L’Allemagne, passeport pour la finale olympique

Rencontrée deux fois en préparation puis en phase de poules, la formation allemande a confirmé son statut de favori pour les Jeux Olympiques avec un groupe solide, déjà couronné l’an dernier avec un titre de Champion du Monde (on a bien dit du monde, pas juste d’Europe ou d’Allemagne – les américains en formation légère avaient été battus). L’adversaire est connu, le staff de Vincent Collet a un plan, et après le succès du quart de finale remporté contre le Canada archi-favori, on s’attend à un beau match de basket. Les Bleus peuvent-ils enchaîner deux succès au plus haut niveau et décrocher leur place pour le finale? Réponse ce jeudi 8 août 2024 dès 17h30. En attendant, voici quelques notes.


Quel visage pour la France?

Alors qu’elle semblait perdue en balbutiant un basket poussif et une défense poreuse jusqu’à présent, l’Équipe de France a réussi son entrée en lice pour la phase finale avec un tout autre visage, un cinq de départ différent, une défense de fer et une adresse des grands soirs. Ayant pris le Canada à la gorge dès le premier quart-temps, les Bleus ont marqué et creusé l’écart, sans toutefois tuer totalement le match. Mais l’essentiel était fait, un bon départ, de bonnes bases, et les canadiens n’ont jamais réussi à reprendre l’avantage. Sommée de répondre enfin présente pour le quart de finale décisif, au pied du mur, les hommes de Vincent Collet ont joué un match fabuleux – mais pas parfait. Des lancers-francs ratés, Wemby peu inspiré (2/10 aux tirs, 7 points en 27 minutes), des fautes (24) et des balles perdues (17) ont bien failli donner assez d’air au rival canadien pour se retourner. Contre l’Allemagne en demi-finale, il y a donc une marge de progression significative.

Le jeu sans Wemby

Même s’il a pesé dans tous les autres compartiments du jeu (meilleur passeur avec 5 passes décisives, 12 rebonds, 3 interceptions et un contre pour une seule balle perdue), le faible rendement général de Victor Wembanyama en attaque a lourdement pénalisé les Bleus au moment où il aurait fallu assurer une marge confortable face au Canada (3/6 aux lancers-francs et 0/6 à trois points), qui n’a du coup cessé de revenir pendant tout le match. Zéro pointé en attaque pour Nicolas Batum (à peine un tir tenté à trois points en 33 minutes), Andrew Albicy (0/3 à trois points en 19 minutes), Rudy Gobert (aucun tir en 3 minutes et demie) et Bilal Coulibaly (à peine 1:17 sur le terrain). Matthew Strazel et Nando De Colo n’ont même pas quitté le banc. Ce sont donc essentiellement 4 joueurs qui ont marqué pour le Bleus (70 des 82 points à 18/30 aux tirs). Il s’agit de Guerschon Yabusele (22 points), Isaia Cordinier (20 points), Evan Fournier (15 points) et Mathias Lessort (13 points en 19 minutes). Avec Wemby (7) et Frank Ntilikina (5 points uniquement sur lancers-francs), ce sont à peine 6 joueurs qui ont contribué à la marque. On savait que la rotation serait réduite, on ne savait pas à quel point ! La bonne nouvelle, c’est qu’on est sortis de la Wemby-dépendance en attaque. Et Nicolas Batum a bel et bien été monstrueux en défense, prouvant une fois de plus sa polyvalence et son impact sur le jeu des Bleus sans marquer le moindre point.

Le retour de l’association Wemby + Gobert?

Mis sur le banc pour le majorité du match ce mardi, Rudy Gobert n’est cependant pas banni définitivement du schéma tactique des Bleus. Il pourrait faire son retour rapidement et serait alors sommé de trouver le chemin du cercle en attaque si on veut vraiment choquer les Allemands, qui ont repoussé les intérieurs tricolores jusque-là. Une bonne fixation intérieure en association avec Mathias Lessort et Guerschon Yabusele pourrait permettre de rivaliser avec le bloc intérieur allemand, tout en laissant Victor Wembanyama s’exprimer au poste haut et à l’extérieur. On attend encore le match de référence du prodige des Spurs, qui domine à sa façon, mais peut aussi exploser en attaque à tout moment. S’il réussit ses paniers à trois points, le match pourrait être plié plus rapidement que face au Canada.

Table rase du passé pour une finale olympique

C’est le défi des Bleus cet après-midi, montrer leur vrai visage après des prestations faibles lors des prédécentes confrontations avec l’Allemagne. Vincent Collet l’avait annoncé, la préparation risquait de tourner au poker menteur contre des équipe de haut niveau susceptibles de revenir plus tard en compétition officielle, le stratège des Bleus souhaitant conserver ses cartes pour les matches qui comptent. En espérant que les joueurs appliqueront bien les consignes et seront tout aussi galvanisés que lors du match précédent, de référence, contre le Canada. Un match loin d’être parfait, cependant (on a perdu les deux derniers quart-temps), sachant que le match de poule perdu contre l’Allemagne s’était joué sur un seul mauvais quart-temps (-14 en définitive). Pour pouvoir prétendre à l’or olympique, les Bleus n’ont pas le choix, ils doivent cette fois livrer une copie parfaite, un match maîtrisé de bout en bout contre un adversaire aguerri.

Laisser un commentaire