le reste de la compétition – et surtout la première place du Groupe B. Un défi parfaitement stimulant pour un groupe talentueux et décidé à en découdre avec le reste du monde, Team USA en tête.

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